Après un service civique effectué à l’hôpital de Bafia, Aurélie, infirmière de formation, a éprouvé le besoin de revenir sur place. Elle témoigne dans cette lettre, à son retour d’une nouvelle mission courte avec le Défap.

De gauche à droite : Célin Nzambe, Aurélie, Mme Nzambe, Charline (nouvelle envoyée du Défap au Cameroun) © Défap

Après deux ans et demi, je ressens l’envie de repartir en Afrique. Après des échanges avec le Défap, et quelques mois, me voici avec un billet d’avion en direction du Cameroun. Le Cameroun, pays où j’ai passé 9 mois en service civique. S’entremêlent deux émotions : de l’excitation et de l’appréhension. Comment va se dérouler mon retour après ces années ? Cela va-t-il être comme mon premier séjour ? Comment va être l’hôpital de Djoungolo ?

Lors de ma visite de l’hôpital de l’EPC à Djoungolo (Yaoundé), je ne peux m’empêcher de comparer avec l’hôpital de Messangssang à Bafia.

L’Hôpital de Djoungolo est grand… très grand. Il y a différents services et des équipes qui y sont rattachées. Un service d’hospitalisation, d’autres de maternité, de consultation prénatale (CPN), de vaccination ; un bloc opératoire, un centre de prélèvement, un laboratoire, une pharmacie, une morgue, des salles de réunions, une blanchisserie, et des bâtiments de Médecins sans Frontières…

Les liens avec l’Europe sont multiples. L’hôpital de Yaoundé a été choisi comme hôpital de référence pour le Covid-19. Quatre bâtiments ont été construits par MSF pour accueillir les patients atteints par cette pandémie. La vaccination est également présente sur l’hôpital et en stratégie avancée. Du personnel embauché par MSF, va dans les quartiers de Yaoundé pour sensibiliser et vacciner.

Un aperçu de l’hôpital de Djoungolo © Aurélie Chomel / Défap

« Malgré tout ce qu’il a vécu, Célin continue de donner et donner encore »

Des médecins français viennent également donner de leur temps, et des campagnes sont organisées. « EYE DO IT », une ONG, viendra au cours du mois de mars pour une semaine, faire une campagne ophtalmologique.

La différence avec l’hôpital de Bafia est évidente. Elle reflète la différence entre Yaoundé, capitale administrative et Bafia, ville de la région du centre d’environ 60 000 habitants. A L’hôpital de Messangssang, le personnel était moins important, les services étaient tous à proximité. Tous n’étaient pas cloisonnés, tout le monde travaillait en hospitalisation, en maternité, au bloc opératoire et en CPN.

Le point commun entre ces hôpitaux : Dr Célin NZAMBE. Il était médecin-chef à Bafia, et maintenant il a la même fonction dans l’hôpital de Djoungolo. Il a, dans les deux cas, fait revivre ces hôpitaux. J’ai vraiment ressenti qu’il est apprécié dans son travail car il a le désir de maintenir à flot l’hôpital pour le bien-être des patients qui y sont accueillis, et également pour le personnel. Célin est un homme qu’on n’oublie pas… A Bafia, on le reconnaissait dans la rue. Les patients souhaitaient même se déplacer à Yaoundé pour être auscultés par Dr NZAMBE. Malgré tout ce qu’il a vécu, Célin continue de donner et donner encore. Je suis admirative. Je me demande parfois d’où il puise toute cette énergie.

Ce séjour au Cameroun fut riche en émotions : des retrouvailles, de nouvelles expériences, de nouvelles rencontres. Un peu de frustration face à mon envie de faire partie d’un tout, de mettre en place des choses, de créer des amitiés. 

Une mission courte mais intense, qui ravive en moi le projet de faire un Volontariat de Solidarité Internationale. Merci au Défap et à Célin de me faire confiance.

Retrouvez ci-dessous un témoignage en vidéo d’Aurélie, peu après le retour de sa première mission au Cameroun :

 

image_pdfimage_print