D'où vient le Défap ?
Le Défap, un service d’Églises
Le Service protestant de mission – Défap vient tout d’abord d’un milieu d’Églises. Sur le plan juridique, c’est une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901. Il a pour objet de stimuler et coordonner les efforts des Églises membres en vue d’éveiller et d’entretenir en elles le sens de leurs responsabilités et de leur action commune dans les domaines missionnaire et humanitaire.
Le Défap met en œuvre cet objet, notamment : par une information et une communication régulière, par la solidarité financière, par l’envoi et l’accueil de personnes, par la formation à la communication et à la rencontre interculturelle, par le suivi des projets missionnaires et humanitaires, par des actions de plaidoyer auprès de l’opinion et des pouvoirs publics.
Le Défap est membre de la Fédération Protestante de France. Il est membre associé de la Cevaa – Communauté d’Églises en mission. Il collabore avec les organisations missionnaires soutenues par les Églises membres.
Naissance de la Cevaa et du Défap
De 1960 à 1970, la Direction de la Société évalue les conséquences des bouleversements en cours du fait de la décolonisation. Les Églises nées dans les divers champs de mission accèdent l’une après l’autre à l’autonomie.
En 1971 naît la Cevaa, Communauté d’Églises en mission. Celle-ci réunit les anciens champs de mission de la SMEP – des Églises devenues indépendantes – et les Églises protestantes (luthériennes et réformées) de France, de Suisse et d’Italie. On passe d’un modèle paternaliste à un modèle communautaire. A la même époque, cinq Églises réformées et luthériennes en France – l’Église réformée de France, l’Église réformée d’Alsace et de Lorraine, l’Église réformée évangélique indépendante, l’Église de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine et l’Église évangélique luthérienne de France – décident de fonder le Défap, département évangélique français d’action apostolique, afin de maintenir leur unité d’action dans le domaine des missions et des relations internationales.
L’envoi de missionnaires dans sa conception classique s’arrête. Désormais chaque Église est en mission là où elle se trouve enracinée.
Les origines : la Société des missions évangéliques de Paris
Ancêtre du Défap, la Société des Missions Évangéliques de Paris (SMEP) prend naissance en 1822 au sein du protestantisme français. Elle s’insère dès le départ dans un réseau de relations et de solidarités propres au protestantisme européen. En 1888, elle installe son siège au 102 boulevard Arago à Paris.
Pendant 150 ans, la SMEP envoie en Afrique et dans le Pacifique des missions qui contribuent à établir des Églises et de nombreuses institutions dans les domaines de la santé, de l’éducation ou du développement. La SMEP envoie ses premiers missionnaires au Lesotho (Afrique australe) en 1832. S’ouvriront, au cours du XIXe siècle, les champs du Sénégal (1863), de Tahiti (1866), du Zambèze et de la Kabylie (1885), du Gabon (1892), et enfin de Madagascar (1896) et de la Nouvelle-Calédonie (1898). Après la guerre de 14-18, le Cameroun (1917) et le Togo (1929) viendront s’adjoindre à ces champs initiaux.
Pendant plusieurs décennies, la SMEP sera « la » Mission protestante du monde francophone, unissant en particulier les efforts du protestantisme français et suisse romand. Elle cesse ses activités en 1971, dix après la naissance d’Églises autonomes dans la plupart des anciens champs de mission.
Les missionnaires de la SMEP partent pour annoncer l’évangile du Christ et en témoigner en actes, dans un contexte qui leur est totalement étranger. Ils sont pasteurs, éducateurs ou personnel médical. Ils partent seuls ou accompagnés de leur famille. Dans la rencontre avec les populations locales, plus d’un se découvre une vocation d’ethnographe, d’historien, de géographe, de linguiste, de photographe, d’artiste peintre ou dessinateur etc. Les archives de la Société, encore aujourd’hui conservées au Défap, témoignent de leur travail et de leurs découvertes et attirent des chercheurs de divers points du monde.
La Maison des missions
Avant 1887, la Société des missions évangéliques de Paris n’a pas de maison propre. Il s’agit à cette époque de loger le directeur, sa famille et les élèves missionnaires, soit une dizaine de personnes. Ce petit noyau change cinq fois de domicile en un demi-siècle : boulevard du Montparnasse (en 1823), rue de Clichy (en 1833), rue de Berlin (en 1841), rue Franklin à Passy (en 1856). En 1873, afin de rapprocher l’école des missions d’un quartier universitaire, la Société s’installe rue des Fossés Saint-Jacques.
En novembre 1885, le docteur Gustave Monod, vice-président du Comité directeur de la Société, propose la construction de la Maison actuelle. Le pasteur Alfred Bœgner est alors directeur de la Société.
À la fin du XIXème siècle, l’œuvre missionnaire est sur le point de connaître un développement considérable outre-mer : on passe de quatre à sept champs de mission en quelques années. D’où l’urgence de doter l’institution d’un véritable équipement à l’instar des autres Sociétés de missions protestantes étrangères.
L’inauguration de 1887 se déroule dans la solennité, la joie et la reconnaissance publiques. Les extensions de 1909 et 1950 pourtant rendues indispensables par l’extension de l’œuvre (école des missions, librairie, hébergement, administration) sont plus discrètes.
Aujourd’hui encore peuvent se croiser au 102 boulevard Arago des représentants de tout le monde protestant francophone, de toutes les Églises avec lesquelles les Églises de France sont en lien via le Défap, ainsi que des groupes venus des diverses paroisses françaises pour découvrir la vie et le fonctionnement de la maison des missions.