Valérie Nicolet et Madeleine Mbouté, respectivement doyennes de l’IPT-Paris et de la faculté de théologie de Ndoungué, ont eu l’occasion d’échanger en présence du Secrétaire général du Défap. Au centre des discussions : le congé de recherche de Madeleine Mbouté, mais aussi le futur séjour de la doyenne de l’IPT-Paris au Cameroun, prévu en janvier 2023.

Photo prise lors de l’entrevue dans le bureau du Secrétaire général du Défap : Madeleine Mbouté (à gauche) ; Valérie Nicolet (à droite) © Défap

La rencontre a eu lieu le vendredi 9 septembre dans les locaux du Défap. Elle réunissait Basile Zouma, Secrétaire général du Service protestant de mission, Valérie Nicolet, Doyenne de la Faculté de Paris de l’Institut protestant de Théologie, et Madeleine Mbouté, Doyenne de la Faculté de Théologie Protestante et des Sciences des Religions de Ndoungué, au Cameroun. Elle a tourné notamment autour du congé de recherche de Madeleine Mbouté – un projet longtemps reporté du fait des contraintes nées de la crise du Covid-19 – destiné à lui permettre de travailler sur les questions d’éthique chrétienne dans le cadre d’une Église et d’une société qui connaissent de multiples formes de corruption. Mais elle a aussi permis d’évoquer le futur séjour de la doyenne de l’IPT-Paris au Cameroun, prévu en janvier 2023.

Les relations entre Églises qu’entretient le Défap se concrétisent ainsi de diverses manières : par des projets, qui sont définis en lien avec les Églises partenaires ; par les missions des envoyés du Défap ; mais également par des échanges entre facultés de théologie. La faculté de théologie de Ndoungué (FTPSRN) est un de ces partenaires du Défap au Cameroun, avec l’Université protestante d’Afrique Centrale (UPAC), première institution universitaire protestante dans ce pays, et avec les facultés de théologie de Bibia et Foulassi. Ces relations reflètent la diversité des liens du Défap, qui concernent aussi bien des Églises membres de la Communauté d’Églises en mission (Cevaa), comme l’Église Évangélique du Cameroun (EEC) dont dépend la faculté de Ndoungué, que des Églises hors-Cevaa comme l’Église presbytérienne au Cameroun, dont dépendent les facultés de Bibia et Foulassi.

Place de la femme, éthique chrétienne : des problèmes récurrents

La faculté de théologie de Ndoungué, autrefois appelée séminaire de Ndoungué, est avant tout l’institut de formation des pasteurs de l’EEC ; mais elle accueille également des étudiants venant d’autre Églises partenaires. Sous l’impulsion de sa doyenne, elle travaille notamment à une meilleure reconnaissance de la place des femmes au sein de l’EEC : une tâche de longue haleine au sein d’une Église qui a attendu l’année 2001 pour consacrer ses premières pasteures. Or si les femmes sont nombreuses et actives au sein de l’Église Évangélique du Cameroun, comme dans beaucoup d’autres Églises d’Afrique, elles ont toujours du mal à accéder au pastorat : elles ne représentent guère plus de 10% du corps pastoral. Le travail entamé au sein de la faculté de théologie de Ndoungué par Madeleine Mbouté s’est notamment concrétisé à travers des colloques et séminaires, comme la rencontre organisée fin juillet 2018 sur le thème : « Ministère pastoral féminin : mimétisme ou vocation divine ?« , qui avait réuni une cinquantaine de pasteures et théologiennes, dont une représentante du Défap, ou comme le séminaire sur « L’apport et la contribution de la femme pasteure, de la théologienne, et de la femme chrétienne dans la lutte contre la violence ». Signe de l’importance de telles rencontres, la pasteure Fidèle Fifamè Houssou Gandonou, docteure en théologie et professeure d’éthique à l’Université protestante d’Afrique de l’Ouest (Upao-Porto-Novo) était présente parmi les participantes de ce séminaire. Les questions d’éthique face à des manifestations récurrentes de corruption sont un autre versant des problèmes auxquels est confrontée l’EEC – un aspect auquel Madeleine Mbouté veut s’attacher désormais au cours de son congé de recherche, centré sur « L’expérience de la christologie explicite : socle de la vraie conversion dans l’Église en Afrique Subsahélienne ».

Le soutien du Défap à la faculté de théologie de Ndoungué a déjà permis des échanges de professeurs – comme le séjour de la théologienne Christine Prieto, qui avait donné des cours de Nouveau Testament. Madeleine Mbouté a pour sa part déjà été invitée à donner des conférences en France. Le Défap soutient également la bibliothèque de la faculté de Ndoungué à travers la CLCF (Centrale de Littérature Chrétienne Francophone).

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