Comment parler de la mission dans une paroisse locale ? En faisant appel à des témoignages d’envoyés du Défap et à leur expérience concrète de la rencontre ; en réalisant que dans notre société de plus en plus diverse, l’interculturalité se vit dans le quotidien, et dans la paroisse… Et en rappelant, aussi, que ces problématiques se posaient déjà au temps de Paul, ce qui transparaît dans ses lettres. Exemple avec le week-end organisé par le consistoire Vosges-Meurthe de l’Église protestante unie de France, les 16 et 17 octobre à Plainfaing.

Week-end intergénération du consistoire Vosges-Meurthe de l’EPUdF, 16 et 17 octobre 2021

Si les envois de volontaires internationaux par le Défap s’inscrivent dans un cadre légal laïc, dont le strict respect est nécessaire, ils interviennent dans des milieux d’Églises. Ils travaillent à des missions de santé, d’enseignement ; mais ce qu’ils vivent est riche de leçons à tirer pour les Églises ainsi mises en relation. Comment la rencontre est-elle possible par-delà les différences de langue, de culture, entre des groupes humains séparés par plusieurs frontières et des milliers de kilomètres ? Comment trouver une unité dans la diversité ? Autant de thématiques qui ont irrigué le week-end intergénération du consistoire Vosges-Meurthe de l’Église protestante unie de France, organisé les 16 et 17 octobre à Plainfaing.

Week-end intergénération du consistoire Vosges-Meurthe de l’EPUdF, 16 et 17 octobre 2021

Située au pied des cols du Bonhomme et de la Schlucht, entre Colmar et Saint-Dié, au carrefour de la route des Crêtes et de l’Alsace, Plainfaing est une petite agglomération d’un peu plus de 1600 habitants, qui fait partie du parc naturel régional des Ballons des Vosges. Elle a su développer le tourisme, profitant à la fois de la proximité des principales stations de ski du massif vosgien, des crêtes et des plus hauts sommets pour la randonnée, mais aussi de la route des vins. Un décor bien éloigné du Congo, de Madagascar ou du Cameroun ; bien différent des grandes métropoles et de leur brassage de population… Et pourtant, les questions d’interculturalité se posent aussi bien dans les Vosges. Et c’est dans ce décor de basse montagne, dans les bâtiments typiques et anguleux d’une colonie des années 60, que se sont retrouvés une quinzaine d’adultes dont la responsable du service des envoyés du Défap, Laura Casorio ; ainsi qu’une dizaine d’adolescents et une dizaine d’enfants. Avec au menu, des animations mettant en scène toute la difficulté et toute la richesse de la rencontre à travers les âges. Car les questions d’interculturalité en Église, si prégnantes aujourd’hui, se posent en fait depuis l’origine, comme en témoignaient déjà les lettres de Paul.

« C’est important de rencontrer, en chair et en os, un envoyé »

Les restrictions persistantes dues au contexte sanitaire ont lourdement impacté la vie d’Église. Et pourtant, comme le souligne la pasteure Valérie Mitrani, les préoccupations des plus jeunes, loin d’être marquées par le repli, dépassent largement le contexte local : « Ils ont d’emblée une vision large, que ce soit sur les problématiques liées à l’écologie, aux questions des origines et des cultures… » Par ailleurs, plusieurs, de par leur vécu personnel, expérimentent déjà le fait de vivre entre deux cultures, soit qu’ils aient été adoptés, soit que leurs parents soient eux-mêmes issus de pays et de contextes religieux différents.

Week-end intergénération du consistoire Vosges-Meurthe de l’EPUdF, 16 et 17 octobre 2021

Pour ces enfants et ces adolescents, l’animation centrée sur un bus les emmenant sur les routes d’Achaïe, de Macédoine, de Crête et de Pamphilie, à la découverte des voyages de Paul et de ses rencontres improbables, était largement parlante. De même que les témoignages d’envoyés du Défap au Burundi, au Sénégal, au Timor, au Laos, au Brésil ou à Madagascar, avec les descriptions des contextes de leurs missions. Pour les adultes, ils ont pu réfléchir aux enjeux actuels de la mission après un survol de l’histoire du Défap : dans le monde d’aujourd’hui, les questions de l’accueil et de la rencontre se posent avec une acuité nouvelle, nécessitant une permanente adaptation aux situations et aux personnes… avec une remise en cause permanente des façons de faire Église ensemble. Il ne s’agit plus de distinguer mission au près et mission au loin : l’interculturalité se vit aussi en paroisse, et il peut être aussi difficile d’accueillir un envoyé de retour de mission, avec un vécu qui a renouvelé sa vision de la vie d’Église, et d’entendre son témoignage.

« C’est important pour nous de rencontrer, en chair et en os, un envoyé du Défap, ou une responsable du service envoyés, résume la pasteure Valérie Mitrani. Quelqu’un qui est dans une aventure de vie, qui est témoin et facilitateur d’échanges… Ça permet de vraiment se rendre compte de l’universalité de l’Église. » Et pour souligner encore l’importance de ces échanges, ce week-end s’est conclu sur la rédaction de lettres par les enfants et les jeunes du consistoire ; des lettres destinées non seulement aux envoyés du Défap, mais aussi aux Églises qui les accueillent – et qui leur ont été remises personnellement.

Week-end intergénération du consistoire Vosges-Meurthe de l’EPUdF, 16 et 17 octobre 2021

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