Méditation du jeudi 25 octobre 2018 : poursuite de notre série pour une lecture interculturelle du cycle de Joseph. Nous prions pour nos envoyés au Burkina-Faso.
Les Ismaélites qui avaient emmené Joseph en Égypte le vendirent à un Égyptien nommé Potifar. Ce Potifar était l’homme de confiance du Pharaon et le chef de la garde royale.
Le Seigneur était avec Joseph, si bien que tout lui réussissait. Joseph vint habiter la maison même de son maître égyptien. Celui-ci se rendit compte que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait. Potifar fut si content de lui qu’il le prit à son service particulier ; il lui confia l’administration de sa maison et de tous ses biens. Dès lors, à cause de Joseph, le Seigneur fit prospérer les affaires de l’Égyptien ; cette prospérité s’étendit à tous ses biens, dans sa maison comme dans ses champs. C’est pourquoi Potifar remit tout ce qu’il possédait aux soins de Joseph et ne s’occupa plus de rien, excepté de sa propre nourriture.
Joseph était un jeune homme beau et charmant. Au bout de quelque temps, la femme de son maître le remarqua et lui dit : « Viens au lit avec moi ! » — « Jamais, répondit Joseph. Mon maître m’a remis l’administration de tous ses biens, il me fait confiance et ne s’occupe de rien dans sa maison. Dans la maison, il n’a pas plus d’autorité que moi. Il ne m’interdit rien, sauf toi, parce que tu es sa femme. Alors comment pourrais-je commettre un acte aussi abominable et pécher contre Dieu lui-même ? » Elle continuait quand même à lui faire tous les jours des avances, mais il n’accepta jamais de lui céder.
Un jour Joseph entra dans la maison pour son travail ; les domestiques étaient absents. La femme de Potifar le saisit par sa tunique en lui disant : « Viens donc au lit avec moi ! » Mais Joseph lui laissa sa tunique entre les mains et s’enfuit de la maison. Lorsque la femme se rendit compte qu’il était parti en lui laissant sa tunique entre les mains, elle cria pour appeler ses domestiques : « Venez voir : Cet Hébreu que mon mari nous a amené a voulu se jouer de nous ! Il est venu ici pour abuser de moi, mais j’ai poussé un grand cri. Dès qu’il m’a entendue crier et appeler, il s’est enfui de la maison, en abandonnant sa tunique à côté de moi. »
Elle garda la tunique de Joseph près d’elle jusqu’au retour de son mari. Elle lui raconta la même histoire : « L’esclave hébreu que tu nous as amené s’est approché de moi pour me déshonorer. 18 Mais dès que j’ai crié et appelé, il s’est enfui en abandonnant sa tunique à côté de moi. » Lorsque le maître entendit sa femme lui raconter comment Joseph s’était conduit avec elle, il se mit en colère. Il fit arrêter et enfermer Joseph dans la forteresse, où étaient détenus les prisonniers du roi.
Joseph se retrouva donc en prison. Pourtant, là aussi, le Seigneur fut avec lui e et lui montra sa bonté en lui obtenant la faveur du commandant de la forteresse. Celui-ci confia à Joseph la responsabilité de tous les autres prisonniers. C’était lui qui devait diriger tous les travaux effectués par les détenus. Le commandant ne s’occupait plus de ce qu’il lui avait confié, parce que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu’il entreprenait. Genèse 39,1-23
Joseph et la femme de Potifar Lionello Spada 1576-1622
Fort est le contraste entre le malheur qui a frappé Joseph et sa nouvelle situation chez Potifar, présentée comme idyllique. Dieu le protège, ce qui lui apporte le succès et la confiance de son maître, qui lui accorde une autorité incontestable sur toute ses propriétés. Ce rapport de maître à intendant préfigure celui que Joseph aura avec Pharaon, et il pose une problématique que l’on retrouvera souvent dans l’histoire des royaumes et des états : jusqu’où va le pouvoir de celui qui représente le maître ?
Celui de Joseph est à la fois réel et illusoire. Car tout lui est permis sauf de se défendre le jour où il sera calomnié.
Que s’est-il passé ? Potifar a une épouse, qu’il ne satisfait pas ; certains commentateurs ont même suggéré qu’il était eunuque. Toujours est-il que son épouse est saisie d’un vif désir pour le très beau Joseph et commence à le harceler.
Le refus de Joseph de consommer l’adultère s’appuie sur des arguments éthiques et spirituels : il ne peut trahir la confiance de son maître et prendre l’unique « bien » qui lui soit interdit, sa femme.
Voici maintenant que celle-ci joint le geste à la parole en voulant prendre Joseph de force. Elle le saisit par son vêtement. Il répond par la fuite.
Plus que la tentation de l’adultère, le crime de l’épouse de Potifar réside dans la fausse accusation qu’elle lance sur Joseph, en se servant du morceau de vêtement resté entre ses mains pour l’accuser de tentative de viol.
Face à cette calomnie Joseph est forcément perdant. Dans sa colère son maître ne lui laisse aucune chance de plaider sa cause. Mais que se serait-il passé s’il avait demandé à Joseph de s’expliquer ? Dans sa loyauté, Joseph aurait-il pu dire la vérité et accuser la femme de son maître, lui faisant perdre la face ? C’est difficilement pensable, et s’il l’avait fait, cette vérité lui aurait peut-être coûté encore plus cher qu’une fausse accusation.
Ainsi il existe de nombreux cas où des femmes victimes de violence sexuelle sont réduites au silence sous peine de subir des représailles doublement affligeantes de la part de leur agresseur, surtout s’il est dans une position sociale plus élevée, ou encore de la société quand elle se montre incapable de faire face à de telles réalités.
Joseph va donc se retrouver en prison. Mais Dieu, qui voit tout, continuera de le protéger.
Taxi-brousse Christophe Sawadogo artiste burkinabais
Nous prions pour nos envoyés au Burkina-Faso.
Je te prie, Jésus, mon compagnon de voyage en humanité.
Tu es celui qui m’accompagne sur les chemins chaotiques de ma vie.
Aux jours heureux, pardonne-moi de te donner une place aux repas des retrouvailles.
Pardonne-moi de te laisser dans un coin quand mes amis réchauffent mon cœur.
Excuse-moi de te mettre à part de ceux qui comptent tellement pour moi.
Aux jours douloureux, tu es pourtant Celui qui refus ma solitude.
Tu rêves ma vie quand l’espoir s’enfuit.
Tu me relèves quand tout en moi fléchit.
Tu es mon compagnon de voyage en humanité.
Merci de ta présence, merci pour ton pain, merci pour ta main tendue.
Merci pour ce souffle au rythme de mes pas.
Par toi la source de l’Eternel ranime ma vie :
« Tu as délié mon sac et tu m’as ceint de joie, afin que mon cœur te chante et ne soit pas muet.
Mon Dieu je te louerai toujours » PS 30
Hervé Stucker