Le fronton du bâtiment du CEPCA, le Conseil des Églises protestantes du Cameroun © Défap
Qu’est-ce que le CEPCA ?
Avec ses six départements, le Conseil des Églises protestantes du Cameroun a pour mission principale de fédérer les Églises protestantes du pays autour du « témoignage de l’unité profonde du protestantisme ». Le Conseil a également pour but de « renforcer des liens de solidarité entre les communautés, en « développant et coordonnant les activités entre elles » pour « aboutir à une véritable unité de l’Église, garante de l’épanouissement de l’éthique chrétienne protestante dans le pays ».
Renouvellement des relations
Des années difficiles viennent de s’écouler, au cours desquelles est intervenu le tragique décès de l’envoyé du Défap Eric De Putter. L’enquête à ce sujet est d’ailleurs toujours au point mort, malgré toutes les interventions faites en France et au Cameroun.
Le pasteur Kémogne, arrivé à son nouveau poste en janvier 2015, souhaite « transcender les événements négatifs du passé » de façon à créer une « nouvelle dynamique des échanges, sur la base de l’espérance ». Pour lui, il est important de se rappeler aussi des bons moments, et des « échanges importants qui ont pu avoir lieu avec le Défap et avec la Fédération protestante de France. »
Projets avec la Fédération protestante de France (FPF)
Dans l’ordre : les pasteurs Georges Michel, François Clavairoly, et Jonas Kemogne
Le secrétaire général du CEPCA a rencontré François Clavairoly, président de la FPF, et Georges Michel, secrétaire général de la FPF, lors de son passage à Paris. Un tour d’horizon sur le passé a permis de se rendre compte que « l’histoire des relations bilatérales est pleine de grands moments qu’il ne faudrait pas balayer d’un revers de la main ». C’est une « histoire forte », insiste le pasteur Kémogne.
Tous trois sont tombés d’accord pour dire qu’il était nécessaire « d’impulser une nouvelle dynamique dans les rapports mutuels car de grands changements structurels et à tous les niveaux de responsabilités sont intervenus de part et d’autre. »
Plusieurs projets ont été envisagés, qui seront peaufinés lors de la venue du président du CEPCA en janvier 2016 : entre autres, le rassemblement des Églises protestantes d’Afrique centrale autour de la question de l’extrémisme religieux dans la région, et notamment les exactions commises à l’encontre des populations par les terroristes du mouvement Boko Haram. Ce difficile problème doit être réfléchi et traité dans une optique œcuménique certes, mais également interreligieuse, avec la communauté musulmane.
En effet, il y a eu sept attentats-suicides dans l’Extrême-Nord du Cameroun depuis juillet 2015*. « Les chrétiens sont pourchassés dans le nord du Cameroun », ajoute le pasteur Jonas Kémogne.
La rencontre avec la FPF a été aussi l’occasion de discuter de la mise en place du programme pour célébrer les 500 ans de la Réforme de Luther, en 2017. Il est possible que la FPF puisse aider le Cameroun à organiser un rassemblement du type « Protestants en fête ».
Le Rév. Pasteur Jonas Kémogne souhaite que le projet de conseil régional des Églises protestantes d’Afrique centrale soit mis sur pied en collaboration avec la Conférence des Églises de toute l’Afrique (CETA) et puisse aboutir en 2016.
Enfin, il souhaite que la structuration de l’aumônerie des armées au Cameroun, dont un premier volet est déjà finalisé, puisse reprendre, et qu’un projet de formation de l’aumônerie des prisons soit mis en place.
Le CEPCA & le Défap
Le rév. pasteur Jonas Kemogne et le pasteur Bertrand Vergniol, secrétaire général du Défap
Le Défap a actuellement trois envoyés au Cameroun.
Le Secrétaire Général a aussi évoqué avec le pasteur Jean Luc Blanc la possibilité de la reprise des relations avec l’Université Protestante d’Afrique Centrale (UPAC). Une réunion des partenaires de l’UPAC aura lieu au Défap le 30 septembre pour travailler cette question. Le Pasteur Kémogne insiste sur l’importance du rôle que devrait jouer l’UPAC dans la lutte des Eglises contre les extrémismes.
Le pasteur Jean-Luc Bland et et le rév. pasteur Jonas Kemogne
La venue en France du président du CEPCA sera l’occasion de poursuivre les échanges avec le Défap, en particulier sur les projets pour la lutte contre les extrémismes que les deux institutions pourraient développer ensemble.
*Source : Amnesty International, au 16/09/2015