Pasteure de l’Église protestante unie de France, Nicola est envoyée par l’ACO (Action chrétienne en Orient) et DM (l’homologue suisse du Défap), en lien avec le Défap et la Ceeefe (la Communauté des Églises protestantes francophones) pour accompagner les paroisses du Caire et d’Alexandrie.

Nicola et Alain dans le jardin du Défap © Défap

 

Bonjour à vous toutes et tous,

Nous voici à quelques semaines avant le départ en Égypte, Nicola comme pasteur, Alain comme compagnon précieux.

Qu’est-ce qui nous motive ?

Nicola :
C’est un appel, de l’ordre de la folie de Dieu (1 Co 1, 18-25) : Mettre à disposition ce que
je pourrai apporter dans ce pays du Moyen-Orient que j’ai pu connaître à différentes étapes de ma vie. Cette fois-ci j’irai comme pasteur. Suivre l’appel de Dieu signifie de manière chaque fois plus approfondie, faire confiance en Lui, à chaque instant. Oui, je veux bien mettre au service mon expérience, pastorale, multiculturelle, œcuménique, inter-religieuse, humaine… Et il est étonnant d’observer les chemins de Dieu : Pourquoi avais-je fait, dans une ancienne vie, un Masteren Islamologie ?

Ce sera un ministère assez différent qui, à nouveau, demandera tout mon Être, et il y aura plein de choses à découvrir…

Ma motivation la plus profonde est alors de me mettre au service de Jésus-Christ, d’être un humble maillon de l’Eglise Universelle, d’être présente dans ce coin du monde.

Alain :
Nicola, mon épouse arrivait à la fin de son mandat de 12 ans de pasteure dans le poste à Perpignan et nous devions réfléchir à un autre point de chute.
A ce moment, nous étions, tous les deux, délégués au synode national d’octobre 2021 à Sète et nous avons entendu cet appel, par l’intermédiaire de la présidente du conseil presbytéral de l’église protestante de Guyane, à élargir « l’espace de notre tente » et de sortir de notre « zone de confort ».
Chez moi, cet appel a fait « tilt » et je me suis dit :« Oui, pourquoi pas ! partir vivre ma foi à l’étranger, la confronter et l’enrichir au contact d’autres expressions ». Me mettre entièrement au service du Seigneur, sans savoir encore vraiment quelle forme cela prendra. Partir et vivre de la confiance de Dieu qui me dit comme il l’a dit à Abram en Genèse 12,1 : « Quitte ton pays, ta patrie et ta famille et va dans le pays que je te montrerai ». Pour l’anecdote, Abram avait, selon les Écritures, 75 ans quand Dieu l’a appelé et moi, j’aurai fêté mes 70 ans deux semaines avant de prendre l’avion avec un billet seulement aller, le jeudi 7 septembre prochain. Le parallèle s’arrête là.

Alain dans le jardin du Défap © Défap

Quelle sera notre mission ?

Nicola:
Alors, je serai pasteur de l’Eglise Protestante Francophone en Égypte, mise à disposition par l’EPUdF, envoyée par l’ACO et DM, en lien avec le Défap et la Ceeefe.

Ce qui implique :

Accompagnement de la paroisse en Alexandrie, avec, comme composition principale, les étudiants (doctorants et plus)de l’Université de la francophonie Senghor ;travail diaconal (un projet avec des femmes en capacité réduite) ; lien avec les autres Églises, égyptiennes ou étrangères, et déjà sous le toit de notre temple, avec l’Église protestante soudanaise.

Au Caire, accompagnement de la paroisse protestante francophone qui est composée en grande majorité de migrants originaires de différents pays subsahariens. Un de nos défis sera d’accueillir une assemblée plus élargie. Accompagnement de projets diaconaux comme « Joie d’enfants » (structure d’accueil scolaire pour les enfants de migrants qui n’ont pas d’accès à l’enseignement officiel), un foyer de jeunes filles coptes… Nous serons aussi un point de chute pour les volontaires qui viennent de France, de l’ACO, du Défap ou autres.

L’autre volet de mon ministère sera le contact avec les Eglises protestantes égyptiennes (le Synode du Nil) et les partenaires des projets de l’ACO sur place (traduction de livres théologiques ; travail pour le vivre ensemble),avec les autres Eglises chrétiennes et, on verra ce qui adviendra encore.

Il faudra d’abord être présent, bien ancré, les yeux et le cœur ouvert.

Alain :

En premier lieu, comme je le faisais déjà en France : accompagner mon épouse dans son ministère pastoral. Ensuite, m’engager dans les projets diaconaux existant et qui sont à développer.

Mettre à disposition des paroisses du Caire et d’Alexandrie, en toute humilité, mes modestes compétences.

Et je suis persuadé que notre Seigneur a déjà préparé tout un plan de travail. A moi d’être ouvert à celui-ci !

Nicola et Alain lors de la formation des envoyés du Défap © Défap

Que nous a apporté la formation ?

Nicola :
C’est une belle opportunité de reprendre le temps de réflexion sur l’interculturalité et l’interreligieux, la géopolitique et la gestion de conflits, la santé et la sécurité, la mission…Merci ! J’ai bien profité de la bibliothèque du Défap et j’apprécie la longue histoire de mission et de missionnaires ainsi que toute l’évolution à travers ces deux siècles – On sent l’esprit de cette ouverture, de la rencontre et de la curiosité de l’autre, promu par l’Amour du Christ, dans tout ce lieu qu’est le 102 boulevard Arago.

Alain :
Ce temps de 10 jours de formation, même s’il n’est pas obligatoire pour les pasteurs et leur conjoint, est une opportunité et aussi un temps mis à part pour tous les futurs envoyés pour faire le point sur leur motivation, sur leur « atterrissage » dans un pays et une culture qui leur sont peut-être inconnus ou connus partiellement.

C’est l’occasion de rencontrer d’autres envoyés, de 19 à 69 ans, issus d’Églises diverses ou de pas d’Église du tout et de se questionner sur sa foi, sa relation à Dieu.

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