Magali est une envoyée « portée » du Défap : elle est partie en mission au Sénégal avec la WEC, et intervient auprès d’enfants des rues à Dakar, au sein de « La maison d’espoir ». Elle témoigne.

Le staff féminin de « La maison d’espoir », à Dakar © Magali pour Défap

 

Quel a été ton parcours, et qu’est-ce qui t’a poussée à t’engager comme volontaire à l’international ?

Magali : J’ai fait une première mission en Côte d’Ivoire en 2000 et une seconde mission court-terme au Sénégal en 2004. À cette époque, je préparais les concours pour devenir enseignante en France. Le Sénégal est un pays qui m’a beaucoup touchée à l’époque : la générosité et l’hospitalité des Sénégalais donnent une vraie leçon de vie. J’ai ensuite travaillé sept ans en tant que professeur d’anglais et de français dans les lycées professionnels, en région parisienne. Parallèlement, j’ai toujours eu envie de me former au moins un an dans une école biblique. C’est ainsi que j’ai pris en 2016 une année de disponibilité, et que je suis partie aux Pays-Bas faire un « Bible College and Intercultural studies », une école qui forme à la mission dans d’autres cultures. Dès le début de cette formation, j’ai senti le désir de repartir au Sénégal travailler après des enfants des rues. Après deux ans de formation interculturelle, dont un stage pratique de six semaines au Sénégal, je suis partie en tant que volontaire à Dakar, travailler dans un programme de jour qui accueille les enfants qui vivent et dorment dans la rue.

Depuis combien de temps ce programme existe-t-il, et combien êtes-vous à y travailler ?

Ce programme a commencé en 2019, l’année où je suis arrivée. C’est une collaboration entre deux missions chrétiennes : nous sommes en moyenne quatre pour gérer le programme.

Combien accueillez-vous d’enfants, en général ? Et pour quelles activités ?

Nous avons un programme qui peut accueillir 25 garçons. Les jeunes commencent par se doucher, puis je les accueille en classe pour l’alphabétisation. Quand tout le monde est douché et revêtu d’habits propres, nous prenons le petit-déjeuner. Ensuite il y a des chants et une histoire biblique. Nous faisons aussi du sport, des activités artistiques, initiation à la menuiserie, cordonnerie, danse, jeux… À 13 heures, nous mangeons ensemble, et l’après-midi les enfants repartent dans la rue.

Une mission auprès des enfants des rues de Dakar © Magali pour Défap

Le contexte socio-politique au Sénégal a-t-il une influence sur votre mission ?

Oui, bien sûr. Nous faisons de la prévention auprès de nos jeunes pour qu’ils évitent de prendre part aux émeutes. Au mois de mai, dû aux instabilités dans le pays, nous avons dû aussi suspendre certaines de nos activités, comme les maraudes de nuit que nous faisons chaque mardi soir.

Que deviennent les enfants des rues que vous accueillez ?

Nous essayons de trouver des solutions pour chacun : parfois on fait de la médiation familiale, d’autres fois on les place dans des centres partenaires où ils peuvent rester à moyen ou à long terme. Il y a aussi des garçons que l’on voit malheureusement grandir dans la rue…

Combien de temps les suivez-vous, en général ?

Cela varie beaucoup ! Certains garçons ne viennent qu’une seule fois et on ne les revoit plus jamais ; pour d’autres, cela peut aller jusqu’à plusieurs années. Mais en moyenne, je dirais quelques mois.

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