Une année avec les Actes des apôtres : méditation du jeudi 19 novembre 2020. Nous prions pour nos envoyés à La Réunion.
© Pixabay.comLes apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens avaient aussi reçu la parole de Dieu. Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches, en disant : Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux. Pierre se mit à leur exposer d’une manière suivie ce qui s’était passé. Actes 1- 4 (…)
Et je me souvins de cette parole du Seigneur : Jean a baptisé d’eau, mais vous, vous serez baptisés du Saint Esprit. Or, puisque Dieu leur a accordé le même don qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus Christ, pouvais-je, moi, m’opposer à Dieu ? Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu, en disant : Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu’ils aient la vie.
Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l’occasion d’Étienne allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s’adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur. Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l’Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu’à Antioche. Lorsqu’il fut arrivé, et qu’il eut vu la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et il les exhorta tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur. Car c’était un homme de bien, plein d’Esprit Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. Barnabas se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul ; et, l’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Pendant toute une année, ils se réunirent aux assemblées de l’Église, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. Actes 11, 16-26
Face à ce que l’on ne comprend pas, forte est la tentation de se méfier et de se durcir. Ainsi en va-t-il pour les croyants de Jérusalem, scandalisés de ce qu’ils ont entendu dire de la rencontre de Pierre le juif et de Corneille le païen. Alors comment Pierre va-t-il réagir ? Ni par la colère ni par une leçon de morale, mais en racontant très précisément ce qui s’est passé. Dans la tradition juive le récit est essentiel à l’enseignement, et Jésus nous l’a déjà montré par son utilisation si fréquente des paraboles. Mais pour donner à son récit-témoignage un écho plus large Pierre y ajoute analyse et réflexion théologique. Il invite donc, à travers une question, ses auditeurs à partager son propre raisonnement : « Or, puisque Dieu leur a accordé le même don qu’à nous qui avons cru au Seigneur Jésus Christ, pouvais-je, moi, m’opposer à Dieu ? » Être serviteur de Dieu ou de sa Parole, n’est-ce pas, à la fois, se laisser entraîner soi-même vers des œuvres, des rencontres, et des événements qui nous dépassent, et se retenir à tout moment d’empiéter sur la liberté du Dieu Vivant ? Tout le Livre des Actes témoigne d’un souffle se propageant de ville en ville et de monde en monde, porteur d’un message d’amour et de libération. Comme on assista jadis à la multiplication des pains par Jésus, on assiste à la multiplication des cœurs, juifs et non-juifs, qui se nourrissent de ce message, au point de recevoir désormais le nom de chrétiens.
Questions pour nous :
Comment vivons-nous des situations qui a priori nous dérangent dans nos manières de penser, de voir, de croire ?
Nous nous refermons systématiquement ? Nous acceptons de rechercher ou d’écouter des explications ?
Savons-nous partager nos expériences fondatrices en les racontant aux autres ?
Disons-nous que nous sommes chrétiens ? Et qu’est-ce que cela signifie pour nous de l’être et de le dire ?
Nous prions avec ces mots de Charles Singer :
Seigneur mon Dieu
Pour un temps je me tairai, de silence je m’entourerai, et de solitude, et ce sera comme en plein désert.
Je T’écouterai, Seigneur, et je Te regarderai T’asseoir à la table de Zachée le voleur et ouvrir les yeux de l’aveugle,
Pleurer la mort de Lazare, Ton ami, et remettre sur pied ceux qui n’en peuvent plus ?
Pardonner à ceux qui crient des injures, tout donner, ton Corps, ton Sang, ta Vie et ta Joie d’aimer sans rien retenir pour Toi.
Tes paroles, je Les savourerai, comme du pain frais au réveil.
Je Les mettrai dans mon cœur et en moi
Elles couleront comme une musique.
Je Les attacherai à mes mains et en moi, comme dans la terre,
Elles creuseront des sillons.
Pour vivre selon le cœur de Dieu, je brûlerai ce qui est inutile, mes colères et ma dureté, mes tristesses semblables à l’eau noire qui coule sous le pont, et mon désir d’avoir toujours raison.
Je brûlerai au feu de Dieu et je jetterai les cendres,
Et mon cœur sera neuf comme le soleil du matin s’échappant du brouillard de la nuit.
Alors Seigneur mon Dieu
Tu me donneras le courage, là où je vis chaque jour, de prendre position au nom de ma foi,
De ne pas mettre sous le boisseau mon attachement à Toi, même si cela doit m’amener ironie ou rejet.
Tu me donneras le courage de participer activement à la communauté d’Eglise à laquelle j’appartiens, afin qu’elle devienne le lieu où ma vie, avec ses conflits et ses recherches se trouve éclairée par ma foi.
Donne-moi le courage et ne me laisse pas au repos, Seigneur, tant que ma foi n’imprime pas son exigence sur l’éventail de toute ma vie.
Je T’en prie, Seigneur, aide-moi à être croyant dans la pratique de chaque jour. Amen.