Pendant une dizaine de jours, du 4 au 14 mars, un groupe de 24 pasteurs français et togolais participe à un stage de la CPLR, organisé avec le Défap, et axé sur l’accompagnement pastoral des familles. L’occasion de confronter des visions et des pratiques entre deux pays et deux continents où les Églises sont amenées à se positionner face aux évolutions des modèles familiaux.
Douze pasteurs de France et douze du Togo ; tous réunis durant une dizaine de jours sur le sol togolais pour une session de formation axée sur les évolutions familiales et leur accompagnement pastoral… Cette rencontre interculturelle et ces échanges hors des cadres habituels sont organisés par la CPLR (la Communion luthéro-réformée), en collaboration avec le Défap, qui a envoyé sur place deux des membres de son équipe : Jean-Luc Blanc et Tünde Lamboley. La formation se déroule du 4 au 14 mars, avec les Églises évangélique presbytérienne et méthodiste du Togo. «Étapes de vie, mariages et naissances, vie de couple et grand âge, notre pratique pastorale nous fait témoins de vie et d’itinéraires familiaux, annonce le programme. Comment nos Églises se situent-elles vis-à-vis des évolutions familiales ? Comment l’accompagnement pastoral se dessine-t-il au cœur de ces réalités diverses ?» Et surtout, quelles sont les convergences et les différences dans les évolutions et les pratiques pastorales dont pourront s’enrichir à la fois les pasteurs français et togolais ?
Fruit d’une initiative commune de l’Église évangélique presbytérienne du Togo (EEPT) et du Défap, ce stage CPLR s’inscrit dans le prolongement de la réflexion lancée par la Cevaa à travers son Action Commune «Familles, Évangile et cultures». Parmi les intervenants, on trouve Corina Combet Galand, bibliste et ancienne professeur en Nouveau Testament à l’Institut Protestant de Théologie de Paris ; Franck Agbi Awume, professeur en Nouveau Testament à la Faculté d’Atakpamé, au Togo ; ainsi que des acteurs de terrain.
Ne pas confondre la CPLR et le CPLR
Plus qu’un organe de formation, la CPLR est une communion d’Églises entre l’Église protestante unie de France et l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine. Si ses actions touchent à la formation permanente des pasteurs, elles concernent aussi la catéchèse et la coordination des représentations dans des instances œcuméniques nationales et internationales. La CPLR est héritière directe du CPLR (Conseil Permanent Luthéro-Réformé), dont l’existence avait en fait précédé les créations à la fois de l’UEPAL et de l’EPUdF. Créé en 1972 et lui-même issu d’une instance de dialogue dite «des Quatre bureaux», le Conseil Permanent Luthéro-Réformé réunissait alors quatre Églises protestantes de France, à savoir l’ERF (Église réformée de France), l’EELF (Église évangélique luthérienne de France), l’EPCAAL (Église protestante de la Confession d’Augsbourg d’Alsace et de Lorraine) et l’EPRAL (l’Église protestante réformée d’Alsace et de Lorraine). Un rapprochement qui s’inscrivait dans un contexte européen de dialogue entre Églises de traditions luthérienne et réformée, dont la traduction la plus visible s’était manifestée dès 1970 par la signature de la Concorde de Leuenberg, texte d’accord théologique reprenant les grandes questions des sacrements (Baptême et Cène) et des ministères.
Les domaines d’intervention de la CPLR (formation, mission…) ont poussé depuis de nombreuses années à des rapprochements avec le Défap, service missionnaire des Églises luthéro-réformées (même si l’une des Églises membres du Défap, l’UNEPREF, n’a pas de liens avec la CPLR). Si la formation initiale des pasteurs est assurée par la faculté de Strasbourg en Alsace-Moselle, et par l’Institut Protestant de Théologie pour la « France de l’intérieur », la formation permanente, élément essentiel de la vie des pasteurs, est gérée depuis longtemps en commun grâce à la CPLR. Pour le Défap, il s’agissait de promouvoir les thèmes de la missiologie et les préoccupations liées à la mission dans le cadre de cette formation continue. Après diverses expériences d’échanges de pasteurs (par exemple, un pasteur français pouvait partir un mois au sein d’une Église béninoise, et en retour, un pasteur béninois pouvait venir en France), expériences qui se heurtaient souvent à la difficulté de rendre les pasteurs disponibles durant une période aussi longue, le Défap a décidé de s’insérer dans les stages de formation de la CPLR. Avec l’idée d’organiser tous les deux ans un stage en commun Défap-CPLR, le Défap s’occupant de l’animation internationale. C’est ainsi qu’ont été mis sur pied des stages au Sénégal, au Cameroun, au Maroc… Concrètement, le rôle du Défap est celui de facilitateur, en assurant les liens entre Églises côté français, ainsi que les liens Nord-Sud entre partenaires.
Ce stage CPLR intervient alors que s’achève à peine la visite en France de représentants de ces deux Églises (l’EEPT et l’EMT), avec lesquelles les Églises de France sont en lien. Ils étaient rassemblés au Défap dans le cadre d’une réunion du Réseau œcuménique sur le Togo, qui a donné lieu à un bilan des activités du PAOET (Projet d’Accompagnement Œcuménique pour le Togo), plateforme de médiation socio-politique à laquelle sont parties prenantes à la fois l’EEPT et l’EMT. À cette occasion, le pasteur Mawusi Akotia, élu en mai dernier comme modérateur du Synode de l’EEPT, a rencontré la pasteure Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil national de l’Église protestante unie de France.