Pour cette semaine de Noël, notre méditation du jeudi… est déplacée au lundi. Florence Taubmann revient sur la Nativité : «Et si cet événement était un rêve (…) le rêve d’une histoire si folle et merveilleuse qu’elle concernerait toute la terre, tous les humains et toutes les créatures» ?

Alessandro Tiarini – Natividad – Galería Uffizi [Public domain] 

 

Et si cet événement était un rêve, proclamé dans les cieux, chuchoté de bouche à oreille, traduit en mille langues et tracé en mille écritures, dessiné par des générations d’artistes, chanté en chœur à travers les siècles des siècles, peut-être depuis le commencement du monde !

Un rêve risquant l’engloutissement à chaque trop violent soubresaut de l’histoire, ou bien la dilution dans les insoutenables distractions de nos sociétés qui s’oublient, le rêve d’une simple naissance sanctifiant toute naissance, d’une vie donnant sens à toute vie, le rêve d’un enfant portant dès son berceau de paille tout le poids du monde…

Le rêve d’une histoire si folle et merveilleuse qu’elle concernerait toute la terre, tous les humains et toutes les créatures – à commencer par l’âne, le bœuf, les moutons et les dromadaires de la scène primitive !

Et le rêve de cette histoire serait si évident et lumineux – comme une consolation infinie à portée de main – que chaque année les infatigables cloches du temps sonneraient haut et fort, en avant-première, pour nous inviter à faire silence, à vivre l’attente, à marcher sur la pointe des pieds, afin de surtout ne pas déranger le père et la mère de l’enfant à venir dans leur cheminement vers Bethléhem, avant que tous les Hérodes de la terre ne l’apprennent.

Et que puisse naître cet enfant, quelque part dans la ville de ses ancêtres Ruth et Booz. de la lignée de Tamar et Juda, fils de Jacob et Léa, fils d’Isaac et Rébecca, fils de Sarah et Abraham.

Oh oui si c’était un rêve, un vrai rêve, un rêve où s’engouffrent des anges de bénédiction dansant sur les degrés joignant la terre au ciel, un de ces rêves qui fécondent le cœur de notre mémoire, guidée par l’étoile d’Orient !

Ce rêve est le plus vrai de tous les rêves !

C’est le rêve de Dieu, plus fort que toute réalité, pour notre joie et pour l’amour de notre univers, à raconter à tous les enfants du monde !

Florence Taubmann

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