Méditation du jeudi 17 novembre 2016. Nous prions pour nos envoyés au Sénégal et pour le peuple sénégalais.

Le peuple se tenait là et regardait. Les chefs juifs se moquaient de lui en disant : « Il a sauvé d’autres gens ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie, celui que Dieu a choisi ! » Les soldats aussi se moquèrent de lui ; ils s’approchèrent, lui présentèrent du vinaigre et dirent : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Au-dessus de lui, il y avait cette inscription : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’insultait en disant : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même et nous avec toi ! » Mais l’autre lui fit des reproches et lui dit : « Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même punition ? Pour nous, cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes ; mais lui n’a rien fait de mal. » Puis il ajouta « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras pour être roi. » Jésus lui répondit : « Je te le déclare, c’est la vérité : aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »

Luc 23,37-43

 


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Que reste-t-il de l’humain dans les situations d’extrême méchanceté et d’extrême souffrance ? Y a- t – il encore place pour des sentiments autres que la haine, la révolte, l’humiliation, le désespoir ?
Des 4 évangélistes, Luc est le seul à avoir donné la parole à chacun des deux brigands qui sont crucifiés en même temps que Jésus. L’un vocifère et insulte Jésus, à l’instar des responsables religieux. Il entre dans le chœur des foules déshumanisées par la violence.
L’autre reste homme jusqu’au bout, capable, dans sa douleur, de justice et de compassion. Conscient de ses forfaits il ne confond pas l’innocent et le coupable. Ouvert à la relation il demande à Jésus l’impensable : ne pas être oublié, être intégré dans son règne !
Oui lui dit Jésus, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
Face à l’extrême, Dieu n’abandonne pas le monde. Il se réfugie dans le cœur des hommes pour le maintenir ouvert, malgré les affreuses contractions de la cruauté et de la souffrance.  Certains restent insensibles à ce geste de Dieu en eux, d’autres lui répondent.
Alors surgit l’ultime possibilité que la vie soit plus forte que la mort. Et que l’avenir paraisse !
Merci ô douloureux compagnon de Jésus, pour avoir déchiré le voile de la désespérance !

Nous prions pour nos envoyés au Sénégal et pour le peuple sénégalais avec ces paroles écrites par un détenu.

Seigneur, Tu connais cette tristesse qui me ronge parfois le cœur.
Réconcilie-moi avec moi-même.
Que ta grande tristesse me rende confiance en moi,
me fasse exister à mes propres yeux !
Comment pourrais-je te rencontrer et aimer les autres,
si je ne m’aime plus et ne m’aime plus ?
Je voudrais avoir le courage de déverrouiller la parole.
Je tiens moi-même la clé !
Donne-moi la force de sortir de moi-même :
Dis-moi que je peux encore guérir.
Dans la lumière de ton regard et de ta parole.
Seigneur,
Toi qui m’aimes tel que je suis et non tel que je rêve d’être,
aide-moi à vivre avec mes ombres et lumières,
mes douceurs et mes colères,
mes rires et mes larmes,
mon passé et mon présent.
Donne-moi de m’accueillir comme toi tu m’accueilles,
de m’aimer comme toi tu m’aimes.
Délivre-moi de la perfection que je veux donner.
Ouvre-moi à la sainteté que tu veux m’accorder.
Délivre-moi du remords de Judas qui, rentrant en lui-même,
n’a pas pu en sortir, épouvanté et désespéré devant l’immensité de son péché.
Accorde-moi le repentir de Pierre qui a su rencontrer ton regard,
appel silencieux chargé de tendresse,
et si je dois comme lui pleurer,
que ce ne soit pas sur mon orgueil humilié
mais sur ton amour offensé et blessé.

Jean-Pierre. En détention, mai 2002


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