« Jésus et ses disciples arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu’ils furent à la maison, il se mit à leur demander : A propos de quoi parliez-vous en chemin ? Mais eux gardèrent le silence, car, en chemin, ils avaient discuté pour savoir qui était le plus grand. Alors Jésus s’assit, appela les Douze et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ! Jésus prit un enfant, le plaça au milieu d’eux et, après l’avoir pris dans ses bras, il leur dit : Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci m’accueille moi-même ; et quiconque m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais celui qui m’a envoyé. » Marc 9,33-37

 

illustration de la méditation du jeudi 17 septembre

Source : Pixabay

La rivalité puérile des disciples peut se rattacher aux histoires de jalousie dans la Bible, où des frères sont allés parfois jusqu’à tuer leur frère ou le vendre en esclavage. Il n’y a pas de quoi magnifier les liens du sang.

 

Pour Jésus d’ailleurs, la véritable fraternité n’est pas biologique, c’est celle qui place les uns et les autres devant Dieu, dans l’amour et l’obéissance à sa Parole. Mais hélas, il s’avère également impossible d’idéaliser les liens entre les disciples de Jésus, ou entre les membres d’Eglise, pas plus que les partenaires d’association, de profession, ou de parti politique… qui semblent pourtant se tisser sur la base d’une foi commune, ou de ressemblances, de goûts identiques, d’opinions partagées, d’origines ou d’appartenances qui sont les mêmes. En réalité, la rivalité naît de la proximité bien plus que de la différence si souvent dénoncée et stigmatisée.

 

Parfois ce sont des voix extérieures qui créent cette rivalité. Par exemple aujourd’hui, dans notre pays, réfugiés politiques et migrants économiques – même si la cause de leur départ n’est pas la même, sont proches par leurs destins, leurs souffrances, les dangers qu’ils affrontent, les espoirs qui les animent. Pourtant certains discours politiques voudraient les séparer, les opposer. L’éligibilité des uns à être accueillis – en nombre limité – justifierait de rejeter les autres encore plus durement qu’on ne le fait d’habitude. Les réfugiés seraient « plus grands » que les migrants, à leur corps défendant d’ailleurs !

 

Pour contrer tout esprit de rivalité humaine Jésus nous invite à nous considérer tous comme des «petits» de Dieu – humbles de cœurs. C’est dans cet état d’esprit que nous trouverons l’inspiration et la joie du service : service de Dieu, du prochain, et du monde. « Soyons pleins de compassion, disait un philosophe, chaque personne que nous rencontrons sur notre route mène un rude combat. »
Amitié, compassion, aide pour le frère, quel qu’il soit : c’est un petit de Dieu, lui aussi !

 

Bandeau méditation du jeudi

En pensant à tous ceux qui sont aujourd’hui sur les routes, nous pouvons les porter dans cette ancienne prière des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle :

 

Ô Dieu qui as fait partir Abraham de son pays

Et l’as gardé sain et sauf à travers ses voyages,

Accorde à tes enfants la même protection.

Soutiens-les dans les dangers et allège leurs marches.

Sois pour eux une ombre contre le soleil,

un manteau contre la pluie et le froid.

Porte- les dans leurs fatigues

et défends-les contre tout péril.

Sois le bâton qui évite les chutes

et le port qui accueille les naufragés.

Ainsi, guidés par toi, ils atteindront avec certitude leur but

et reviendront sains et saufs à la maison !

 

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