L’Assemblée générale 2024 du Défap, qui se tiendra le 23 mars, sera l’occasion d’un temps d’échange entre responsables nationaux et régionaux de ses Églises membres pour évoquer l’avenir du Service protestant de mission. « Ce temps de consultation », souligne le Président du Défap, le pasteur Joël Dautheville, « servira à nourrir la réflexion de l’équipe de travail « Refondation » nommée par le Conseil en vue d’établir un document de travail à destination des Églises. »

Vue de l’AG 2023 du Défap © Défap

Depuis plus de cinquante ans, le Défap fait vivre des liens. Liens au près et au loin, entre Églises de France et de nombreux autres pays ; liens entre cultures par-delà les frontières mais aussi au sein même de ses Églises membres. Par les échanges de personnes qu’il permet, par les projets qu’il finance, par les relations entre facultés de théologie qu’il entretient, par les travaux de recherche qu’il soutient, le Défap aide à une meilleure connaissance mutuelle, à des interactions entre théologies, et favorise la solidarité. Plateforme de concertation entre ses Églises membres, le Défap est en prise directe avec les grandes problématiques du monde et se veut ce ferment de dialogue grâce auquel les Églises peuvent mieux s’adapter à des changements qui impactent nos sociétés de manière croissante. Le document « Convictions et actions – 2021-2025«  dont s’est doté le Défap reflète la manière dont ces défis sont intégrés dans le programme de travail et les activités du Service protestant de mission.

Comme le souligne le Président du Défap, le pasteur Joël Dautheville, en introduction du rapport d’activité qui sera présenté lors de l’Assemblée générale du 23 mars, « la mission donne à voir une autre vision du monde (…) Là où le repli sur soi prend de l’importance, les rencontres interculturelles sont riches d’enseignement. Là où l’individualisme gagne du terrain, les rencontres autour de la Parole de Dieu partagée font naître et renaître l’envie de se découvrir, le besoin et le désir de solidarité dans de nombreux domaines : éducation, formation théologique, santé. Les Églises affirment ainsi à travers le Défap que la Bonne nouvelle concerne tout l’humain et tout humain (…) L’universalité de l’Église se fait concrète. »

« Un regard sur ce qui s’est passé pour aider à envisager ce qui est à venir »

Ce rapport d’activité a été structuré en fonction des trois grands axes du programme de travail du Défap :

  • 1) développer les liens avec les partenaires ;
  • 2) s’engager pour la justice, le respect de la création et la dignité humaine ;
  • 3) vivre l’interculturalité.

« Ce rapport d’activité 2023 », souligne le Secrétaire général du Défap, le pasteur Basile Zouma, « est un regard sur ce qui s’est passé pour aider à envisager ce qui est à venir. Mais pour donner un meilleur visage à cet avenir, il nous faut accepter de ne pas faire de ce passé « un lieu de résidence mais un point de référence », un tremplin pour avancer au cœur des défis de chaque instant. » Il s’agit de montrer, à travers les diverses activités du Défap, qui sont nombreuses, la cohérence de l’action du Défap au service de la mission et de ses Églises fondatrices.
 

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« Un temps spécial sera consacré à la dynamique nouvelle dans laquelle le Défap est entré avec l’accueil de Volontaires du Service Civique International de réciprocité », souligne par ailleurs le Président du Défap dans sa lettre d’invitation envoyée aux délégués à l’Assemblée générale. Au cours de l’année 2023, le Défap a permis pour la première fois la venue en France de volontaires internationaux issus d’Églises sœurs, pour des missions effectuées au sein d’associations liées à nos Églises, et avec un statut de droit français. Ce mouvement sera prolongé en 2024 avec la venue de volontaires sous statut de VSI (Volontaires de Solidarité Internationale). Pour l’illustrer, et avoir un aperçu concret de ce qui se vit à travers de tels échanges, les délégués de l’AG pourront entendre des témoignages sur les missions déjà effectuées en France dans ce cadre de la « réciprocité ».

De gauche à droite : Magda, Believe et Mona, premières volontaires accueillies en France via le Défap dans le cadre du volontariat de réciprocité, photographiées dans le jardin du Défap © Défap

« Une dynamique nouvelle d’appels à dons »

« L’Assemblée générale, souligne encore Joël Dautheville, prendra également connaissance de la dimension « solidarité internationale » avec les projets des partenaires auxquels le Défap participe dans l’éducation, le sanitaire et social. Un point important à relever est l’importance de la dimension écologique toujours plus présente chez les partenaires et au Défap pour réduire et compenser l’empreinte carbone. »

« Compensation carbone » : exemple de foyer amélioré construit grâce à l’action du Secaar au Togo, avec le soutien du Défap © Secaar

« La question financière, rappelle Joël Dautheville, sera également débattue. Pour prendre en compte la diminution régulière des contributions de certaines régions de l’EPUdF, mais aussi de l’Uepal, le Conseil s’est engagé dans une dynamique nouvelle d’appels à dons auprès des personnes issues du réseau du Défap hors celui des paroisses ou Églises locales. » En une décennie, le budget du Défap a été amputé d’un tiers. En 2013, le Défap fonctionnait avec 3,4 millions d’euros. C’est aujourd’hui moins de 2 millions. L’équipe s’est réduite : en 2012, le Défap comptait 23 salariés ; en 2023, 15 ; aujourd’hui, 14. L’appel aux dons est devenu une nécessité pour préserver les activités du Défap ; mais au-delà, l’AG devra déterminer comment mettre en adéquation les ressources et les objectifs.
 

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Il s’agit donc de définir quelles seront les priorités du Défap au cours des prochaines années, sans attendre que l’impératif financier n’aille contraindre les choix ; chantier qui a été lancé depuis 2018, et qui nécessite l’élaboration d’une vision commune à ses trois Églises membres. Voilà pourquoi, souligne encore Joël Dautheville, « un temps important d’échanges et de réflexion par groupes sera organisé l’après-midi autour de la refondation du Défap. À la suggestion du Conseil et des Églises, les responsables régionaux et nationaux se retrouveront » pour évoquer l’avenir du Service protestant de mission. « Ce temps de consultation servira à nourrir la réflexion de l’équipe de travail « Refondation » nommée par le Conseil en vue d’établir un document de travail à destination des Églises. »

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