Condensé de la prédication du pasteur David Mitrani, de l’Église protestante unie de France, sur Proverbes 31, lors du culte synodal à Besançon, le 19 novembre 2023.

« Le baiser », de Gustav Klimt (détail). Huile et feuille d’or sur toile. Galerie autrichienne du Belvédère, Vienne © Domaine public, Google Art Project

 

« Qui trouvera une femme de valeur ? Elle vaut bien plus que des perles. Le cœur de son mari a confiance en elle, et c’est tout bénéfice pour lui (…) Elle ouvre ses bras au malheureux, elle tend la main au pauvre (…) Son mari est reconnu aux portes de la ville, lorsqu’il siège avec les anciens du pays (…) Ses fils se lèvent et la disent heureuse, son mari aussi, et il chante ses louanges : « Bien des femmes font preuve de valeur, mais toi, tu leur es à toutes supérieure. »

Proverbes 31,10-31

 

 

Ce texte des Proverbes n’a pas pour but de nous parler du mariage. Il s’agit de nous amener à Jésus, même si son nom ne s’y trouve pas. Nous lirons donc la « femme de valeur » comme étant une figure de l’Église. Cette expression déjà nous dit des choses sur cette épouse, sur l’Église du Christ, sur notre Église et nos paroisses. « Femme de valeur » : comme des enfants ingrats, il nous arrive de dénigrer notre mère, de ne pas lui reconnaître la valeur que lui voit son époux. Est-ce nous qui avons raison, ou lui ?

Permettez que je le dise : c’est lui ! « Le cœur de son mari a confiance en elle. » L’avez-vous remarqué : la confiance de l’époux ne suit pas les œuvres de sa femme, mais elle les précède.

Ce n’est pas qu’une question d’écriture. La confiance, la grâce de Dieu sont premières, elle nous précèdent, comme le Christ précède l’Église. Aimer, c’est faire confiance.

Or Dieu nous aime, nous fait confiance, fait confiance à son Église. C’est bien cette confiance que le Seigneur de l’Église porte à son épouse qui doit être posée en premier ! Par sa vie et sa mission, par son culte et sa vie communautaire, l’Église exprime et rend visible et manifeste sa confiance en celui qui lui fait confiance !

❝ La confiance de l’époux ne suit pas les œuvres de sa femme, mais elle les précède

Ce qui nous est montré de la vie de l’Église dans ce dernier chapitre du livre des Proverbes est tout à fait intéressant. Elle se préoccupe de son mari, de sa maisonnée, des pauvres, et de la réputation de son mari. Pour tout ceci, elle ne lésine pas sur ses peines, elle se donne les moyens de ce qu’elle veut faire, à l’intérieur et à l’extérieur, sans crainte de commercer avec l’extérieur pour le bien de sa maison. Où trouverait-on plus active que cette femme, et qui ferait mieux qu’elle ?

C’est donc un modèle qui nous est donné. Que notre Église soit comme elle pour son mari – le Seigneur –, pour ses fils – ses membres – et pour les gens qui en ont besoin. Tous ceux qui s’occupent des autres savent bien qu’ils ne peuvent se permettre de se relâcher dans cette occupation. Avouez que ce serait là une belle activité, nouvelle pour beaucoup d’entre nous : confesser devant l’Église qu’elle est riche et heureuse de la confiance que le Seigneur lui fait !

Ce corps qu’est l’Église ne peut pas vivre sans la confiance de l’Époux, mais elle a aussi besoin d’entendre ses enfants la bénir, plutôt que récriminer contre tout ce qu’elle ne fait pas ou fait mal, contre ce qui lui manque. Nous les enfants qu’elle nourrit, nous pourrions lui en être reconnaissants…

Plus nous ferons confiance à la confiance de Dieu, plus nous nous nourrirons de la Parole du Christ, plus nous ressemblerons, en Église, à ce que les Proverbes nous montrent. C’est une vraie bonne nouvelle.

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