Méditation par le pasteur Jean-Pierre Anzala, responsable de l’Échange théologique au Défap, sur Jérémie 29.

Saint-Jacques le majeur en pèlerinage, photo d’une reproduction sur toile d’une œuvre de Domínikos Theotokópoulosa, dit le Greco (Tolède) © DR

 

« Je connais, moi, les desseins que je forme à votre sujet – oracle de l’Éternel – desseins de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir fait d’espérance. Alors, vous m’invoquerez et vous pourrez partir ; vous intercéderez auprès de moi, et je vous exaucerai. Vous me chercherez et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous – oracle de l’Éternel – et je ferai revenir vos captifs ; je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux. »
Jérémie 29, 11-14a

 

 

Jérémie écrit aux exilés de Babylone et il leur adresse un message d’espoir de la part de Dieu. Comment regarder au-delà de la catastrophe ? Après les temps difficiles d’exil et de malheur, Dieu annonce la venue d’un temps de prospérité, il ouvre un avenir et un espoir. Mais surtout il invite à le rechercher ! Rechercher Dieu, par la prière, l’invocation ou tout autre moyen.

Le verbe hébreu utilisé (direche du verbe darache) laisse entrevoir l’idée de l’investigation, de la recherche de renseignement pour parvenir à une connaissance. Il y a aussi l’idée de consulter quelqu’un pour obtenir une réponse. Quelque part il y a là de la curiosité, de l’action, il y a de la passion même pour trouver l’objet de sa quête.

Éviter les erreurs et les mauvais guides

Il y a une autre idée, celle de rechercher Dieu en interrogeant Dieu lui-même, par la prière, les supplications, par la demande de renseignements sur lui-même.

Cette démarche permet sans doute d’éviter les erreurs et les mauvais guides qui sont toujours un danger d’égarement.

Mais comment susciter, accompagner, encourager la quête de Dieu loin des mauvais guides ?

D’emblée Dieu annonce que ce ne sera pas une quête vaine. Il se laissera trouver. Quel encouragement !

Aller au bout de la quête !

Il faut avoir de l’endurance pour aller jusqu’au bout de sa quête personnelle. C’est un chemin de transformation radicale, d’ouverture à une nouvelle compréhension de soi, de l’autre et de Dieu.

Cependant au bout de la quête, il y a la rencontre que Dieu garantit lui-même. Le texte utilise le verbe hébreux matsa pour dire que le lieu recherché peut être atteint.

Ce verbe véhicule aussi une autre image pour dire le but atteint, celle de la récolte. Le chercheur récolte les fruits de sa quête acharnée, car Dieu se laisse trouver. Il fait que l’on trouve. Il est lui-même la récompense de la quête.

Jérémie invite avec passion à la quête du Dieu véritable, juste et riche en bonté. Que faire aujourd’hui pour redonner ce goût du Dieu de lumière, le goût de sa quête à nos contemporains ?

Le message de Jérémie interpelle les individus mais aussi les institutions de l’Église telles que le Défap pour stimuler et redonner le goût de la quête de Dieu à nos contemporains. C’est un défi pour nous et pour nos Églises, œuvrer pour un avenir commun dans la paix que Dieu promet.

 

Prière de Saint-Augustin (« Confessions Livre X »)

Tard je t’ai aimée, ô Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée !
Mais quoi ! tu étais au dedans de moi, et j’étais, moi, en dehors de moi-même !
Et c’est au dehors que je te cherchais ;
je me ruais, dans ma laideur, sur la grâce de tes créatures.
Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi, retenu loin de toi par
ces choses qui ne seraient point, si elles n’étaient en toi.
tu m’as appelé et ton cri a forcé ma surdité ;
tu as brillé, et ton éclat a chassé ma cécité ;
tu as exhalé ton parfum, je l’ai respiré, et voici que pour toi je soupire ;
je t’ai goûtée et j’ai faim de toi, soif de toi ;
tu m’as touché, et je brûle d’ardeur pour la paix que tu donnes.

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