Étienne est parti avec le Défap en tant que Volontaire de solidarité internationale sur une mission de Gestion de projets en Côte d’Ivoire. C’est un envoyé « porté », formé par le Défap, mais parti pour travailler sur un projet de la Mission biblique, et avec son partenaire ivoirien : l’Union des Églises Évangéliques Services et Œuvres (UEESO), et plus particulièrement son Service d’Animation Rural (SAR), installé à Danané depuis 1983.

Étienne accueilli à France Volontaires lors de son arrivée à Abidjan © France Volontaires Côte d’Ivoire

Depuis quand es-tu arrivé en Côte d’Ivoire et comment as-tu vécu ce retour ?

Étienne : J’ai atterri le 1er novembre à Abidjan vers 20 heures et je suis allé rencontrer l’équipe une semaine plus tard. C’est la troisième fois que je viens dans ce pays, mais je crois que je sens toujours autant le décalage par rapport à la manière de conduire. Il y a aussi un autre aspect : ce que les gens partagent facilement ou au contraire gardent plutôt pour eux. Ici, les réticences ne concernent pas tellement les biens matériels, mais plutôt les connaissances : autant, en Côte d’Ivoire, on prête à l’autre ou on l’accueille sans problème, autant il est difficile de partager les informations. Un exemple qui me vient en tête : j’ai rencontré à Abidjan un Guinéen qui apprend un travail aux jeunes de la rue. Il m’a expliqué qu’en Côte d’Ivoire, l’apprentissage se faisait uniquement en regardant. Les apprentis sont autour de leur formateur et observent ses gestes, mais n’ont pas le droit de poser de questions. Ce formateur guinéen au contraire, ayant appris auprès d’un Suisse, en a gardé une autre manière d’enseigner : il insiste auprès des jeunes pour qu’ils posent des questions durant l’apprentissage. Et il obtient ainsi de meilleurs résultats que des apprentis formés à la manière habituelle…

À quoi as-tu consacré ta première semaine à Abidjan ?

J’ai commencé à m’acclimater au temps ivoirien, et je me suis lancé dans les nécessaires démarches administratives. J’ai aussi rencontré les différents dirigeants de l’organisation qui m’accueille cette année : l’UEESO (Union des Églises Évangéliques Services et Œuvres), qui est le partenaire en Côte d’Ivoire de la Mission biblique. Et j’ai été accueilli par Sarah qui m’a présentée France Volontaires, puis par Souleymane qui dirige France Volontaires Côte d’Ivoire. J’ai pu leur présenter le projet sur lequel je vais être amené à travailler. Ils ont bien évidemment commencé en me souhaitant « Akwaba » (ce qui signifie « bienvenue » ou plutôt « bonne arrivée » en langue Akan) et ont fini par me « donner la route » (formulation rituelle pour prendre congé à l’issue d’une visite).

Où en es-tu du projet ?

Il commence doucement. Je suis parti d’Abidjan il y a deux semaines pour Danané, à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Je vais être chargé de développer l’animation jeunesse pour les jeunes sur le plan local, et d’apporter une expertise dans la construction de bâtiments et dans le développement d’activités génératrices de revenus.

Dans le cadre de ma mission au sein de l’UEESO, je vais travailler d’abord au sein du SAR, le service d’animation rurale, implanté à Danané. C’est au sein du SAR que j’effectuerai des animations jeunesse. Ensuite, je vais être amené à collaborer avec une association partenaire du SAR : une ONG locale du nom de Profev Union ; et je mettrai à son service mes compétences dans le domaine de la construction. C’est avec elle que je vais aider à développer des activités génératrices de revenus. Il s’agira d’abord de construire des escargotières. J’ai eu l’occasion de rencontrer le directeur de ce partenaire du service d’animation rurale de l’UEESO : le pasteur Antoine Troh Koya, qui m’a détaillé le projet. Les escargots ivoiriens sont une denrée assez prisée, d’après ce qu’il m’a dit ; et leur élevage est assez simple. Il faut principalement de la place pour construire les bâtiments ; éviter que des escargots ne puissent se répandre et provoquer des dégâts aux cultures alentour… Je participerai à une session de formation à l’élevage, au cours de laquelle mon rôle sera d’apprendre aux participants à construire les locaux destinés aux escargots.

Et ensuite ?

Il y aura d’autres activités génératrices de revenus à développer… Je peux y apporter mes compétences en construction – en plus des compétences en animation que j’ai eu l’occasion de développer ici même de par mes activités passées. Outre le fait d’être directement utile dans ces projets, cela me permettra d’apprendre à mieux connaître les différents besoins locaux, ainsi que la culture ivoirienne d’une manière générale. Car je compte entreprendre un projet sur du long terme, soit en Côte d’Ivoire même, soit dans un autre pays d’Afrique subsaharienne, et cela me permettra de cibler le domaine dans lequel je veux m’investir.

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