Depuis le 1er septembre, Maïeul Rouquette a pris la suite de Joan Charras-Sancho comme directeur de la Centrale de Littérature Chrétienne Francophone (CLCF), association missionnaire fondée par le Défap et le DM au service des Églises et des institutions de formation théologique protestantes francophones à travers le monde. Comme l’indique son slogan, « Servir par les livres », elle a pour vocation d’équiper les bibliothèques théologiques d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique en ouvrages de qualité.

Maïeul Rouquette, nouveau directeur de la Centrale de Littérature Chrétienne Francophone © CLCF

 

Il faisait partie, en juillet dernier, des participants de la session de formation des futurs envoyés du Défap. En ce mois de septembre 2022, le voici à pied d’œuvre : Maïeul Rouquette est le nouveau directeur de la Centrale de Littérature Chrétienne Francophone (CLCF), succédant à Joan Charras-Sancho, qui est désormais dans la paroisse réformée francophone de Zürich. Les activités ne manquent pas : rencontres avec les différents partenaires en France et à l’international ; immersion dans les différents aspects administratifs de l’association ; tri des livres offerts à la CLCF durant l’année 2022 et aménagement des locaux…

Né en 1990, Maïeul Rouquette a déjà eu de nombreuses casquettes, et ce poste de directeur de la CLCF est la poursuite d’un parcours riche, marqué par de nombreux engagements : associatifs, solidaires… Parmi ces convictions affirmées, il y a la nécessité de défendre les droits de l’homme. La nécessité d’agir pour la sauvegarde de la création, dont il est un militant passionné. Chrétien actif, il était déjà à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne lorsqu’il était encore étudiant en Histoire du Christianisme à Strasbourg, dans les années 2012. Depuis, il est devenu théologien : il a soutenu en mai 2017 une thèse de doctorat sur la construction des origines apostoliques des Églises de Crète et de Chypre à travers les figures de Tite et de Barnabé. Ce qui lui a valu le Prix Constantin Valiadis des amitiés gréco-suisse… Il a ensuite, de 2017 à 2021, participé au projet « Éditer la littérature apocryphe chrétienne » ayant en charge l’édition des Actes de Barnabés grecs et latins. Il a également été animateur jeunesse pour l’Église catholique du canton de Vaud. Mais également coordinateur de camp d’été en astronomie… Esprit toujours actif aux multiples facettes, et attentif à mettre en accord ses actes et ses convictions, il est également très versé en informatique. Ce qui l’amène à s’intéresser de près aux questions de sécurité des sites internet et de protection des données personnelles… et aux possibles risques de mise en cause des libertés ou de discrimination que représente le recours croissant au numérique, notamment dans l’espace public. Militant des logiciels libres, féru du langage LaTeX, principalement utilisé pour des publications scientifiques, notamment lorsqu’il s’agit d’intégrer dans un document des équations qu’un traitement de texte classique ne permettrait pas de correctement mettre en forme, il a rédigé un manuel : « LaTeX appliqué aux sciences humaines », publié sous Licence Creative Commons 3.0 et dont la version numérique est en téléchargement gratuit, et il est encore aujourd’hui le principal mainteneur du package reledmac du logiciel LaTeX. C’est donc cet homme-orchestre qui a pris la suite de Joan Charras-Sancho pour assurer le fonctionnement de la CLCF…

Ce que fait la CLCF

Une des formations organisées par la CLCF à destination des personnels de bibliothèques universitaires des facultés de théologie © CLCF

 
Organisme discret mais actif, la Centrale de Littérature Chrétienne Francophone est à la jonction entre les milieux protestants et universitaires de France, de Suisse et de nombreux pays. On retrouve ainsi dans son conseil d’administration Philippe Wasser, représentant de DM et Claire-Lise Lombard, représentante du Défap. La CLCF a une vocation humanitaire : elle appuie la formation théologique et pastorale et représente un service d’entraide à l’intention d’environ 170 institutions de formation théologique. Elle soutient aussi directement les étudiants en théologie. Le champ d’action de la CLCF est large : il couvre en effet l’Océan Indien (Madagascar, Réunion, Maurice), toute l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest, le Pacifique (Polynésie française, Nouvelle Calédonie, Fidji) et les Caraïbes. Avec des croisements réguliers avec les activités du Défap : c’est ainsi qu’en Haïti, elle a pu agir sur le terrain via le Défap et la Plateforme Haïti, créée par la Fédération Protestante de France en 2008. On la retrouve aussi, à un moindre degré, dans d’autres pays pas toujours considérés comme francophones, mais où l’on lit et l’on parle du français, comme le Liban.

Un premier service de la CLCF a été mis en place dès 1983 à l’initiative des différents services missionnaires d’Églises protestantes de France (le Défap) et de Suisse romande (DM-échange et mission) pour aider à équiper en livres les instituts théologiques francophones, dans un contexte où les fonds d’ouvrages et de revues manquaient dans les bibliothèques en langue française, en particulier faute de moyens suffisants. Il s’agissait de récupérer revues et ouvrages de théologie dans le Nord et trouver les moyens de les acheminer dans le Sud. Avec des défis logistiques certains : en 2014, ce sont ainsi plus de deux tonnes de revues de théologie qui ont été données par l’Église protestante de Genève, suite à la fermeture du Centre Protestant d’Études de Genève.

Des ouvrages reçus par la CLCF et qui doivent être triés avant d’être envoyés vers des bibliothèques d’Afrique, des Caraïbes ou du Pacifique… © CLCF

 
Aujourd’hui présidée, depuis l’automne 2015, par la pasteure Claire-Lise Oltz-Meyer (anciennement en poste à Madagascar), la CLCF a su diversifier ses activités au fil du temps, se dotant d’une centrale d’achat, ainsi que d’un service de conseil et de formation en bibliothéconomie. Ce service organise régulièrement des sessions de formation intensive, avec l’aide d’équipes locales. On trouve ainsi à Madagascar la Fabim, la Formation des Auxiliaires de Bibliothèque. Elle propose des formations d’auxiliaire de bibliothèque sur toute l’île et elle supervise le développement des bibliothèques sur une douzaine de campus. On trouve aussi au Cameroun la FibY, la Formation Intensive des Bibliothécaires à Yaoundé, qui après avoir proposé des sessions de formation, s’est étoffée avec un réseau de mutualisation des informations (le Ridoc) et une tournée des bibliothèques. La plus récente de ces équipes locales, la Fabao, la Formation des Auxiliaires de Bibliothèque en Afrique de l’Ouest, propose une formation intensive d’auxiliaires de bibliothèque, ainsi que des visites des bibliothèques dans son champ géographique.

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