Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit. Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme si un vent violent se mettait à souffler, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Ils virent alors apparaître des langues pareilles à des flammes de feu ; elles se séparèrent et elles se posèrent une à une sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’exprimer.

À Jérusalem vivaient des Juifs pieux, venus de tous les pays du monde. Quand ce bruit se fit entendre, ils s’assemblèrent en foule. Ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. Ils étaient remplis d’étonnement et d’admiration, et disaient : « Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens ?  Comment se fait-il alors que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle ? Parmi nous, il y en a qui viennent du pays des Parthes, de Médie et d’Élam. Il y a des habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de la province d’Asie, de Phrygie et de Pamphylie, d’Égypte et de la région de Cyrène, en Libye ; il y en a qui sont venus de Rome, de Crète et d’Arabie ; certains sont nés Juifs, et d’autres se sont convertis à la religion juive. Et pourtant nous les entendons parler dans nos diverses langues des grandes oeuvres de Dieu ! » Actes 2,1-11

 


Le tableau « Pentecôte » de Pavamani, artiste indien protestant,
a été donné par le peintre au temple de l’Église réformée de Corbeil,
où il est toujours exposé.

 

50 jours après Pessah, le judaïsme célèbre Shavouot, qui est à la fois une fête des moissons, et la remémoration du don de la Torah sur le Mont Sinaï. Comme il s’agit d’une fête de pèlerinage, les disciples de Jésus, ainsi que beaucoup de Juifs de Judée, de Galilée et de la diaspora sont réunis à Jérusalem. C’est Babel à l’envers ! Les humains jadis dispersés et empêchés de communiquer par la multiplication des langues viennent aujourd’hui à Jérusalem entendre une Bonne Nouvelle qu’ils vont accueillir d’un même cœur ! Car cette fête de Shavouot suit de 50 jours la résurrection du Christ. Et sous l’effet du Souffle de Dieu, les paroles de la torah vont prendre une résonance nouvelle.

Comment comprendre ces flammes de feu ? Elles peuvent rappeler le buisson ardent, qui brûle mais ne se consume pas. Elles diffèrent de la colombe, autre symbole de l’Esprit qui descendit sur Jésus au moment de son baptême. Mais elles témoignent aussi d’une révélation fulgurante. Et plus que la vision, c’est le son des mots qui est à l’honneur. Car le don des langues n’est pas un jeu de borborygmes, si musicaux soient-ils. Il vaut par la compréhension claire pour tous de la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu. Pentecôte est la fête de la traduction et de la communication. De l’herméneutique mais aussi de la poésie, non dans un sens purement esthétique, mais parce que l’indicible se trouve exprimé dans sa simplicité et sa radicalité : l’amour de Dieu pour tous les peuples et toutes les nations.

C’est dans sa langue la langue maternelle que chacun entend la Bonne Nouvelle. Langue maternelle, c’est-à-dire de la mémoire et de l’intimité. Quelle est notre langue maternelle, sinon celle dans laquelle nous avons reçu l’appel à l’existence, à la confiance, à la joie, à la croissance, et répondu par nos premiers balbutiements d’enfants heureux de vivre ?

 


Source : Pixabay

 

Nous prions pour notre envoyé à Djibouti, sa famille et toute l’Église.

Seigneur Jésus-Christ, envoie ton Esprit sur le monde :
Qu’il souffle en tempête sur notre terre
Qu’il chasse la haine incrustée au cœur des peuples comme un ver
Qu’il détruise les indifférences mortelles
Qu’il enseigne la vanité de la puissance dominatrice
Qu’il donne à tout être humain le désir et le courage d’une fraternité véritable
Qu’il relève les bras fatigués de tant d’efforts sans résultat
Qu’il ranime l’espérance en un avenir meilleur.

Seigneur Jésus-Christ, envoie ton esprit sur l’Église :
Que sa force lui procure un élan nouveau.
Donne-lui ton Esprit pour que cessent de l’habiter les silences honteux
Les bavardages inutiles
Les certitudes sectaires
Les actions démagogiques
Pour qu’elle se mette avec une vigueur renouvelée au service des hommes.
Avec ton esprit donne-lui la passion de la vérité
La soif de l’amour
Le goût de la bonté.

Rends-la audacieuse dans l’annonce de la Bonne Nouvelle.

Jean-Yves Quellec

 

 

En complément de cette méditation, retrouvez l’explication du texte biblique d’Actes 2, 1-11 par Florence Taubmann, répondant aux questions d’Antoine Nouis pour Campus Protestant :

 

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