Quand ils approchèrent de Jérusalem, près des villages de Bethfagé et de Béthanie, ils arrivèrent au mont des Oliviers.

Jésus envoya en avant deux de ses disciples : « Allez au village qui est là devant vous, leur dit-il. Dès que vous y serez arrivés, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis . Détachez-le et amenez-le-moi. Et si quelqu’un vous demande : « Pourquoi faites-vous cela ?», dites-lui :  «Le Seigneur en a besoin, mais il le renverra ici sans tarder.»

Ils partirent donc et trouvèrent un âne dehors, dans la rue, attaché à la porte d’une maison. Ils le détachèrent.

Quelques-uns de ceux qui se trouvaient là leur demandèrent : « Que faites-vous ? Pourquoi détachez-vous cet ânon ? »

Ils leur répondirent ce que Jésus avait dit, et on les laissa aller.

Ils amenèrent l’ânon à Jésus ; ils posèrent leurs manteaux sur l’animal, et Jésus s’assit dessus . Beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, et d’autres y mirent des branches vertes qu’ils avaient coupées dans la campagne. Ceux qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient : « Gloire à Dieu ! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur ! Que Dieu bénisse le royaume qui vient, le royaume de David notre père ! Gloire à Dieu dans les cieux ! »

Jésus entra dans Jérusalem et se rendit dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, il partit pour Béthanie avec les douze disciples, car il était déjà tard. Marc 11,1-11

 


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Pourquoi Jésus n’est-il pas entré secrètement à Jérusalem ? Pourquoi ce cortège royal ?

Est-ce pour anticiper la future inscription sur la croix : «Jésus de Nazareth roi des juifs »?

Est-ce pour accomplir la prophétie du prophète Zacharie (9,9) : «Sois transportée d’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, le petit d’une ânesse» ?

On peut également penser à la bénédiction prophétique prononcée par Jacob sur son fils Juda : « Le sceptre ne s’éloignera pas de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo ( le messie), et que les peuples lui obéissent. Il attache à la vigne son âne, et au meilleur cep le petit de son ânesse. » (Gen. 49,11)

Depuis Abraham et Moïse, en passant par Balaam, Saül, David, ânes et ânesses ont rendu de fiers services à l’époque où le cheval était encore inconnu, et leurs charges n’étaient pas seulement matérielles. Dans la tradition juive, c’est l’âne qui portera le messie, et ceci symbolise sa domination sur la matérialité, en associant les mots hamor et homer, l’un signifiant âne, et l’autre matière en hébreu.

Dans notre récit cet âne est celui dont « le Seigneur a besoin », selon la parole de Jésus à ses disciples quand il les envoie requérir l’humble animal dans un village voisin.

Alors chacun va jouer son rôle, les disciples, l’âne, et la foule. Jésus connaissant l’âme humaine a sans doute prévu la réaction de liesse qui allait saluer son entrée à Jérusalem. Cette foule n’attend-elle pas quelque chose, quelqu’un, en lien avec son espérance de libération du joug romain ? D’autant plus que la fête qui se prépare est celle de Pessah, où l’on commémore la sortie de l’esclavage d’Égypte.

Mais les rameaux brandis par les présents sont également associés à une autre fête de pèlerinage, celle de Souccot, marquée par l’attente de la venue du Messie, et où les pèlerins chantaient le Psaume 118 : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

Pourtant à l’ombre des acclamations se prépare la tragédie à venir, que Jésus a annoncée à plusieurs reprises : « Il faut que le Fils de l’homme meure et qu’il ressuscite le troisième jour. » Est-ce la même foule qui l’acclame aujourd’hui et qui réclamera sa mort dans quelques jours ? La question reste entière. Mais le salut sera pour tous !

 

 


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Nous prions pour notre envoyé à la Réunion, sa famille et toute l’Église en partageant cette prière « de nos humbles frères les ânes. »

Donne-nous, Seigneur, de garder les pieds sur terre et les oreilles dressées vers le ciel
Pour ne rien perdre de ta Parole.
Donne-nous, Seigneur, un dos courageux
Pour supporter les hommes les plus insupportables !
Et un gosier héroïquement fidèle à son vœu de ne pas boire quand il a soif.
Donne-nous d’avancer tout droit en méprisant les caresses flatteuses autant que les coups de bâton.
Donne-nous d’être supérieur aux injures et à l’ingratitude, car c’est la seule supériorité que nous ambitionnons.
Nous ne te demandons pas de nous faire éviter toutes les sottises,
Car Aristote dit qu’un âne fera toujours des âneries.
Donne-nous seulement de ne jamais désespérer de la Miséricorde
Si gracieuse pour les ânes si disgracieux…
Selon ce que disent les pauvres humains qui n’ont rien compris aux ânes ni à toi,
Mon Dieu qui a fui en Égypte avec un de nos frères
Et qui as fait ton entrée prophétique à Jérusalem sur le dos d’un des nôtres.
Amen !

 

 

En complément de cette méditation, retrouvez l’explication du texte biblique de Marc 11,1-11 par Florence Taubmann, répondant aux questions d’Antoine Nouis pour Campus Protestant :

 

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