Le pasteur Jean-Luc Blanc s’est rendu au Cameroun du 6 au 15 janvier 2017. Une visite qui fut l’occasion de revoir les partenaires et les facultés de théologie, de participer à l’Assemblée Générale de l’EPC (Eglise Protestante du Cameroun), de rencontrer les responsables de l’Oeuvre Médicale de l’EPC, du CEPCA, et de nombreux autres acteurs en lien avec le Défap. Un programme chargé et ambitieux.
L’Institut de théologie de Kaélé : un travail remarquable
Dans le passé, l’Institut de Théologie de Kaélé a bénéficié de plusieurs projets de la Colureom (Commission luthérienne des relations avec les Églises d’outre-mer). Depuis la fusion de celle-ci avec le Défap, l’Institut a bénéficié de deux bourses – un congés recherches pour le professeur S. Dawaï et une bourse pour le Maroc, d’un soutien à l’édition d’un ouvrage de S. Dawaï, d’un soutien financier pour la participation de leur bibliothécaire à la formation organisée par la CLCF au Bénin et d’une opération NBS. En outre, le Défap a soumis un projet d’électrification photovoltaïque pour l’Institut auprès de l’Uepal qui l’a accepté.
La bibliothèque a également bénéficié d’un apport conséquent d’ouvrages de la part de la CLCF.
Jean-Luc témoigne : « Comme beaucoup d’autres en Afrique, la faculté de Kaélé vit dans une situation de précarité financière qui ne lui permettrait pas d’exister si elle n’avait le soutien d’organismes missionnaires étrangers. Sur un budget de 30 millions de FCFA, 16 millions proviennent de l’aide extérieure. Pourtant, la faculté fonctionne avec un personnel très réduit : 6 enseignants dont seulement 2 déchargés de paroisse et une secrétaire qui est aussi comptable, pour 70 étudiants. »
Au niveau académique, la faculté a conclu un accord avec l’UPAC afin d’être considérée comme une « antenne » de celle-ci, harmonisant les cursus et les diplômes en vue de leur reconnaissance.
Plusieurs projets ont été évoqués : le soutien à l’édition d’ouvrages de professeur, les bourses pour Al Mowafaqa – il est essentiel que les professeurs soient formés en islamologie dans cette partie du pays -, et les échanges de professeurs. L’envoi de professeurs français est actuellement impossible tant que la région n’est pas officiellement reconnue comme sécurisée.
Kaélé, janvier 2017, DR
Faculté de Ndoungué : une réussite prometteuse
Le pasteur Jean-Luc Blanc s’est également rendu à Ndoungué afin de visiter la faculté de théologie. Ces dernières années, le partenariat avec les facultés de France était réduit à son minimum : un envoi de professeur et une opération NBS. Aujourd’hui, la faculté compte 159 étudiants et 23 professeurs dont 10 à plein temps, habitant sur place. Elle est dirigée par une doyenne, Madeleine Mboute et une gestionnaire.
« Ces deux femmes à la tête de cette institution font un travail remarquable qui mériterait d’être plus connu ! », appuie Jean-Luc.
Parmi les événements à souligner, la faculté a organisé un colloque de grande qualité pour le lancement de l’année des « 500 ans de la Réforme » et s’apprête à fêter ses 70 ans cette année. Bien entendu, le Défap est attendu à cette grande fête qui aura lieu fin mars.
De nombreuses pistes de travail ont été lancées. Tout d’abord, la faculté souhaiterait renouer sa collaboration avec la CLCF, au point mort depuis de nombreuses années. Conséquence : contrairement à Kaélé, il y a un grand manque en ouvrages récents.
Des congés recherches pour les professeurs pourraient être mis en route car plusieurs portent de bons projets.
Enfin, la mise en place d’un partenariat avec une faculté de France et d’éventuels échanges de professeurs seraient à envisager afin d’accompagner l’évolution et la croissance de la faculté.
Retour sur les projets du CEPCA
Plusieurs rencontres ont également eu lieu dans le cadre du CEPCA (Conseil des Églises protestantes du Cameroun) pour préciser les contours des projets en cours : un colloque sur les extrémismes religieux, la mise en place d’un soutien à l’enseignement confessionnel dans le nord du pays ainsi qu’auprès des aumôneries.
Pour ce qui est du projet de colloque, le CEPCA confirme son organisation au Cameroun en octobre 2018. A sa suite, un second sera organisé en France dès 2019.
Le public attendu se situe aux alentours d’une soixantaine de personnes, acteurs susceptibles par la suite de transmettre ces réflexions.
Le projet « enseignement » a trouvé son responsable, qui, avec l’Église Fraternelle Luthérienne, va élaborer un projet chiffré. Celui-ci concerne des écoles protestantes mais également musulmanes.
Le projet de soutien aux aumôneries (militaires, hôpitaux et prisons) est sur la bonne voie.
Des relations ont enfin été établies avec l’aumônerie militaire. Il reste néanmoins encore beaucoup à faire avec les hôpitaux et les prisons.
Rencontre avec un de nos envoyés
« Nous avons deux envoyés au Cameroun : Nathan Minard à Garoua et Jonathan Lafont à Bafang. Nathan était en vacances en France et pour ce qui est de Jonathan, comme il m’était difficile de me rendre à Bafang, c’est lui qui a fait le déplacement jusqu’à Ndoungué avec son directeur pour me rencontrer. Jonathan est un de ces quelques « projets personnels » que nous aidons. Après avoir fait un camp au Cameroun avec son pasteur, il a gardé des liens avec la structure partenaire (EEC) qui accueille des jeunes en grandes difficultés et aujourd’hui, il a choisi d’y faire son stage de fin d’études. »
(à gauche) Jonathan Lafont et Jean-Luc Blanc (à droite) à Ndoungué, 2017, DR
Jonathan souhaite continuer cette relation quand il sera de retour en France et intéresser sa paroisse ou d’autres associations en vue d’obtenir un soutien pour certains de leurs projets. Son souhait est de le faire en lien avec le Défap. Pour l’instant, tout se passe bien. Les surprises et les difficultés n’entament pas son enthousiasme. Son directeur est aussi très content de cette formule et dans l’avenir serait preneur de jeunes en Service Civique.
UPAC : bourses, infrastructure et francophonie
Le pasteur Jean-Luc Blanc a rencontré à l’UPAC plusieurs candidats à l’élection d’une bourse. Deux ont particulièrement retenu son attention : les projets de thèse sont déjà bien aboutis et mériteraient largement d’être poursuivis en France.
Plusieurs points ont été également évoqués avec le recteur, les deux doyens et le secrétaire académique.
Comme par exemple les soucis liés au bâti. En effet, l’UPAC est à l’étroit dans ses locaux et a besoin de développer ses infrastructures. Il devient urgent de construire un nouveau bâtiment et d’équiper un laboratoire pour la Faculté des Technologies de l’Informatique et de la Communication. Les pistes que Jacques Fleck avait commencé à explorer sont maintenant à creuser : contacter l’AFD pour un prêt et du C2D (contrat de désendettement et de développement).
Conscient de son inscription dans la francophonie, l’UPAC souhaiterait rééquilibrer ses relations par rapport aux autres pays qui la soutiennent.
Jean-Luc a également eu la chance d’assister au début de la Semaine Interdisciplinaire sur le thème de « Foi et réseaux Sociaux » animée par une journaliste envoyée de BFDW (association allemande Brot für die Welt).
Un voyage au Cameroun, riche de rencontres et de nombreuses perspectives à venir.