Méditation du jeudi 3 novembre 2016. En cette semaine de la Toussaint, nous prions pour toutes les personnes et les familles endeuillées.
Quelques Sadducéens vinrent auprès de Jésus. — Ce sont eux qui affirment qu’il n’y a pas de résurrection. —
Ils l’interrogèrent de la façon suivante : « Maître, Moïse nous a donné ce commandement écrit : «Si un homme marié, qui a un frère, meurt sans avoir eu d’enfants, il faut que son frère épouse la veuve pour donner des descendants à celui qui est mort.»
Or, il y avait une fois sept frères. Le premier se maria et mourut sans laisser d’enfants. Le deuxième épousa la veuve, puis le troisième. Il en fut de même pour tous les sept, qui moururent sans laisser d’enfants. Finalement, la femme mourut aussi. Au jour où les morts se relèveront, de qui sera-t-elle donc la femme ? Car tous les sept l’ont eue comme épouse ! »
Jésus leur répondit : « Les hommes et les femmes de ce monde – ci se marient ; mais les hommes et les femmes qui sont jugés dignes de se relever d’entre les morts et de vivre dans le monde à venir ne se marient pas. Ils ne peuvent plus mourir, ils sont pareils aux anges. Ils sont fils de Dieu, car ils ont passé de la mort à la vie. Moïse indique clairement que les morts reviendront à la vie. Dans le passage qui parle du buisson en flammes, il appelle le Seigneur «le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.» Dieu, ajouta Jésus, est le Dieu des vivants, et non des morts, car tous sont vivants pour lui. »
Luc 20,27-38
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S’il n’y a pas de résurrection des morts, écrit l’apôtre Paul, Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.
Mais que signifie la résurrection ? Comment l’envisage-t-on ?
S’il s’agit d’une réanimation risquant de plonger les réanimés dans l’inconfortable situation évoquée par les sadducéens en discussion avec Jésus, alors nous serons d’accord avec eux que mieux vaut ne pas ressusciter !
Heureusement la réponse de Jésus nous ouvre à une autre perspective. Elle nous libère de nos désirs d’immortalité et de nos fantasmes de grand retour, en même temps qu’elle nous invite à la confiance ! Nous serons comme des anges, nous entrerons dans la vie qui est la vie et qui a vaincu la mort. Cela vaut bien d’abandonner quelques égoïstes préoccupations sur notre devenir !
Jésus ressuscité ne ressemblait pas au Jésus d’avant. Marie le prit pour le jardinier du cimetière et les disciples d’Emmaüs pour un voyageur étranger. Il resta 40 jours puis monta au ciel où il est assis à la droite de Dieu !
Et nous, à qui ressemblerons-nous dans notre forme spirituelle? Au Fils de l’homme ?
En ce temps de Toussaint, où se célèbre la communion des vivants et des morts, la part de la joie doit l’emporter sur la part du chagrin ! Car tous sont et seront recueillis dans l’amour de Dieu, maintenant et pour toute éternité.
Nous prions pour toutes les familles endeuillées, en particulier celles qui ont perdu des enfants, celles qui sont frappées par la guerre ou les séismes. Nous trouverons des mots plein de consolation dans cette prière du Pasteur Charles Wagner (1852-1918).
Quand je dormirai du sommeil qu’on nomme la mort,
c’est dans ton sein que je reposerai.
Tes bras me tiendront
comme ceux des mères tiennent les enfants endormis.
Et Tu veilleras.
Sur ceux que j’aime et que j’aurai laissés,
sur ceux qui me chercheront et ne me trouveront plus,
sur les champs que j’ai labourés,
Tu veilleras.
Ta bonne main réparera mes fautes.
Tu feras neiger des flocons tout blancs sur les empreintes de mes pas égarés;
tu mettras ta paix sur les jours évanouis, passés dans l’angoisse;
tu purifieras ce qui est impur.
Et de ce que j’aurai été,
moi, pauvre apparence, ignorée de moi-même et réelle en toi seul.
Tu feras ce que tu voudras.
Ta volonté est mon espérance, mon lendemain, mon au-delà,
mon repos et ma sécurité.
Car elle est vaste comme les cieux et profonde comme les mers;
les soleils n’en sont qu’un pâle reflet
et les plus hautes pensées des hommes n’en sont qu’une lointaine image.
En Toi je me confie.
À Toi je remets tout.
1918, « Devant le témoin invisible », Paris, éd. Fischbacher 1933
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