Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?

« Je me nomme Bijoux MAKUTA Likombe Moze, née le 28 juin 1976 à Mbandaka (RDC) dans la Mission protestante de Bolenge. Je suis neuvième d’une famille de onze enfants. Fille de pasteur, mariée à un fils de pasteur, j’ai trois enfants. Je suis pasteure ordonnée de la Communauté des Disciples du Christ au Congo, CDCC en sigle. Je travaille comme enseignante à l’Université Protestante au Congo dans le Département de Mission, Œcuménisme et Sciences des Religions. »

 

Bijoux Makuta

Bijoux Makuta

 

Pourquoi avez-vous postulé pour la bourse du Défap ? Quel lien entretenez-vous avec cette institution ?

 

« J’ai postulé pour la bourse du Défap pour pouvoir écrire ma thèse de doctorat dans un contexte multiculturel de la mission, pour tenir compte de la position des pasteurs occidentaux sur la mission en Afrique en ce qui concerne les peuples opprimés et les couches défavorisées de ladite société dont les femmes et les enfants.

L’impression que nous avons maintenant, c’est que pour l’Occident, la mission pour l’Afrique est terminée. Voyez-vous, lorsque vous lisez La mission de l’Église au XXIe siècle. Les nouveaux défis, Charols-France, Excelsis SARL, publié en 2010 sous la direction de Hannes Wiher, il est clairement dit que l’immigration ayant entrainé des masses de populations transculturelles en France, il y a lieu de voir la possibilité de faire la mission intérieure.

De plus, pour le cas de la France, il est dit que « Le protestantisme a souvent été considéré comme un élément étranger à la culture française. Dès le XVIe siècle, les protestants sont soupçonnés d’être sous l’influence allemande, suisse ou anglaise. » Aujourd’hui encore, pour beaucoup de Français, l’influence positive ou négative américaine et des Églises issues de l’immigration au sein du mouvement évangélique renforce l’impression d’une présence étrangère. Car, d’une certaine façon, être chrétien en France, c’est en quelque sorte être catholique (p. 41).

Le lien avec le Défap, c’est l’Université Protestante au Congo, c’est la mission. En effet, j’ai bénéficié de la recommandation de mon employeur l’UPC et de ma communauté, la CDCC, dont je suis à ce jour, pour cette dernière, par la grâce de Dieu, la première femme à atteindre le niveau de doctorat. »

Quelles études effectuez-vous ? Quelle a été votre formation jusqu’à présent ?

« Comme vous l’avez constaté, ma formation est essentiellement théologique. J’ai en poche, à ce jour, un Diplôme d’Études Approfondies (DEA) en théologie de l’Université Protestante au Congo, la plus grande Université protestante de la République Démocratique du Congo, dont ma communauté, la CDCC, fait partie des cinq communautés co-fondatrices depuis sa création en 1959 par les missionnaires blancs, leur dernière œuvre commune avant l’autonomie de l’Église intervenue en 1960 suite ou conséquemment à l’indépendance politique du pays (La RDC).»

Bijoux Makuta

Bijoux Makuta

Parlez-nous un peu de votre sujet de doctorat. Pourquoi ce choix ?

 

« Ma thèse de doctorat porte sur « La mission évangélisatrice auprès des Pygmées. Expérience mystique et défis missiologiques en République Démocratique du Congo. »

Au pays, je travaille sous la direction de Professeur Robert N’KWIM Bibi-Bikan. En France, j’ai travaillé avec le Professeur Gilles VIDAL de l’Institut Protestant de Théologie, Vice-doyen (Histoire du christianisme à l’époque contemporaine) de la Faculté Libre de Théologie de Montpellier.
En effet, quel que soit le lieu de sa rédaction, la France ou la RDC, ce travail est rédigé dans le contexte congolais, selon les normes de rédaction des thèses doctorales et des Travaux de Fin d’Etudes de l’Université Protestante au Congo et de l’Université Catholique du Congo.

 

J’ai tenu à interpeller ceux qui pensent que la mission est terminée qu’il y a encore dans la fenêtre 10/40 un peuple de Dieu, à évangéliser, qui périt par manque de connaissance sur le vrai Dieu, le Dieu trinitaire qui donne le salut en Jésus-Christ, dont nous sommes tous, à des degrés différents, serviteurs et ambassadeurs. »

 

Quels sont vos objectifs pour les années à venir, notamment après votre doctorat ?

 

« Après mon doctorat, j’ai trois combats :

1. Chercher des fonds pour publier cette thèse sous forme de livre. La part des bénéfices de ventes du livre qui me revient me permettra, Dieu voulant, de réaliser les deux autres objectifs qui suivent ;

2. Faire de la mission évangélisatrice auprès des peuples opprimés et des couches défavorisées du monde un apostolat ;

3. Former les Pygmées à la théologie à un niveau universitaire en créant une sorte de structure d’encadrement rattachée à l’Université, ou au cas échéant, une ONG chargée essentiellement de la promotion des Pygmées. Pour cela, il faut des moyens, il faut chercher à trouver des partenaires financiers. »

 

Pour en savoir plus sur la thèse de Bijoux Makuta

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