Le SFE recherche des volontaires pour le Laos

Le Service Fraternel d’Entraide est une ONG française qui, depuis 1998, mène des projets de développement rural et de santé au Laos. C’est une organisation qui est depuis longtemps partenaire du Défap. Elle recherche actuellement un(e) ergothérapeute/kinésithérapeute ou travailleur social, ainsi qu’un(e) infirmier/ère pour contribuer à l’école d’infirmiers/ères d’Attapeu.

Le Service Fraternel d’Entraide intervient auprès de la population du Laos © SFE

 

Poste à pourvoir : conseiller inclusion pour personnes en situation de handicap (ergothérapeute, kinésithérapeute, travailleur social)

Basé à Attapeu (sud du Laos), vous participez à la mise en œuvre d’un projet d’inclusion de personnes en situation de handicap  » Better Together : Accès à la santé et à la réadaptation pour les personnes en situation de handicap à Attapeu ».
En collaboration avec les membres de l’équipe locale et de l’ergothérapeute en charge du projet, vous participerez à la mise en œuvre d’activités de formation pour les kinésithérapeutes et les facilitateurs de développement inclusif à base communautaire, et soutiendrez la mise en place de réadaptation à base communautaire, de promotion de la santé et de formations à l’inclusion dans les hôpitaux, les centres de santé et les villages, ainsi que la création de groupes d’entraide. Vous participerez également à la coordination générale du projet et aux relations avec les donateurs.

Téléchargez ici la fiche de poste complète

 

Activités principales

En tant que conseiller.ère pour le projet, votre rôle consiste à soutenir et encadrer les employés SFE et les partenaires locaux (kinésithérapeutes de l’hôpital provincial, notre organisation partenaire locale, etc…) dans la réalisation d’un projet de haute qualité qui apporte une différence pour la santé, le bien-être et le fonctionnement des personnes en situation de handicap grâce à un meilleur accès à la santé et à la rééducation et à la promotion d’un environnement plus inclusif dans la famille, le village et les établissements de santé. Ainsi, les principales activités énumérées ci-dessous sont des exemples (non exhaustifs) de soutien à la mise en œuvre du projet par les acteurs locaux grâce à la formation, à l’accompagnement, au mentorat, offrant soutien et facilitation de l’apprentissage continu et amélioration.

  • Assurer la formation et le suivi des équipiers SFE et des kinésithérapeutes de l’hôpital provincial sur l’inclusion des personnes en situation de handicap, la gestion des cas, les soins centrés sur la personne et la réadaptation/rééducation à domicile (exercices simples, positionnement, appareils d’assistance).
  • Soutenir la mise en application des compétences en réadaptation acquises lors de formations par le biais d’un mentorat/supervision, de formations sur le terrain et de discussion de cas avec les équipiers SFE et les kinésithérapeutes.
  • Former et soutenir les kinésithérapeutes dans l’utilisation appropriée des équipements de rééducation.
  • Soutenir notre organisation partenaire locale pour mener des activités de sensibilisation communautaire (inclusion et prévention des handicaps) et créer les comités d’inclusion villageois (groupes d’entraide), fabriquer du matériel d’assistance et réaliser des aménagements simples de l’habitat pour les personnes en situation handicap dans les villages partenaires.
  • Soutenir les kinésithérapeutes de l’hôpital provincial d’Attapeu et des établissements de santé partenaires (hôpitaux provinciaux et de district, centres de santé communautaires) afin de promouvoir l’inclusion dans leurs structures.
  • Veiller à ce que le projet soit mis en œuvre conformément à la vision du SFE, aux méthodes de travail et aux exigences du gouvernement et des donateurs.
  • Produire les rapports d’activités et financiers destinés aux donateurs et au SFE.
  • Développer et entretenir de bonnes relations avec les autorités locales dans les provinces et districts.

Poste à pourvoir : Infirmier/ère

Basé(e) à Attapeu, dans le sud du Laos, vous participez à la mise en place d’un projet dans le centre de formation d’infirmier/ières. Vous utiliserez vos connaissances en santé pour renforcer les compétences du personnel enseignant de l’école d’infirmier/ères afin de porter la qualité de l’enseignement médical dispensé au niveau de l’accréditation nationale. En lien avec l’équipe locale, vous participez à la mise en place des activités de formation du corps enseignant et administratif de l’école. Vous participez à la coordination globale du projet et à la relation avec les bailleurs de fonds.

Téléchargez ici la fiche de poste complète

 

Activités principales

  • Conduite générale du projet :
    • Supervise, encadre et forme le personnel local dans les activités du projet
    • S’assure de la qualité des activités mises en place, sur les plans techniques, médicaux et pédagogiques
    • S’assure du bon déroulement des activités du projet selon les engagements pris auprès des donateurs, des autorités, et des bénéficiaires, en accord avec la vision et les méthodes de travail propres au SFE.
  • Administration / Communication / Coordination :
    • Facilite la collaboration avec les autorités locales au niveau de la province et du district.
    • Participe au travail administratif et la gestion financière et opérationnelle du projet.
    • Entretient de bonnes relations avec les partenaires financiers du projet, en particulier en contribuant aux rapports d’activités et financiers en temps voulu.
    • Participe à la programmation et la conception des futurs projets dans le pays.
    • Contribue au fonctionnement du SFE par des échanges avec les autres projets, le partage de compétences, et la participation au fonctionnement interne de l’ONG.

Pré-requis pour tous ces postes

    •     Premier contrat de 3 ans minimum.
    •     Poste à plein temps.
    •     Poste de volontaire. Il est demandé de participer activement à la recherche de fonds pour assurer son soutien financier.

Qualités recherchées pour tous ces postes

    •     Volonté de servir au Laos pour une durée de 3 années minimum.
    •     Capacité à créer et entretenir des relations.
    •     Aptitude à travailler en équipe et gérer des groupes de travail.
    •     Capacité à rédiger des rapports et assurer le suivi de budgets
    •     Autonomie et capacité d’auto-formation, flexibilité pour apprendre le Lao et travailler dans cette langue.

 

Intéressé(e)? Contacter france@sfe-laos.org pour des informations complémentaires.

Le Défap ne peut vous renseigner davantage sur ces postes. Merci de contacter directement le SFE – Service Fraternel d’Entraide.

 

Le SFE en bref

Le SFE (Service Fraternel d’Entraide), ONG franco-suisse active depuis les années 70 au Laos, poursuit diverses activités principalement dans le domaine de la coopération médicale et du développement rural. Il coopère avec les services gouvernementaux et la population locale en établissant des relations de partenariat de longue durée afin de promouvoir un développement durable, dans le respect de la culture et de l’environnement du pays. Avec une quinzaine d’expatriés et une cinquantaine de collaborateurs nationaux, il vise à être au service des populations les plus défavorisées du pays. Pour en savoir plus, écoutez l’émission ci-dessous :

Kareen et le SFE, émission présentée par Marion Rouillard

Courrier de Mission – le Défap
Émission du 23 mars 2022 sur Fréquence Protestante



Couloirs humanitaires : «Je vous écris de Beyrouth…»

Depuis 2017, le programme des « couloirs humanitaires » permet de faire venir en France des réfugiés particulièrement vulnérables depuis le Liban, par des voies légales et en évitant les « routes de la mort » comme celles qui passent par la Méditerranée. Le Défap y participe à travers des envoyés, qui travaillent à Beyrouth pour la Fédération de l’Entraide Protestante (FEP). Félicie, actuellement sur place, évoque la dégradation de la situation au Liban… et les traumatismes ravivés par les derniers séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie.

Dans un camp de réfugiés au nord du Liban © Félicie pour Défap

 

Je vous écris de Beyrouth, assise dans la salle d’attente du consulat français. Ce matin, le programme des Couloirs Humanitaires accompagne une famille pour une demande de Visa pour la France.

J’ai essayé un peu de les détendre ce matin, comme je le fais avant chacun de ces passages, qui constituent toujours une grande angoisse pour les familles. En effet, pour eux cet entretien va déterminer le cours d’une vie et plus que cela, le droit à la vie.

Depuis mon arrivée en tant que VSI au Liban, le pays n’a fait que de se dégrader de manière abyssale. Les conditions de vie et de sécurité des personnes refugiées que j’accompagne dans le cadre des Couloirs Humanitaires se dégradent conjointement.

« Nous ressentons les secousses de chacun des séismes »

De face, en bleu, Soledad André ancienne VSI envoyée par le Défap ; à sa droite, avec le pantalon moutarde, Félicie, actuelle envoyée travaillant sur le programme des couloirs humanitaires © Félicie pour Défap

 
Malgré les difficultés de mener une mission dans des conditions si volatiles, je vois un réel bond dans ma professionnalisation. Il faut composer au quotidien avec les différentes situations, économiques, politiques et sécuritaires. Sans cesse renforcer les partenariats, rechercher des solutions. Il faut innover dans la communication et la prise en charge de l’accompagnement légal, psychique et social des familles.

Je suis passionnée par ce que je fais ici et sens que les bénéficiaires, les collègues et les collectifs d’accueil en France ressentent la qualité de travail que je tente de fournir.

Dans cette lettre je souhaite attirer l’attention sur la situation toute particulière que nous vivons actuellement de par les séismes que le Liban ressent depuis le 6 février. Nous ressentons les secousses de chacun des séismes et des répliques de la faille en Turquie. Cela ravive les traumatismes auprès des familles refugiées au Liban, qui ont vécu la peur des bombardements. Il s’agit d’une nouvelle vague de détresse. Les habitations et les tentes ont étés fissurées. Les familles sont inquiètes pour leurs proches en Syrie. Je suis de très près les conséquences du séisme du 06 février, qui engendre une nouvelle vague de déplacements, de nouveaux stratèges géopolitiques et, fort malheureusement, de nouvelles inégalités de prise en charge des populations en fonction de leur nationalité.

À part ces nouvelles du terrain, assez inquiétantes pour les populations de cette région du monde, je suis toujours très heureuse au Liban. Mon fils a appris l’arabe et l’anglais en un an et demi, j’en suis très fière. Nous avons rencontré beaucoup d’amis, et souhaitons continuer encore quelques temps cette aventure libanaise, tant qu’elle sera vivable au moins pour nous chanceux, détenteurs de passeports européens et de salaires en devise stable.

Félicie




Madagascar : Mananjary après le cyclone

Mananjary, ville ravagée en février 2022 par le passage du cyclone Batsirai, et où la solidarité du protestantisme français avait permis de reconstruire deux orphelinats, craignait beaucoup l’arrivée de la super-tempête Freddy. Mais le cyclone était considérablement affaibli après sa traversée de l’océan Indien lorsqu’il a atteint la côte malgache au soir du 21 février.

L’arrivée de Freddy sur la côte est de Madagascar vue par satellite. Mananjary était au cœur de la zone touchée. © Nasa

Il y a un an presque jour pour jour, Mananjary était frappée de plein fouet par le cyclone Batsirai. Cette ville de la côte sud-est de Madagascar, face à l’océan Indien, est particulièrement vulnérable aux tempêtes tropicales qui, pendant toute la saison cyclonique, d’octobre à mai, arrivent de La Réunion avant de toucher la côte africaine. En février 2022, Batsirai avait détruit la localité à plus de 80%. Il avait fallu un soutien international de plusieurs mois, d’abord pour aider la population menacée par la famine et le manque d’eau du fait de la destruction des cultures et de la pollution de l’approvisionnement en eau potable, ensuite pour reconstruire. Deux orphelinats en particulier, le Catja (Centre d’Accueil et de Transit des Jumeaux Abandonnés) et le centre Akany Fanantenana, avaient bénéficié d’une mobilisation inédite de plusieurs organismes protestants, La Cause, ADRA, le Défap et les Amis du Catja notamment.

En ce mois de février, Freddy, cyclone tropical de catégorie 5 né au large des côtes du nord-ouest de l’Australie, laissait craindre des dégâts aussi monumentaux. Le 16 février, alors qu’il traversait le sud de l’océan Indien, il était accompagné par des vents de plus de 265 km/h, selon le Joint Typhoon Warning Center, centre militaire américain de prévision des cyclones tropicaux. Et selon un autre organisme américain, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, en français l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique) Freddy était l’une des cinq tempêtes de catégorie 5 jamais enregistrées en février sur Terre. La seule tempête de février plus violente (par la vitesse de ses vents) était le cyclone tropical Winston de 2016.

Akany Fanantenana : « Les enfants vont bien, les adultes aussi »

Les effets du passage de Freddy au centre Akany Fanantenana, à Mananjary © La Cause

Mais lorsqu’il a atteint la ville de Mananjary, le 21 février vers 19h30, heure locale, Freddy avait perdu beaucoup de sa force. La population s’était largement préparée, renforçant les toitures par des sacs de sable pour les empêcher d’être emportées ; plusieurs milliers de personnes de cette localité de 28.000 habitants (au milieu d’un bassin de population de près de 80.000 personnes) avaient été évacuées, rejoignant soit des proches dans des lieux moins exposés, soit des centres d’hébergement. Les vents au moment où Freddy a touché terre atteignaient les 110 km/h, avec des rafales à 130. Les témoignages sur place font état de toitures arrachées par les vents (le toit du stade a notamment été emporté), de portions de côte submergées par les vagues ; mais pas de pluies violentes comme celles qui, l’année précédente, avaient provoqué d’importantes inondations, aggravant les destructions ; et au final, des dégâts bien moindre que redouté.

Plus de 38.000 sinistrés ont néanmoins été recensés après le passage de Freddy dans le district de Mananjary par le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). Une délégation présidentielle s’est rendue sur place dans les jours qui ont suivi, apportant des aides d’urgence : 50 tonnes de riz, 50 tonnes de légumineuse, 2 tonnes de farine et de sucre, de l’huile alimentaire et des matériaux de première nécessité pour les réparations – des tôles pour les toitures notamment. Le président Andry Rajoelina a rendu visite au Collège d’enseignement général (CEG), détruit par la tempête et dont il a promis la reconstruction rapide.

Au niveau des centres accueillant des enfants, le Catja et Akany Fanantenana, qui avaient pu être remis en état l’année précédente grâce à la solidarité du protestantisme français, les effets du passage de Freddy sont restés limités : les toits ont tenu. Le Catja a enregistré essentiellement des dégâts sur les cultures. Au niveau du centre Akany Fanantenana, là aussi, des dégâts sur les cultures, quelques tôles et un panneau solaire arrachés : « Tous les bâtiments sont indemnes, y compris le poulailler », a fait savoir le pasteur Élia Rozy, qui a fondé et qui gère ce centre avec son épouse Émilienne ; « les enfants vont bien, les adultes aussi ».




Hope 360 : aidez-nous à décrocher la Lune !

L’équipe du Défap s’est mise en route, le 27 février, pour une randonnée en groupe à travers Paris destinée à engranger des kilomètres en faveur du projet présenté lors de l’édition 2023 de Hope 360. Destination : l’ambassade de Djibouti, lieu symbolique puisque c’est précisément à Djibouti que se situe le projet de formation à l’énergie solaire soutenu par le Défap. Venez nous rejoindre : où que vous soyez, vous pouvez, vous aussi, apporter votre soutien à ce projet… et aider, collectivement, tous les « hopeurs » à totaliser la distance Terre-Lune !

L’équipe du Défap au départ du 102 boulevard Arago, à Paris

27 février : toute l’équipe du Défap prend la pose avant de se lancer dans une randonnée dans Paris pour engranger des kilomètres en faveur de la formation de techniciens spécialisés dans l’énergie solaire à Djibouti – le projet présenté cette année lors de Hope 360. Voici donc Nicolas, Princia, Maëlle, Laure, Christiane, Véronique, Basile, Éline… Des permanents et salariés, une ancienne membre du Défap, une boursière, le secrétaire général et un membre du Conseil : un groupe éclectique mais motivé, bientôt rejoint par des étudiants de l’Institut Protestant de Théologie. Vous aussi, vous pouvez nous rejoindre pour porter ce projet : Hope 360 vous donne l’occasion de vous engager de diverses manières, en courant ou en marchant depuis chez vous, en participant à la course organisée le 15 avril en région parisienne… mais aussi en soutenant financièrement un coureur, ou directement le projet lui-même.

Du courant en courant : le projet du Défap

 

Hope 360 en est à sa troisième édition : ce rendez-vous sportif et ludique est organisé par Asah (Association au Service de l’Action Humanitaire), le collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale dont fait partie le Défap. Le principe de ces rendez-vous est simple : il s’agit d’aider à promouvoir des projets de solidarité internationale présentés par les participants. Cette année, ce sont plus d’une trentaine de projets qui sont présentés par divers organismes, parmi lesquels figurent le SEL, A Rocha, Portes Ouvertes, Medair, Fidesco, La Cause, ADRA… et bien sûr le Défap. Avec plusieurs rendez-vous et plusieurs objectifs :

1) La course connectée :

Elle a commencé depuis janvier. Toute personne peut y prendre part, quel que soit le lieu, en s’inscrivant sur le site de Hope 360 et en choisissant un projet à soutenir. Il suffit d’enregistrer en ligne le nombre de kilomètres parcourus. Deux objectifs à cette course :

  • un objectif collectif : atteindre, ensemble, un nombre de kilomètres cumulés de 384.000 – soit la distance Terre-Lune.
  • un objectif par projet : permettre au projet que vous soutenez d’avoir le plus de kilomètres, et donc le plus de visibilité d’ici le 15 avril !

2) La course en présentiel le 15 avril :

Elle aura lieu en région parisienne, à la base de loisirs du Val-de-Seine (dans les Yvelines). Rendez-vous de 9 à 18 heures afin d’y découvrir de multiples parcours sportifs pour petits et grands, des animations qui décoiffent, un village rassemblant les associations et ONG, de quoi grignoter, tout ce qu’il faut pour passer une journée ensemble en faveur de la solidarité internationale !

Objectif : porter le projet que vous aurez choisi lors des courses ! À pied, en vélo ou en caisse à savon, pas besoin d’être un grand sportif pour vous engager !

Et vous, comment soutiendrez-vous le projet du Défap ?

Les inscriptions se font sur le site de Hope 360. Une fois inscrit, chaque coureur choisit le projet qu’il veut soutenir et, pour participer à la course connectée, se fixe un objectif à atteindre en nombre de kilomètres. Le projet qu’il veut promouvoir et les kilomètres parcourus apparaissent dans son espace personnel.

Votre soutien au projet du Défap, « Du courant en courant pour Djibouti » sera triplement utile. Il permettra :

  • à de nombreux foyers en difficulté d’être autonomes en énergie en ayant des panneaux solaires durables dans le temps puisqu’ils pourront être entretenus et réparés ;
  • de réduire la pollution liée aux énergies fossiles ;
  • de former des jeunes sans emploi et ainsi de leur promettre un avenir meilleur.




Six projets solidaires à soutenir en 2023

Aider à lutter contre la désertification en Tunisie, développer la formation à l’énergie solaire à Djibouti, favoriser l’autonomie alimentaire de Bangui, soutenir les petits commerces de femmes en grande précarité en République Démocratique du Congo ou promouvoir le rôle des femmes au sein de l’Église, éduquer à la paix et au développement durable au Burundi : tels sont quelques-uns des projets du Défap que vous pouvez choisir de soutenir à travers l’édition 2023 du carnet de solidarité de l’UEPAL.

Vue du carnet de solidarité 2023 de l’UEPAL © UEPAL

Chaque année, l’UEPAL (Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine), l’une des trois Églises membres du Défap, diffuse son « carnet de solidarité » : une publication mettant en avant des projets humanitaires portés par des partenaires chrétiens, que vous pouvez consulter ici ou en cliquant sur l’image d’ouverture de cet article. Grâce au formulaire de dons accompagnant ce carnet, il est possible d’apporter son soutien à l’un ou l’autre projet. Cette année, ce sont six projets du Défap qui sont ainsi présentés par l’UEPAL :

Djibouti : Une formation pour développer l’énergie solaire

Panneaux solaires installés par l’EPED à Djibouti © EPED

À Djibouti, l’accès à l’énergie est un problème majeur : le pays doit accroître sa production d’électricité pour se développer, mais il est très dépendant des importations de combustibles fossiles, dont les prix explosent. Dans un programme de développement à long terme connu sous le nom de « Vision 2035 », il prévoit de parvenir à l’autonomie énergétique en visant un objectif de 100% de sources d’énergie renouvelables – notamment solaire. Encore faut-il former des techniciens, qui pour l’heure manquent cruellement, pour installer et entretenir les panneaux solaires. C’est ce que propose le centre de formation de l’EPED, l’Église protestante de Djibouti. Il dispose du matériel nécessaire, et a déjà développé une expertise dans l’encadrement et la formation pratique de jeunes actifs grâce à l’expérience du « chantier-école » mise en place lors de la réhabilitation du temple de Djibouti.

Ce projet est également présenté par le Défap à l’occasion de l’édition 2023 de Hope 360, événement sportif et festif organisé par le collectif Asah pour promouvoir des projets d’engagement chrétien dans le domaine de la solidarité internationale. Plus d’informations ici.

Burundi : Éduquer à la paix et au développement durable

Enfant au Burundi © Maxpixel.net

Des décennies de conflits et de guerres interethniques ont laissé des traces durables. En dépit de l’Accord de paix et de réconciliation signé en août 2000 à Arusha, les graines de violence demeurent et la méfiance entre communautés empêche de développer le pays, où l’insécurité alimentaire reste chronique.

Le MIR France (Mouvement International de la Réconciliation), avec l’aide du Défap, soutient à Kibati un projet de ferme-école qui vise tout à la fois à éduquer la population, principalement les jeunes, à résoudre les conflits par le dialogue au lieu de recourir à la violence et aux armes, et à augmenter la production en agro-élevage écologique et le revenu des agriculteurs, à travers des coopératives agro-pastorales. Ce projet est mené en association avec l’Église Baptiste de Kibati, qui le supervise au niveau local.

Plus d’informations ici.

République centrafricaine : Des jardins pour nourrir Bangui

Rodolphe Gozegba au travail avec les membres de l’association A9 © A9

En République centrafricaine, la guerre et les défaillances de l’État entretiennent pauvreté et famine. Alors que plus de 70% de la population dépend de l’agriculture pour sa subsistance, la violence des groupes armés, contre lesquels les autorités sont impuissantes, a contraint en cours d’année la plupart des paysans à abandonner leurs champs. La situation est encore plus difficile à Bangui, qui dépend pour son approvisionnement de quelques routes, dont la principale a été coupée plusieurs semaines début 2021 par une offensive rebelle.

Pour favoriser l’autonomie alimentaire de Bangui, l’association A9, portée par un ancien boursier du Défap, Rodolphe Gozegba, a lancé un projet de culture de lopins de terre inexploités dans la capitale. Pour cela, A9 distribue graines, outils, et assure un suivi des participants : 400 familles du 6ème arrondissement, avec des résultats déjà très encourageants.

Si le projet est né dans un contexte d’insécurité persistante du pays et de menaces sur l’approvisionnement de Bangui par des groupes armés, les solutions mises en œuvre par Rodolphe Gozegba et l’association A9 rejoignent les réflexions de nombreux urbanistes qui, face aux défis des changements climatiques en cours, s’interrogent sur les moyens de rendre les villes moins dépendantes des campagnes sur le plan alimentaire, en développant une véritable agriculture urbaine.

Plus d’informations sur ce projet ici.

Tunisie : Promouvoir l’agriculture environnementale

Rendre fertiles des terres délaissées en Tunisie © ATAE

La Tunisie est l’un des pays les plus exposés au risque de désertification, le réchauffement climatique étant aggravé par des techniques agricoles inadaptées, avec une perte de 15 000 ha/an de terres cultivables. Pour rendre leur fertilité à des terres apparemment perdues, l’Association Tunisienne d’Agriculture Environnementale (ATAE) propose à un réseau d’agriculteurs des formations pratiques sur des procédés écologiques de fertilisation et de culture. Elle est directement issue de l’expérience de l’association Abel Granier, pionnière en la matière : le pasteur Abel Granier avait été le premier à réhabiliter entièrement une ferme en zone semi-aride. Aujourd’hui, l’ATAE a mis en place un programme de ferme pédagogique, pour permettre aux agriculteurs de son réseau et ayant suivi ses formations de vivre et travailler selon ces principes.

Plus d’informations sur ce projet ici.

RDC : Renforcer la place de la femme dans les Églises

Remise des diplômes en décembre 2021 aux participants à la formation continue sur « Église et leadership » à l’ULPGL © ULPGL

Dans un pays comme la République Démocratique du Congo, les Églises sont des acteurs sociaux majeurs. Elles gèrent des écoles, des hôpitaux, ont une importante action sociale et pallient les défaillances de l’État dans de nombreux domaines. Les Églises protestantes gèrent également nombre d’activités cruciales pour la société congolaise – avec d’autant plus de visibilité que beaucoup d’entre elles sont regroupées au sein d’une même structure, cumulant les caractéristiques d’une Église et d’une fédération : l’ECC – l’Église du Christ au Congo. Du fait de leur poids au sein de la société, elles ont la capacité de faire évoluer les mentalités ; encore faut-il d’abord qu’elles évoluent elles-mêmes. Mais dans les Églises comme dans le reste de la société congolaise, les femmes restent bien souvent cantonnées à des places subalternes.

L’un des principaux frein au renforcement du rôle des femmes, et à leur accession à des postes d’encadrement au sein de l’ECC, est bien souvent leur manque de formation en théologie. Ce qui est un reflet de la situation de l’ensemble du pays, où les femmes ont un accès plus difficile à l’éducation. Le Défap propose donc des bourses pour permettre à des jeunes femmes de poursuivre des études supérieures en théologie à l’Université Libre du Pays des Grands Lacs de Bukavu, de manière à former de futures cadres de l’Église du Christ au Congo. Au sein de la faculté de théologie, seules une quinzaine d’étudiants sont des étudiantes. Le Défap envisage de quasiment doubler ce nombre en proposant une douzaine de bourses, permettant de payer les frais liés aux études d’une douzaine de jeunes femmes.

Plus d’informations sur ce projet ici.

RDC : Microcrédits pour femmes en grande précarité

Participantes du projet de microcrédits soutenu par le Défap © Défap

Dans le sud du Kivu, en République démocratique du Congo, les guerres et les épidémies se succèdent depuis de nombreuses décennies. La société est toujours bouleversée par une extrême violence. Dans ce contexte sociopolitique difficile, ce sont les femmes qui assurent la subsistance de leurs familles par de petits travaux et de petits emplois. Ces activités les aident à faire face à la grande pauvreté et aux aléas conséquents de leur marginalisation.

Ce projet de microcrédits pour la création de petites activités génératrices de revenus vise le renforcement des capacités des femmes en grande précarité en vue de leur autonomisation à petite échelle. Ainsi, les moyens pour vivre au quotidien seront assurés grâce à la vente de farine, de poisson, de braise, dans l’objectif de nourrir leurs familles et de scolariser les enfants.

Ce projet, soutenu par le Défap pour la troisième année, avait déjà été présenté lors de la précédente édition de Hope 360 : plus d’informations ici.




Venez décrocher la Lune avec le Défap et Hope 360

La troisième édition de Hope 360 se prépare ! Cette course solidaire et connectée organisée par Asah, le collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale, se tiendra en deux temps : à partir du 1er janvier débutera la « course connectée ». Puis, le 15 avril, se déroulera la course en présentiel à l’île de loisirs du Val-de-Seine, dans les Yvelines. Le Défap participe à cette édition 2023 avec un projet de formation à l’énergie solaire à Djibouti.

En route pour la troisième édition de Hope 360 !

Les deux premières éditions, en 2019 et 2021, avaient eu lieu à Valence. Pour sa troisième édition, Hope 360 se déplace en région parisienne – plus précisément dans les Yvelines, du côté des Mureaux, à l’île de loisirs du Val-de-Seine. Un cadre vaste et verdoyant, idéal pour organiser les courses et les rencontres entre les « hopeurs » et les organismes dont ils soutiendront les projets. Objectif : participer à une journée ludique tout en donnant de son temps et en recueillant des fonds au profit de projets solidaires.

Le principe est simple : les « hopeurs » choisissent de soutenir l’un des projets présentés à l’occasion de Hope 360, et courent pour en assurer la promotion et recueillir des fonds. Pas besoin d’être un athlète ou un habitué des défis sportifs, l’important, c’est le fun… et l’engagement à soutenir un projet. Cet événement solidaire se décompose en deux temps :

  • une « course connectée » à partir du 1er janvier 2023 : tous les participants de Hope 360 sont invités à engranger collectivement le plus possible de kilomètres pour essayer de battre un record. Les distances parcourues par les uns et les autres seront comptabilisées sur une appli sportive. Dès lors, pas besoin d’être en un lieu précis pour participer : il est possible d’accumuler des kilomètres en courant n’importe où dans le monde. Cette année, il s’agit… d’atteindre la distance Terre-Lune, soit 384.000 km !
  • une « course en présentiel » qui aura lieu le 15 avril en région parisienne, plus précisément à l’île de loisirs du Val-de-Seine, dans les Yvelines.

Une vingtaine d’associations et de projets sont attendus ; le Défap y participe cette année avec un projet centré sur la formation à l’énergie solaire à Djibouti. Un projet qui mêle l’aspect social (il s’agit d’aider des jeunes à s’insérer dans le marché du travail grâce à une formation reconnue) et l’aspect de développement durable : Djibouti est en quête de nouvelles sources d’énergie pour aider à son développement économique tout en cessant de dépendre des énergies fossiles… mais la filière solaire manque encore cruellement de techniciens formés. Le partenaire du Défap sur place est l’Eped, l’Église protestante évangélique de Djibouti, qui a acquis des compétences d’encadrement et de formation de jeunes à l’occasion de la rénovation de son temple, un projet porté pendant de nombreuses années par le Défap. Pour en savoir plus, vous en trouverez une présentation complète ici.

900 € = un élève formé

Votre participation sera triplement utile. Elle permettra :

  • à de nombreux foyers en difficulté d’être autonomes en énergie en ayant des panneaux solaires durables dans le temps puisqu’ils pourront être entretenus et réparés ;
  • de réduire la pollution liée aux énergies fossiles ;
  • de former des jeunes sans emploi et ainsi de leur promettre un avenir meilleur.

Hope 360 est un concept imaginé par Asah (Association au Service de l’Action Humanitaire), le collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale – un réseau agissant dans l’urgence, le développement, le plaidoyer, l’environnement ou la solidarité au Nord et au Sud, dont fait partie le Défap. L’objet d’Asah est de favoriser l’échange, la réflexion et la collaboration entre les associations humanitaires et autres organismes, de mutualiser et renforcer l’efficacité et la qualité des actions de ses membres, et plus largement des acteurs de solidarité, afin de répondre aux besoins réels des populations les plus démunies.

Inscriptions et tarifs

Les inscriptions se font sur le site de Hope 360. Une fois inscrit, chaque coureur choisit le projet qu’il veut soutenir et, pour participer à la course connectée, se fixe un objectif à atteindre en nombre de kilomètres. Le projet qu’il veut promouvoir et les kilomètres parcourus apparaissent dans son espace personnel. Pour comptabiliser la distance parcourue, il suffit d’une appli de sport ; il est possible d’en télécharger une ici :

Les tarifs d’inscription ont été pensés afin que Hope 360 soit un événement abordable pour le plus grand nombre. L’inscription donne accès à la version connectée et à la journée en présentiel. À vous de participer de la façon dont vous le souhaitez !

  • Tarif Hopeur solo : 9 €
  • Tarif « C’est une affaire de famille » :
    • De 2 à 5 personnes : 6€ / personne
    • De 6 à 10 personnes : 30€
  • Tarif « On se lance un challenge en équipe » :
    • Moins de 10 personnes : 9€ / personne
    • À partir de 10 personnes : 6€ / personne au lieu 9€

En présentiel, l’accès au site, la visite du village, le concert et les animations seront GRATUITS.

Et si vous voulez en savoir plus sur Asah, le collectif à l’origine de cet événement solidaire, cette vidéo est pour vous :





Nord Cameroun : surmonter le choc des inondations

Moins médiatisées que les inondations qui ont frappé une grande partie du Pakistan, celles qui ont ravagé plusieurs pays voisins du lac Tchad, et qui sont elles aussi directement attribuables au changement climatique, ont provoqué la fuite de populations qui se retrouvent encore aujourd’hui démunies. C’est le cas dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où une Église partenaire du Défap, l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun, a demandé de l’aide.

Champ de maïs ravagé par les inondations dans le Nord du Cameroun © EFLC/Défap

L’année 2022 aura sans doute été celle de la prise de conscience des ravages du réchauffement climatique. Plusieurs facteurs y auront contribué. Tout d’abord, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, qu’il n’est désormais plus possible d’ignorer, et leur ampleur défiant parfois l’imagination : c’est le cas des inondations qui ont frappé le Pakistan. Depuis la mi-juin 2022, il a été touché par des pluies de mousson hors-normes qui ont provoqué les pires crues dans le pays en une décennie. Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan, les inondations ont touché plus de 33 millions de personnes et détruit ou endommagé plus d’un million de maisons. Au moins 1100 personnes ont été tuées par les eaux qui ont submergé des dizaines de milliers de kilomètres carrés du pays. Il faudra des années pour reconstruire les infrastructures détruites (routes et ponts), reloger les populations, relancer les cultures… Une crise emblématique qui a pesé sur l’inscription de la question délicate des « pertes et dommages » à l’ordre du jour de la 27ème Conférence des Parties, la COP 27, qui a réuni en novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte, les États signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Mais face à ces catastrophes frappant tout un pays, d’autres restent moins médiatisées. C’est le cas des inondations qui ont touché les régions du Nord du Cameroun au cours de l’été 2022. Là encore, les effets du réchauffement climatique sont faciles à discerner. D’année en année, les dégâts de ces inondations survenant en cours d’été s’aggravent. Selon une étude du World Weather Attribution, les gaz à effet de serre ont multiplié par 80 la probabilité de pluies intenses dans cette région de l’Afrique entourant le lac Tchad – une région où se rejoignent les frontières de quatre pays : Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun. Dans ces divers pays, les eaux ont forcé à fuir plus de 1,4 million de personnes et ravagé des centaines de milliers d’hectares de récoltes.

Plusieurs mois après, des déplacés toujours privés de tout

Dans le Nord du Cameroun, le Défap est en lien depuis de nombreuses années avec une Église partenaire : l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun. Dans cette seule région, pluies extrêmes, rivières en crue et destructions de digues se sont combinées pour provoquer la fuite de dizaines de milliers de personnes, qui ont dû abandonner leurs maisons et leurs champs. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu recensait fin septembre 37.000 déplacés, notamment dans le département du Mayo-Danay, particulièrement touché, dans le Logone et Chari, et dans le Mayo-Tsanaga. Ils étaient alors hébergés dans des familles d’accueil, dans des écoles ou dans des campements de fortune. Or depuis l’été, l’étendue des dégâts n’a pas vraiment permis à ceux qui avaient ainsi tout perdu de revenir sur leurs terres et de reprendre leurs cultures. Et ces inondations se sont traduites à partir d’octobre par une résurgence de l’épidémie de choléra qui a affecté six districts de santé notamment Fotokol, Mada, et Makary dans le Logone et Chari, Mokolo dans le Mayo-Tsanaga et Mora et Kolofata dans le Mayo-Sava.

Face à l’ampleur des besoins, l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun a décidé de se concentrer sur quelques localités parmi les plus touchées. Elle a sollicité le Défap, qui, avec le soutien de Solidarité Protestante, va apporter une aide sous forme de vivres aux familles les plus vulnérables dans les localités de Watir-Guili et Kila. D’autres partenaires étrangers ont répondu à l’appel, comme, aux Pays-Bas, Kerk In Actie. Surmonter le choc des inondations sera long. Et par endroits, les destructions des champs empêcheront pour plus d’une année la reprise des cultures.




Kananga : soutenir une université pour changer la société

Dans cette ville éloignée du pouvoir central, au cœur d’une province volontairement négligée par les autorités de République Démocratique du Congo, le Défap s’efforce d’améliorer les conditions de travail des étudiants de l’UPRECO. Une université dont la qualité des enseignements est largement reconnue, et qui ambitionne de former des cadres mieux à même de lutter contre les maux de la société congolaise. Le Défap soutient l’UPRECO à travers l’électrification de bâtiments universitaires, notamment d’un amphithéâtre, mais aussi par des bourses ; et sa bibliothèque a reçu un soutien via la Centrale de Littérature Chrétienne Francophone.

Un des bâtiments de l’UPRECO équipé de panneaux photovoltaïque – projet soutenu par le Défap © Défap

Kananga, l’ancienne Luluabourg fondée en 1884 sur la rive de la rivière Lulua, est la capitale du Kasaï-Occidental – une province enclavée, loin de la capitale Kinshasa, isolée des centres de décision par des centaines de kilomètres de routes impraticables. On n’y accède que par avion. C’est là que se trouve l’UPRECO (Université Presbytérienne du Congo), l’une des trois universités protestantes avec lesquelles les Églises de France sont en lien dans ce pays à travers le Défap. Aussi délaissée par les autorités et privée de moyens que l’est la ville de Kananga elle-même, l’UPRECO a pourtant un rôle essentiel à jouer dans cette région extrêmement pauvre où les jeunes n’ont pas les moyens d’aller étudier dans les grandes villes plus développées.

Outre ce rôle-clé dans une région où les établissements d’enseignement supérieur manquent, l’UPRECO n’est pas une université comme une autre. Y étudier, y travailler, est déjà une forme de militantisme, un refus de la fatalité de la misère et de la mauvaise gouvernance. Après s’être construite autour de la faculté de théologie, l’UPRECO compte aujourd’hui cinq filières : théologie, droit, économie, agronomie et informatique. Avec peu de moyens matériels (tout manque, à commencer par l’électricité pour une partie des bâtiments, ou la connexion internet pour la filière informatique), mais avec aussi beaucoup d’engagement, l’UPRECO s’efforce de concilier valeurs chrétiennes et enseignement supérieur, pour former des cadres capables de changer le pays, avec « la Bible dans notre main droite, et la science dans notre main gauche », comme le revendique son recteur Simon Kabué. Par exemple, la faculté de droit a été créée avec l’idée de former des juristes capables de s’opposer à la corruption ; celles d’économie et d’agronomie, pour lutter contre la pauvreté… Et ça marche : la qualité d’enseignement de l’UPRECO est largement reconnue, et nombre de ses anciens étudiants se retrouvent aujourd’hui dans des postes de responsabilité dans leur pays.

Le recteur Simon Kabué lors d’une visite au Défap © Défap

Simon Kabué est un ancien boursier du Défap, ce qui a facilité depuis longtemps les relations entre le Service protestant de Mission et l’UPRECO. Par ailleurs, les relations entre les protestants de France et cette université se sont développées suite à un séjour de professeurs français à l’UPRECO, qui sont revenus particulièrement touchés par la situation des étudiants de Kananga. Ces liens prennent aujourd’hui la forme d’un soutien direct à la faculté de théologie, d’envois d’enseignants… La bibliothèque a aussi reçu un soutien à travers la Centrale de Littérature Chrétienne Francophone, organisme très lié au Défap.

Avec un peu d’électricité, on peut changer beaucoup de choses

Malgré ces aides, les étudiants manquent des moyens les plus élémentaires pour travailler (bibliothèque non approvisionnée depuis longtemps, sauf en théologie grâce à la CLCF, manque d’ordinateurs, pas d’électricité…). Actuellement, il n’y a plus de bâtiment capable d’accueillir tous les étudiants pour des cours à tronc commun, conférences, ou autres rassemblements. L’UPRECO a obtenu en février 2021 un soutien financier pour la construction d’un amphithéâtre. L’université souhaite l’équiper par le même équipement solaire que le bâtiment de la bibliothèque et le bâtiment administratif. Cet amphithéâtre ainsi équipé permettra à tous les étudiants de pouvoir se réunir dans un lieu adapté pour des cours, conférences, mais aussi pour des manifestations communautaires de l’Église (ateliers des femmes, renforcement des capacités des pasteurs, etc.)

C’est donc un soutien matériel à plusieurs niveaux que le Défap apporte à l’UPRECO ; l’ajout d’un amphithéâtre pourvu d’électricité améliorera beaucoup les conditions de travail des étudiants, qui pallient souvent par leur engagement le manque de moyens pour poursuivre leurs études, et même simplement pour vivre tout au long de leur cursus. Et parallèlement à ce soutien, le Défap est engagé de longue date dans un programme de bourses pour des étudiantes. Un engagement qui se place dans la lignée de son soutien à la promotion du rôle des femmes : car dans cette province défavorisée du Kasaï-Occidental, lorsque les ressources manquent dans une famille pour permettre aux enfants de poursuivre des études, ce sont le plus souvent les garçons qui sont choisis, au détriment des filles. Au cours des dernières années, le Défap a régulièrement financé plus d’une dizaine de bourses par an, essentiellement grâce aux revenus de son service Philatélie.

Étudiantes de l’UPRECO © Défap

 




Des jardins pour nourrir Bangui

Dans un des pays les plus pauvres d’Afrique et toujours menacé par la violence, la République centrafricaine, Rodolphe Gozegba, ancien boursier du Défap, a lancé un projet pour promouvoir l’autonomie alimentaire. Dans un arrondissement de Bangui, la capitale, l’association A9 qu’il a créée forme les habitants, les équipe et les accompagne pour cultiver leur propre jardin potager. Avec des premiers résultats visibles et encourageants. Un projet soutenu par le Défap et qui figure dans le carnet de solidarité 2023 de l’UEPAL.


Les activités du Défap s’inscrivent dans un réseau de relations entre Églises. Des relations qui permettent à toutes les Églises qui y prennent part, au nord comme au sud, de mieux appréhender les défis communs auxquelles toutes sont confrontées, dans un monde marqué par l’accélération des échanges, les défis de l’interculturalité et les replis communautaires. Il s’agit de plaider et d’agir pour une Église qui reste accueillante et se montre responsable face aux enjeux du monde contemporain. Ce que le Défap a formalisé dans un document, « Convictions et actions 2021-2025 », et qu’il met en œuvre à travers les projets qu’il soutient.

Parmi ses diverses actions, le Défap veut œuvrer à un équilibre écologique et économique qui restaure les personnes, les relations et les sociétés. C’est le cas en République centrafricaine, où la guerre et les défaillances de l’État entretiennent pauvreté et famine. Depuis une quarantaine d’années, la RCA subit ainsi un cycle récurrent de violences. Une violence qui alimente la déliquescence des infrastructures : le pays, souligne la Banque mondiale, figure parmi les plus pauvres et les plus fragiles du monde malgré sa richesse en ressources naturelles. Bien que doté d’un potentiel agricole impressionnant, d’énormes ressources minières et de vastes forêts, les populations ne bénéficient pas de ces possibilités et la RCA se classe dans le bas du tableau des Indices de capital humain et de développement humain. On estime qu’environ 71% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté international (soit l’équivalent de 1,90 dollar par jour). Près de 630.834 personnes sont encore déplacées à l’intérieur du pays tandis que 632.000 réfugiés centrafricains demeurent dans les pays voisins, selon le Haut Commissariat au Réfugiés. La capitale elle-même est dans une situation de grande fragilité : elle est très dépendante de deux grandes routes pour son approvisionnement, dont l’une, menant vers le Tchad et le Cameroun, a été bloquée plusieurs semaines début 2021 par des groupes armés. Bangui a frôlé la famine.

Le rôle crucial des Églises dans un pays déliquescent

Pour maintenir le lien dans le pays, les Églises font partie des rares institutions à rester debout. C’est dans les églises que beaucoup de familles fuyant les violences vont souvent chercher refuge. Au-delà du milieu chrétien, les diverses religions présentes dans le pays ont tenté de jouer ces dernières années un rôle d’apaisement, notamment à travers la plateforme interreligieuse pour la paix (Interfaith Peace Platform), créée par l’archevêque de Bangui Dieudonné Nzapalainga, le pasteur et président de l’Alliance évangélique Nicolas Guérékoyamé-Gbangou (qui avait été reçu au Défap), ainsi que l’imam et ancien président du Conseil islamique Oumar Kobine Layama. Les Églises jouent aussi un rôle irremplaçable de soutien auprès des populations dans ce pays très majoritairement chrétien. Depuis des années, le Défap accompagne notamment l’Église protestante Christ-Roi de Centrafrique (EPCRC), membre de la Cevaa et présente dans la capitale. Mais il est aussi en lien avec d’autres Églises présentes ailleurs sur le territoire centrafricain, comme l’Église Évangélique Luthérienne de République centrafricaine (EELRCA) ; des relations ponctuelles ont pu aussi s’établir avec d’autres partenaires, également engagés dans les efforts de paix et de reconstruction. C’est le cas par exemple des communautés baptistes, et notamment de l’UFEB (Union Fraternelle des Églises baptistes). C’est aussi le cas, plus récemment, d’un projet né à la jonction entre le milieu des Églises et la société civile : celui de Rodolphe Gozegba et de son association A9.

Rodolphe Gozegba et des membres de l’association A9 cultivant un lopin de terre à Bangui © A9

Les projets naissent souvent de rencontres. Dans le cas de Rodolphe Gozegba-de-Bombémbé, ce fut celle de Jürgen Moltmann, et du Défap. Né en 1984 en République centrafricaine, il a étudié à la FATEB (la Faculté de Théologie Évangélique de Bangui), et a été pasteur de l’Église évangélique Béthanie, dans la capitale, de 2006 à 2013. Il a bénéficié d’une bourse du Défap pour étudier le dialogue des cultures et des religions à l’institut Al Mowafaqa, au Maroc. À partir de 2015, toujours avec l’aide du Défap, il a entamé des études à l’Institut Protestant de Théologie (faculté de Paris) pour y préparer un doctorat, décroché avec les félicitations du jury fin 2020. Son sujet d’étude : la théologie de Moltmann, et plus précisément la façon dont elle a été reçue par les protestants francophones. Pourquoi cet intérêt pour un théologien allemand, né dans un pays et dans un contexte historique aussi différents du sien ? Pour sa résilience. « Toute fin, écrivait Moltmann, est le début d’un recommencement ». Un thème qui avait profondément marqué Rodolphe Gozegba : l’étudiant n’avait pas tardé à faire le parallèle entre l’Allemagne détruite par la Deuxième Guerre mondiale et son propre pays ravagé par des décennies de guerre civile. Et c’est la redécouverte du message biblique par Moltmann au plus profond du désespoir qui avait poussé Rodolphe Gozegba à se plonger dans ses écrits. Il se trouve par ailleurs que Jürgen Moltmann est aussi un pionnier de la théologie écologique – un aspect mis en évidence en France à travers un recueil réalisé par Jean Bastaire et publié en 2004 : « Le rire de l’univers. Traité de christianisme écologique ».

Distribution de bêches et d’arrosoirs par l’association A9 © A9

Ces deux aspects, résilience et rapport à l’environnement, sont à la base du projet de l’association A9. Rentré à Bangui fin 2020, et après avoir obtenu son doctorat, Rodolphe Gozegba a créé cette structure avec une idée simple : rendre fertiles les nombreux lopins de terre inutilisés dans la capitale pour y créer des jardins potagers ; aider les familles à les cultiver en leur fournissant formation, soutien, suivi et matériel (ce qui va des graines aux bêches en passant par les arrosoirs), de façon à pouvoir se nourrir même en cas de nouveau blocus par des groupes rebelles, et à pouvoir obtenir de petits revenus en revendant une partie de leur production sur les marchés. Une manière très concrète de limiter la dépendance alimentaire de Bangui, d’améliorer la gestion de l’environnement et le quotidien des habitants participant au projet. Pour l’heure, l’association A9 travaille dans un des neuf arrondissements de Bangui, avec l’objectif d’apporter son soutien à 400 familles. Avec 8 euros, il est possible d’équiper l’une d’elles de manière à lui permettre de commencer à cultiver ses légumes. Le projet est soutenu par le Défap, avec l’aide de l’UEPAL qui l’a inscrit dans son carnet de solidarité 2023, à hauteur de 3200 euros.

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Défap (@defap_mission)




Bangui : l’insécurité alimentaire, un problème multiforme

À l’occasion de la COP 27, zoom sur un des projets soutenus par le Défap : « Nourris ta ville en 90 jours », porté par Rodolphe Gozegba à Bangui. Cet ancien boursier du Défap a créé une association, A9, qui travaille à améliorer l’autonomie alimentaire de la capitale centrafricaine. Une autonomie d’abord menacée par l’insécurité persistante dans laquelle se trouve le pays depuis la guerre civile ; mais les solutions mises en œuvre par Rodolphe Gozegba et l’association A9 rejoignent les réflexions de nombreux urbanistes qui, face aux défis des changements climatiques en cours, s’interrogent sur les moyens de rendre les villes moins dépendantes des campagnes sur le plan alimentaire, en développant une véritable agriculture urbaine. Récemment, Rodolphe Gozegba a été invité par l’UEPAL pour présenter les premiers résultats obtenus par son association à Bangui.

Participants du projet « Nourris ta ville en 90 jours » réunis lors d’une distribution de matériel © A9

Comment est né le projet « Nourris ta ville en 90 jours » ?

Rodolphe Gozegba De Bombémbé : L’Association A9 est née du constat de différents problèmes qui gangrènent la vie sociale de la population centrafricaine. Je peux mentionner l’insécurité alimentaire, les effets du réchauffement climatique avec ses répercussions sur la santé, les conséquences de la crise intercommunautaire de 2013 qui perdure, la non prise de conscience des problématiques écologiques, et j’en passe. Face à cette situation, il fallait agir urgemment. En tant que théologien ayant travaillé sur la théologie de Jürgen Moltmann qui place l’humain au centre de toute préoccupation, j’ai approché certains amis et nous avons créé A9. A9 pour les 9 Actions que nous allons entreprendre en Centrafrique.

L’action qui nous a semblé urgente était la promotion de l’agriculture urbaine et péri-urbaine autour du concept « nourris ta ville en 90 jours », car en janvier 2021, Bangui la capitale a été attaqué par des rebelles, les routes d’approvisionnement (Bangui Cameroun et Tchad) étaient coupées, à l’intérieur du pays, notamment dans le nord-est et ouest, les femmes et les hommes étaient empêchés d’aller aux champs. La situation sociale était devenue plus compliquée qu’avant, de nombreuses personnes n’arrivent même pas à prendre un repas correct par jour ; les enfants sont souvent malades car mal nourris, les familles peinent à subvenir à leurs besoins de première nécessité. Le pays a frôlé la famine. Les pauvres étaient encore plus pauvres ! Selon les données du HCR du 3 janvier 2021, 2,8 millions de Centrafricains, soit plus de la moitié de la population du pays (5 millions d’habitants), auraient besoin d’une aide humanitaire d’urgence.

Et comme A9 a remarqué que la plupart des habitants avaient à leur disposition, à côté de leur habitat, un lopin de terre inexploité, leur a proposé de le mettre en culture. La population a bien accueilli le projet et a de suite manifesté sa volonté d’y adhérer. C’est ainsi que grâce aux dons des personnes de bonne foi nous avons pu donner à plus de 700 familles des kits comprenant une bêche, une houe, un arrosoir et des semences d’une valeur de 30,00 euros. Elles sont suivies et conseillées par l’équipe de A9. Dans cette dynamique, A9 prévoit de leur proposer divers évènements tels des concours, des marchés organisés spécialement pour la vente des récoltes en surplus, ceci pour dynamiser la motivation des adhérents.

Distribution de matériel de jardinage par l’association A9 © A9

Quels sont les premiers résultats ?

Rodolphe Gozegba De Bombémbé : Les familles bénéficiaires de nos kits ne cachent pas leur satisfaction, sont fières de nous montrer leurs récoltes. Certaines d’entre elles arrivent même à vendre leur surplus, se créant ainsi un revenu complémentaire. A9 est contente de voir que tous ses bénéficiaires apprécient de pouvoir cultiver leur propre jardin, mais sont aussi séduits par l’originalité de l’action de A9.

A9 ne propose pas de l’assistanat, mais une prise de conscience et une responsabilisation des bénéficiaires. A9 donne des outils, à eux de travailler, à eux de faire fructifier. A9 donne la possibilité de retrouver sa dignité dans le travail. La RCA offre très très peu d’opportunités d’emploi, mais en cultivant leur lopin de terre, les familles peuvent vendre leur surplus et se créer une source de revenus.

Rodolphe Gozegba (à gauche sur la photo) au travail avec des membres de l’association A9 © A9

Quelles sont les suites envisagées ?

Rodolphe Gozegba De Bombémbé : Notons que le chemin est encore long et les défis sont nombreux. Au niveau national, il y a encore une longue liste d’attente de personnes prêtes à s’engager dans le jardin potager. Leur réel engagement nous poussent à continuer à nous battre pour eux. Nous avançons avec eux selon les fonds dont nous disposons. Au plan international, nous sommes sollicités par des personnes au Congo, au Burkina Faso, au Cameroun, au Tchad, au Cap-Vert pour venir implanter le projet de A9. En fait, ces personnes pensent que A9 est une grosse machine, mais malheureusement nous n’avons pas les moyens déjà pour la Centrafrique. Mais, nous sommes quand même encouragés de voir que nos actions sont appréciées dans la sous-région (pays d’Afrique centrale) et même dans certains pays d’Afrique de l’Ouest. Cela nous laisse à croire que les actions de A9 sont une des solutions aux problèmes de l’insécurité alimentaire sur le continent africain.




COP 27 : comment les Églises s’engagent

Alors que la 27ème Conférence des Parties s’est tenue en novembre en Égypte, événements climatiques extrêmes et rapports d’experts se conjuguent pour appeler les décideurs mondiaux à faire davantage pour sauvegarder les conditions de vie sur notre planète. Aux côtés des ONG et des militants pour l’environnement, les chrétiens s’engagent aussi. En France, le milieu des Églises protestantes témoigne d’une claire conscience des enjeux et des défis de la sauvegarde de la création. Un mouvement dans lequel s’inscrit pleinement le Défap.

Les inondations au Pakistan vues depuis l’espace : à gauche, photo satellite du 4 août 2022 ; à droite, photo satellite prise le 18 août montrant les zones inondées © Nasa

Le changement climatique n’est plus une menace lointaine : nous en avons désormais les effets tous les jours sous les yeux. Des effets redoutables, qui se traduisent par des destructions et des pertes de vies humaines touchant principalement les pays du Sud. C’est ce constat, fait dès l’ouverture de la COP 27 le dimanche 6 novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte, qui a conduit ces pays à réclamer des dédommagements financiers. Cette question délicate des « pertes et dommages » a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour lors de la cérémonie d’ouverture, alors qu’elle ne devait jusqu’alors faire l’objet que d’un « dialogue », prévu jusqu’en 2024.

L’image d’ouverture de cet article résume à elle seule cet enjeu : elle montre les effets des inondations catastrophiques qui ont frappé le Pakistan au cours des mois précédant cette 27ème Conférence des Parties, qui a regroupé les États signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Depuis la mi-juin 2022, le Pakistan a été touché par des pluies de mousson hors-normes qui ont provoqué les pires crues dans le pays en une décennie. Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan, les inondations ont touché plus de 33 millions de personnes et détruit ou endommagé plus d’un million de maisons. Au moins 1100 personnes ont été tuées par les eaux qui ont submergé des dizaines de milliers de kilomètres carrés du pays.

Ce que l’on prévoit, ce que l’on observe

Mais ce n’est que l’un des événements les plus dramatiques d’une année 2022 qui a vu se multiplier les anomalies climatiques, comme les canicules répétées en Europe accompagnées d’incendies hors-normes, ou la sécheresse extrême qui frappe la Corne de l’Afrique. Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié à l’ouverture de la COP 27 constitue un nouveau signal d’alerte : si les projections pour cette année se confirment, les huit années de 2015 à 2022 seront les plus chaudes jamais enregistrées. Il vient s’ajouter au dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), qui souligne que la fenêtre d’action pour limiter la hausse globale des températures est en train de se refermer. Les politiques publiques mises en œuvre par les États depuis la COP 26 – qui s’est tenue en 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni – se traduisent aujourd’hui par une différence négligeable en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre jusqu’alors prévues pour 2030. Ce qui est très insuffisant pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C. Sans un changement majeur, la température moyenne du globe devrait augmenter de 2,8°C d’ici la fin du siècle. Et même si les engagements déjà pris au niveau international étaient effectivement tenus – ce qui est loin d’être le cas – la hausse de température atteindrait entre 2,4 et 2,6 °C.

La fiabilité de ces prévisions est largement reconnue dans le milieu scientifique. Certes, il ne s’agit que de prévisions. Mais ce que l’on peut d’ores et déjà observer aujourd’hui va dans le même sens. Comme ce que montre cette animation :
 



Une Terre bleue, où des bouffées de chaleur apparaissent parfois en jaune ou rouge : une Terre qui, au fil du temps et des années, vire peu à peu à un bleu plus pâle, puis à une couleur dorée presque uniforme… Et bientôt, la couleur dominante vire au cuivre. Ce pourrait être un cauchemar de science-fiction. Ce n’est qu’une des multiples animations disponibles aujourd’hui et qui transcrivent sous forme de graphiques ou de mises en images frappantes les résultats d’études scientifiques sur l’évolution du climat. Celle-ci fait partie d’un ensemble de vidéos mises en ligne par la Nasa sur sa page Youtube consacrée au climat, et qui ont toutes pour but de synthétiser les observations réalisées dans de multiples domaines et de multiples régions sur les changements climatiques. Il ne s’agit en rien d’une projection, qui pourrait présenter une vision catastrophiste d’un futur lointain : c’est tout simplement la compilation de données recueillies entre les années 1880 et 2017 sur les anomalies de températures observées dans le monde.

Quand les Églises appellent à une « conversion » écologique

Alors que les conséquences des changements climatiques, mais aussi de la déforestation et de l’épuisement des ressources naturelles font peser des menaces sur l’avenir de toute l’humanité, et notamment des plus fragiles, les questions environnementales ne sont plus du seul ressort des spécialistes ou des militants écologistes. Les humanitaires s’y sont mis aussi. Les Églises se sont également saisies de la question, aux côtés de nombreux mouvements citoyens. Une préoccupation visible depuis longtemps au niveau international : dès 1983, la Déclaration œcuménique de Vancouver avait souligné les liens existant entre justice, paix et sauvegarde de la création. Au niveau français, à l’approche de la COP 27, le Conseil d’Églises chrétiennes en France (CECEF) a diffusé une adresse œcuménique appelant le président Macron à « une vraie « conversion » écologique ». L’Église Protestante Unie de France avait pour sa part pris comme thème principal de son synode national en 2021 : « Écologie : quelle(s) conversions » ; et à l’issue de ses travaux, le Synode avait diffusé un texte constituant une prise de position publique à l’adresse non seulement de ses membres et des paroisses, mais aussi de la société dans son ensemble et des décideurs, appelant à des actions urgentes en faveur de la sauvegarde de la création.

Depuis 2015, la Fédération Protestante de France a mis en place une démarche de plaidoyer et a créé une commission Écologie et Justice climatique, présidée par Martin Kopp. Le Défi Michée porte quant à lui des appels très concrets liant écologie et justice sociale. On peut citer encore le mouvement Chrétiens unis pour la terre, ou la démarche initiée par le label « Église verte« .

Au Défap, des préoccupations très concrètes

 



Sauvegarde de la création : comment le Défap s’implique (en vidéo)

Quand elles ne militent pas directement en faveur du climat, les Églises, notamment protestantes, manifestent aussi bien souvent, à travers leurs activités, leurs projets, des préoccupations fortes concernant la sauvegarde de la création. La conscience des gestes quotidiens ou des actions de solidarité à lancer pour aider à sauvegarder la création, ou pour plus de justice climatique, est bien présente à travers de multiples initiatives. Comme le soulignait en 2007 le sociologue Claude Dargent dans un article de La Croix (Ce que l’écologie française doit au protestantisme), « les protestants sont deux fois plus nombreux que les Français pris dans leur ensemble à être membres d’une association environnementale ou à être prêts à s’y engager ». Les mouvements écologistes français sont aussi redevables à l’héritage de grandes figures intellectuelles et militantes comme Jacques Ellul et Joseph Charbonneau.

Le Défap agit pour sa part dans le domaine de l’écologie comme il le fait pour beaucoup d’autres thématiques : en réseau, et d’une manière essentiellement concrète, la réflexion étant indissociable de l’action. Il faut ainsi souligner que le Défap est en lien, en réseau avec de nombreuses Églises du Sud (Afrique ou Océan Indien) ; et que dans ces pays, les Églises ont un rôle social qui va très au-delà de celui généralement admis pour les Églises en France. Elles ont leurs écoles, leurs hôpitaux, leurs projets… et occupent des rôles dans la société qui, dans notre pays, reviendraient plutôt au milieu associatif. Les Églises sont donc directement en prise avec les problèmes les plus criants de la société ; et dans de nombreux pays du Sud, les défis climatiques sont déjà un problème majeur. De par ces relations, le Défap a été logiquement amené à soutenir des réflexions et des projets directement en prise avec les questions environnementales. Ce sont quelques-uns de ces projets que vous avez pu découvrir sur notre site à l’occasion de la COP 27.




Journée du volontariat français 2022 : célébrer l’engagement

Chaque année, les Journées du volontariat français sont l’occasion de mettre en avant le rôle de celles et ceux qui s’engagent dans le volontariat international d’échange et de solidarité. Elles se déroulent tout au long du mois d’octobre dans les pays dans lesquels est présente France Volontaires, la plateforme française des engagements volontaires et solidaires à l’international, dont fait partie le Défap. En France, le rendez-vous a eu lieu à Paris ce 12 octobre. Dans un message diffusé à l’occasion de cette Journée du Volontariat Français, le Président Emmanuel Macron a évoqué le « rôle fondamental » des volontaires.

La Journée du volontariat français à Paris, au Centre de conférence ministérielle © DCC

Octobre, c’est le mois des volontaires : tout au long du mois, des événements sont organisés pour mettre en valeur leur engagement dans les divers pays où est présente France Volontaires. Cette plateforme française du volontariat international d’échange et de solidarité a été créée en 2009 ; le Défap, seul organisme protestant agréé par l’État pour l’envoi de VSI, en fait partie. Cette année 2022 a été marquée par le retour à des évènements en présentiel après la période de la crise sanitaire, et elle a été placée sous le thème : « De nouvelles ambitions pour le volontariat international ». En France, le rendez-vous a eu lieu à Paris ce 12 octobre, au Centre de conférence ministérielle de 11h à 12h30, en présence de Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’État chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, de Jacques Godfrain, ancien ministre et président de France Volontaires, et de Yann Delaunay, Délégué Général de France Volontaires.

Le rôle du volontariat international au sein des sociétés civiles est aujourd’hui très largement reconnu. La manière dont les volontaires contribuent à un monde plus solidaire a été soulignée dès décembre 2014 par le Secrétaire général des Nations unies, qui dans son rapport de synthèse évoquait leur action comme « un levier puissant et transversal de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable ». En ce 12 octobre 2022, Chrysoula Zacharopoulou a rappelé que « les risques de fracture nord-sud sont bien réels » et que « le volontariat est plus indispensable que jamais ». Jacques Godfrain a répété pour sa part sa conviction en termes de réciprocité : il faut « que la jeunesse du sud vienne jouer le même rôle en France que nos jeunes. Le Nord a besoin du Sud. »

« La co-construction des projets, une spécificité et une fierté du volontariat français »

Dans un message diffusé à l’occasion de cette Journée du Volontariat Français, le Président Emmanuel Macron a évoqué le « rôle fondamental » des volontaires. « Les volontaires que vous êtes, a-t-il souligné, viennent là avec leurs expériences, leurs idéaux, leur force de conviction, leur enthousiasme pour les sujets qu’ils portent. Et c’est ça qui rend possible la co-construction des projets, qui est une spécificité et une fierté du volontariat français. Parce que, et c’est pour moi le plus important, le volontariat permet la réciprocité. Je suis en effet persuadé que les jeunes du Sénégal, de Tunisie, du Pérou, du Vietnam, du Vanuatu ont aussi beaucoup à apporter à la France et aux Français. »
 



Ailleurs dans le monde, les Journées du volontariat français continuent à se dérouler jusqu’à la fin du mois, organisés par les Espaces Volontariats de France Volontaires, avec des conférences et des tables-rondes, des salons, des rassemblement et des témoignages de volontaires. Ces JVFs sont très souvent organisées à l’Institut français, l’Alliance française ou à l’Ambassade de France. Ce sont le Cambodge, l’Équateur et la Mauritanie qui ont ouvert les festivités dès le 1er du mois. Les Journées du volontariat français se clôtureront au Sénégal, le 20 octobre, au cours d’un évènement qui célèbrera les 50 ans de France Volontaires dans le pays, et en Tunisie le 28 octobre. Avec des thématiques mises à l’honneur comme le rôle des volontaires dans la lutte contre le changement climatique, la réciprocité, et de manière générale leur action au quotidien en faveur d’un monde plus juste et plus solidaire.

La Journée du volontariat français au Cameroun © France Volontaires Cameroun

Des valeurs que le Défap porte aussi à travers ses envoyés et à travers sa participation à la plateforme France Volontaires. Le travail du Défap est un travail en réseau : qu’il ait lieu en France ou à l’étranger, il ne peut exister que grâce aux liens noués et entretenus avec de nombreux partenaires. Des Églises, tout d’abord, puisqu’entretenir des relations entre communautés protestantes au près comme au loin est la vocation première du Service protestant de mission ; un riche milieu associatif, ensuite, puisque ces relations ne peuvent exister sans que se développent des actions et des projets en commun – et que ces projets relèvent souvent de l’éducation, du développement ou de la santé ; les pouvoirs publics, enfin, qui fixent le cadre nécessaire à ces relations et ces partenariats, et définissent les statuts des personnes amenées à travailler à l’étranger.

Dans ce cadre, le Défap est un acteur à part entière de la solidarité internationale, à l’expertise reconnue, et membre de diverses plateformes au sein desquelles il travaille en commun avec des ONG dont les problématiques recoupent les siennes. Parmi ces plateformes, France Volontaires occupe une place majeure. Si elle existe sous sa forme actuelle depuis un peu plus d’une dizaine d’années, elle est en fait l’héritière directe de l’Association Française des volontaires du Progrès, qui avait été créée en 1963. Opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, reconnue comme un des acteurs de l’aide publique au développement de la France par la loi du 4 août 2021, elle réunit l’État, des collectivités territoriales et des associations autour d’une mission d’intérêt général : le développement et la promotion des engagements volontaires et solidaires à l’international. L’association met en place des formations, des accompagnements, pour aider les personnes désireuses de s’engager dans du volontariat international. Un réseau d’espaces volontariat dans de nombreux pays en Amérique Latine, Afrique et Asie accompagne sur le terrain les volontaires.

La Journée du volontariat français au Cambodge © France Volontaires Cambodge