Dans un pays qui cumule les défis (économiques et de développement, sociaux, environnementaux), la petite Église protestante de Djibouti, avec le soutien du Défap, apporte son témoignage à travers une activité diaconale dont les bienfaits sont largement reconnus par les autorités. Son projet de formation à l’installation et à la maintenance de panneaux photovoltaïques répond à la fois à deux problèmes : la difficile transition énergétique dans laquelle est engagée la République de Djibouti, et l’aide à l’insertion de jeunes Djiboutiens dans le marché du travail. Un projet soutenu par l’UEPAL, qui le reprend dans son carnet de solidarité 2023.
Panneaux solaires au centre de formation de l’EPED © EPED
Partenaire du projet :
Centre de Formation de l’Église protestante de Djibouti (EPED).
Objectifs :
Fournir à des jeunes Djiboutiens une formation de qualité en montage, mise en service, exploitation et maintenance des installations solaires photovoltaïques.
Contexte :
La République de Djibouti est confrontée à plusieurs défis de taille liés à la production, à la distribution et à l’utilisation de l’électricité. Le pays reste fortement tributaire des importations de combustibles fossiles et d’électricité. Il est ainsi exposé aux fluctuations des prix des produits pétroliers, ce qui crée des incertitudes affectant le développement économique et social. Djibouti a donc lancé un programme de développement à long terme connu sous le nom de « Vision 2035 ». Ce plan ambitieux couvre les aspects sociaux et économiques, plus particulièrement les secteurs de l’éducation, du tourisme, de la pêche, des nouvelles technologies de l’information, de la communication, du transport et de la logistique, de l’industrie et de l’énergie. Dans le domaine de l’énergie, Djibouti souhaite réaliser une transition de son secteur énergétique, en passant de 100% de sources thermiques à 100% de sources en électricité renouvelables.
Cependant, en dehors des installations solaires photovoltaïques isolées dans les villages ruraux, l’expérience dans ce domaine reste faible. Djibouti manque de techniciens capables d’assurer la mise en fonction et la maintenance de toutes ces installations. Et le pays ne dispose à ce jour que d’un module de formation en énergie renouvelable au Lycée Industriel et Commercial de Djibouti- LIC.
L’EPED a développé depuis des années une spécialité reconnue dans la formation. Ici, cours de secrétariat pour des jeunes filles déscolarisées © EPED
D’où la volonté du Centre de Formation de l’EPED de mettre en place une filière technique de formation de jeunes aux métiers d’installation et de maintenance des panneaux photovoltaïques. Ce projet tire son origine de l’expérience vécue lors de la réhabilitation des bâtiments de la Mission Protestante de Djibouti, à travers une démarche innovante : « Le Chantier école ». Il s’agit dans cette approche de construire et de former des jeunes à la fois aux techniques utilisées dans un chantier pour permettre directement une immersion des apprenants dans les réalités du monde du travail. Grâce à un premier partenariat avec l’organisme allemand Brot für die Welt, le Centre de formation a pu acquérir le matériel nécessaire pour démarrer une filière et une trentaine de jeunes des régions d’Ali Sabieh, de Tadjourah et de Djibouti ville ont déjà composé la première promotion dans ce métier. Un projet auquel s’associe désormais le Défap.