L’approche du mois de septembre va marquer le début des premiers départs des envoyés du Défap qui ont participé à la session de formation de juillet 2022. L’occasion de revenir sur l’importance de cette formation pour se préparer au contexte, à la culture et aux enjeux des missions que les volontaires trouveront bientôt sur place. Retour sur ce qui fait la spécificité du Défap à travers l’émission « Courrier de mission – le Défap » diffusée le 16 août 2022 sur Fréquence protestante. Laura Casorio, responsable de la formation et du suivi des envoyés, était au micro de Marion Rouillard.

Un moment de la session de formation 2022 des envoyés du Défap © Défap

Les voici au mois de juillet dernier : penchés sur leurs ordinateurs, studieux, occupés à suivre l’un des modules de formation du Défap… Depuis, l’été a passé, et la rentrée qui approche va donner le signal des premiers départs. Les futurs envoyés du Défap vont bientôt s’envoler pour l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Liban, Madagascar, la Tunisie… Les envois s’échelonneront sur plusieurs semaines, au gré de la durée prévue de leur mission, des procédures nécessaires pour partir de France (elles se sont notablement alourdies depuis les restrictions provoquées par l’épidémie de Covid-19), des modalités d’accueil sur place… Cette année, les envoyés du Défap sont onze en tout, avec des expériences très différentes de l’engagement à l’étranger et des profils très divers. Les âges vont de 21 à 58 ans ; certains partent avec le statut de service civique, d’autres en tant que VSI (Volontaires de Solidarité Internationale)… Mais tous auront eu l’occasion de se retrouver pendant une dizaine de jours au 102 boulevard Arago pour suivre une même formation, destinée à les préparer à la fois à leur future mission et aux défis qui les attendent ; une formation qui est une marque de fabrique du Défap.

Cette période de rentrée, prélude aux départs, est l’occasion de revenir sur la formation des envoyés dispensée par le Défap. Au cours du mois d’août, Laura Casorio, responsable de la formation et du suivi des envoyés, a été l’invitée de Marion Rouillard dans l’émission « Courrier de mission – le Défap ». Comme elle a pu le souligner, cette session commune à tous les envoyés, qui se déroule traditionnellement durant la première moitié du mois du juillet et au cours de laquelle tous les candidats au départ se retrouvent au 102 boulevard Arago, à Paris, est « une marque de fabrique de notre institution : on ne part pas seulement en mission pour soi-même ; on s’inscrit dans un projet ». Cette période passée en commun au siège du Défap est, entre autre, un moment clé pour permettre à tous de prendre conscience de cette histoire longue et de ces relations tissées depuis longtemps par-delà les cultures et les frontières dans lesquelles les envoyés vont s’inscrire.

 

Comment se passe la formation et le suivi des “envoyé·e·s”, émission présentée par Marion Rouillard

Courrier de Mission – le Défap
Émission du 16 août 2022 sur Fréquence Protestante

 

Laura Casorio a aussi eu l’occasion de détailler cette période si particulière qui précède l’envoi en mission : période cruciale, même si elle n’est pas la plus visible. Ainsi, pour le Défap comme pour les candidats au départ, « la mission est beaucoup plus longue que ce qui se passe sur le terrain », rappelle-t-elle au micro de Marion Rouillard. « Elle commence au moment de la validation de la candidature, et se termine au moment où l’on se dit au revoir après la session retour ». La session de formation proprement dite est ainsi l’aboutissement d’un processus qui dure plusieurs mois : le recrutement est ainsi scandé par une série d’entretiens successifs avec la CEP, la Commission Échange de Personnes ; un temps nécessaire pour que les candidats au départ puissent s’interroger sur leurs motivations au départ, sur les missions qu’ils et elles seront amenés à accomplir.

« La mission dure beaucoup plus longtemps que ce qui se passe sur le terrain »

Au cours de la formation proprement dite, souligne Laura Casorio, « nous consacrons beaucoup de temps aux enjeux de l’interculturel : d’abord avec des sociologues, pour fournir aux envoyés des grilles de lecture des paramètres à prendre en compte lors des relations sur place ; pour les préparer aux relations avec d’autres croyances, aux relations avec l’autre et avec ses manières différentes de communiquer ; pour les préparer aux manières différentes de gérer les conflits… » Cette période est aussi l’occasion de faire « un travail sur leurs motivations », sur leurs manières de se ressourcer : il est important de savoir doser les efforts sur la durée, d’où la nécessité aussi de « bien se connaître pour savoir comment réagir face à des situations qui peuvent être inattendues ». Enfin, la formation est aussi un temps indispensable pour fournir avant le départ « des conseils pratiques, administratifs, des informations sur le contexte de la mission »…

Vue de la session 2022 de la formation des envoyés du Défap © Défap

Cette période de formation s’inscrit dans tout un contexte : non seulement elle suit une période longue de sélection des candidatures, mais elle se prolonge ensuite par un suivi régulier des envoyés pour pouvoir évaluer la manière dont ils s’adaptent au contexte qu’ils trouvent sur place, comment ils s’approprient la mission et s’y inscrivent… Et même après le retour en France, les envoyés seront invités à revenir au Défap (généralement au cours d’un mois d’octobre suivant leur retour) pour participer à une séance de « debriefing », échanger sur ce qu’ils auront découvert et vécu sur place, envisager l’avenir, à la fois sur le plan personnel et en lien avec les partenaires qu’ils auront découverts en cours de mission, notamment le Défap lui-même… Une dernière étape elle aussi importante, car autant les attentes des uns et des autres diffèrent au moment du départ, autant la manière d’envisager les suites de la mission sont nombreuses.

Comme le souligne Laura Casorio, l’envoi en mission par le Défap s’inscrit dans un dispositif d’État, avec des obligations propres, notamment en ce qui concerne le respect de la laïcité : ainsi, le Défap envoie en mission des volontaires aux profils très divers. Ils peuvent être « médecins, enseignants, ingénieurs »… Certains peuvent être protestants, d’autres non. Certains sont jeunes et ne sont jamais partis à l’étranger, d’autres au contraire ont déjà eu l’occasion de vivre hors de France pour des périodes plus ou moins longue… Certains partent seuls, d’autres en couple voire en famille. Beaucoup envisagent de revenir en France, soit pour y poursuivre une activité professionnelle, soit pour y reprendre des études, et cette période « d’atterrissage » après la mission est une étape à ne pas négliger. D’autres, enfin, voyageurs au long cours, envisagent plutôt de passer de longues années, voire toute leur vie à l’étranger. Pour tous ces profils, le Défap ne dispense donc pas une formation technique : il s’agit, avant de partir, « de donner des outils pour faciliter les relations sur place ». Et permettre que cette période de l’envoi en mission ouvre sur autre chose – ce qu’il s’agira de découvrir sur place : car on revient toujours différent de ce que l’on était au moment du départ. « Les échanges, ça vous change »…

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