La cinquième session des «Ateliers de la mission» a eu lieu le jeudi 3 juin. La conférence a réuni Florence Taubmann, du Défap, et Benjamin Simon, professeur de missiologie œcuménique à l’Institut œcuménique de Bossey. Au cœur de leur intervention : les relations entre foi et culture. Ou comment distinguer ce qui relève de la foi en Dieu et en Jésus-Christ et ce qui relève de nos manières de l’exprimer…

Comment faire Église ensemble ? Non seulement au sein d’une même dénomination, mais aussi en reconnaissant les membres d’autres Églises comme frères et sœurs en Christ ? Comment accueillir l’autre avec ses propres manières d’exprimer sa foi, de louer Dieu ? Ces questions ont sous-tendu les interventions et les débats lors du cinquième des «Ateliers de la mission» du Défap, animé par la pasteure Florence Taubmann, du Défap, et Benjamin Simon, professeur de missiologie œcuménique à l’Institut œcuménique de Bossey, en Suisse. Situé près de Genève, l’Institut est le centre de rencontres, de dialogue et de formation du Conseil œcuménique des Églises. Il a pour but à la fois de promouvoir la pensée œcuménique, et de former des responsables tant laïcs qu’ecclésiaux.

Depuis le début de l’implantation d’Églises chrétiennes, la diversité a été considérée comme un motif positif. Le texte biblique témoigne d’une approche sans préjugés des personnes d’autres religions et d’autres cultures. Force est de constater que cette diversité est souvent plus difficilement vécue aujourd’hui. Peut-on imaginer d’inventer une mission qui ne soit pas liée à une manière culturellement marquée de vivre en Église et d’exprimer sa foi ? Comme l’a souligné Benjamin Simon, «l’enjeu de la mission interculturelle est à la fois intérieur et extérieur :

  • favoriser le vivre-ensemble dans les communautés et la rencontre entre les communautés, en respectant à la fois l’identité culturelle des uns et des autres et la dignité commune à tous ;
  • témoigner de ce vivre-ensemble dans la société, à travers l’annonce de l’Évangile en paroles et en actes de solidarité avec les autres.»

Mais dans la quête de cette mission interculturelle, tout reste encore à faire. Trop souvent, la culture et la tradition sont séparatrices au point de ne pas permettre l’union dans la foi. Car dans le cadre de la foi et de la vie cultuelle, il n’est pas évident de reconnaître sa propre pratique comme culturelle, car cela revient à la relativiser, alors que la tentation du croyant est de sacraliser tout ce qui touche à la religion. Parmi les nombreuses personnes de cultures, d’ethnies et de religions diverses qui ont migré en Europe ces dernières années, beaucoup sont chrétiennes ; mais si certaines de ces personnes ont intégré des Églises locales, d’autres ont fondé de nouvelles congrégations, qui vivent à l’écart des premières.

Derrière ces questions se profilent toutes les interrogations liées à une mondialisation qui tantôt rapproche, et tantôt désunit. Une tendance de fond qui se retrouve aussi au sein des Églises dites «historiques» : si la diversité est inhérente au protestantisme, le paysage des paroisses françaises connaît depuis une cinquantaine d’années des mutations profondes. L’interculturel s’y présente à la fois comme une richesse et un défi.

Retrouvez ci-dessous l’intégralité de cette session à deux voix :

Vous pouvez également réécouter cet Atelier sur Fréquence Protestante (émission «Vendredi-Culture»).

 

À lire, à télécharger :
• Le texte introductif et les questions pour préparer les travaux de groupe
• «La mission un mot interculturel. Pluralité d’approche» : la bibliographie en pdf
• Le programme des «Ateliers de la mission»
• Pour vous inscrire aux sessions suivantes, c’est ici !
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