Le 20 mars 2019 a eu lieu l’inauguration du Centre de Formation de l’Église protestante de Djibouti. Un événement qui, à la suite du chantier de rénovation du temple, a permis une nouvelle fois de donner une forte visibilité à la seule Église protestante officiellement reconnue dans ce pays. Y assistaient notamment le Secrétaire général et la responsable du Service financier du Défap, l’Ambassadeur du Japon et le Conseiller Spécial du Président de la République, ainsi que le représentant de la Ceta (Conférence des Églises de Toute l’Afrique).

Une cérémonie de remise de diplômes se prépare dans le temple de l’Eped © Défap, mars 2019

À Djibouti, l’islam est religion d’État depuis 1992. La liberté religieuse est garantie par la constitution, mais le prosélytisme est découragé par les autorités. La plupart des chrétiens présents dans ce petit pays d’un peu plus de 23.000 km2, frontalier de l’Érythrée, de l’Éthiopie, et de la Somalie, appartiennent en majorité soit à l’Église catholique romaine, soit à l’Église éthiopienne orthodoxe. Officiellement, le protestantisme est exclusivement représenté par l’Eped (Église protestante de Djibouti). Une Église à l’histoire singulière, héritière de l’aumônerie des troupes françaises, constituée d’une paroisse unique dont la responsabilité est assumée par le Défap, et dont les bâtiments sont propriété de la Ceeefe (la Commission des Églises évangéliques d’expression française à l’extérieur). Une Église qui a toutefois su trouver sa place et qui grandit, accueillant des chrétiens de différents pays (Éthiopie, France, Burundi, États-Unis, etc.) et de différentes branches du protestantisme.

Pour cette Église à la communauté aussi diverse que fluctuante (ses membres ne restent en moyenne que deux à trois ans, la durée de leur présence dans le pays), les bâtiments jouent un rôle fondamental : lieu d’accueil, lieu où se rassemble la communauté, mais aussi lieu de témoignage. Le chantier de rénovation du temple, mené à bien avec le soutien du Défap, qui s’est étalé sur près d’une dizaine d’années, avait déjà donné une visibilité et une crédibilité à cette communauté protestante de Djibouti. La fin de la réhabilitation du centre de formation, dans lequel ont été déjà formés des dizaines de jeunes Djiboutiens aux métiers de la maçonnerie, de l’électricité, de la plomberie ou de la soudure, a eu le même effet. Son inauguration officielle a eu lieu le 20 mars 2019 et a été relayée par la presse nationale, avec des reportages télévisés et un article dans le quotidien La Nation. Y assistaient notamment le Secrétaire général et la responsable du Service financier du Défap, Jean-Luc Blanc et Laure Daudruy ; l’Ambassadeur du Japon (l’ambassade ayant contribué financièrement au chantier, ce dont témoigne une plaque apposée sur la façade du bâtiment) ; le Conseiller Spécial du Président de la République de Djibouti ; le représentant de la Ceta (Conférence des Églises de Toute l’Afrique), Simon Kossi Dossou, et diverses personnalités djiboutiennes.

Retrouvez ci-dessous quelques images de l’inauguration et des locaux de l’Eped :

Une expérience qui a déjà fait des émules

Au-delà de la visibilité dont a pu bénéficier la petite communauté protestante de Djibouti, ce chantier s’avère riche d’enseignements. À la fois par la créativité dont il a fallu faire preuve pour le mener à bien (notamment à travers la pratique des «chantiers-écoles»), et par les partenariats qu’il a permis de mettre en place. L’inauguration proprement dite a d’ailleurs été précédée d’un «séminaire de capitalisation», sorte de table ronde réunissant les divers partenaires pour évaluer ce qui, dans ce projet, pourrait être transposable et reproductible. Aux côtés de la Ceta, du Défap, de la Ceeefe, de représentants d’ONG et des administrations djiboutiennes, on pouvait ainsi noter la présence, en tant que témoin, du directeur de l’APES (Association Protestante d’Entraide du Sénégal, une ONG issue de l’Église Protestante du Sénégal). L’APES s’était en effet directement inspirée de l’expérience du chantier-école de Djibouti pour la construction du Centre de Formation Professionnelle Darvari à Saint-Louis. Ce séminaire a été suivi d’une conférence sur «les lieux spirituels» donnée par l’architecte Nicolas Westphal, l’un des grands artisans du projet, et qui a déjà publié un livre sur l’aventure du temple de Djibouti.

Une aventure qui se poursuit donc, au-delà des chantiers de rénovation proprement dits, puisque derrière les bâtiments, il y a toute une communauté qui vit. Une communauté avec un pasteur, Pierre Thiam, venu du Sénégal, qui a su trouver un équilibre liturgique tenant compte de la grande diversité des origines des paroissiens ; une communauté qui se projette dans l’avenir et s’attache dorénavant à trouver les moyens d’entretenir ces locaux rénovés, et à programmer de nouvelles formations de façon à pérenniser le fonctionnement du Centre et de son personnel.

Retrouvez ci-dessous quelques instantanés de la vie de l’Eped : un exemple des enseignements dispensés au Centre de Formation ; une session de remise de diplômes ; une conférence donnée par l’architecte Nicolas Westphal ; un culte auquel ont assisté les représentants du Défap et de la Ceeefe, et une vue du temple.

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