L’institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa, installé à Rabat (Maroc), est soutenu depuis des années par le Défap, à la fois par un financement direct et par l’envoi de boursiers. On ne se contente pas d’y étudier le dialogue interculturel et interreligieux : on l’expérimente au quotidien. Une manière unique de découvrir l’autre, à travers à la fois une expérience de vie et des enseignements à la qualité reconnue. Pour ses 10 ans, l’institut organise un colloque de deux journées, les jeudi 16 et vendredi 17 mars, centré sur les minorités religieuses en Afrique méditerranéenne et subsaharienne. Un événement auquel sera présent le Secrétaire Général du Défap et qui sera retransmis en ligne : il sera donc possible d’y assister à distance et en direct. Renseignements et inscriptions ici.
Une conférence à l’institut Al Mowafaqa © Al Mowafaqa
Le Maroc est un pays-charnière entre l’Europe et l’Afrique. Une étape sur la route des migrants qui cherchent à passer en Espagne ; une monarchie où l’islam est religion d’État mais dont le souverain veut promouvoir une pratique modérée, s’efforçant de résister aux effets déstabilisateurs de l’islamisme radical… Un lieu au croisement de multiples influences. Il est particulièrement significatif que dans ce pays où le prosélytisme est interdit pour les non-musulmans, des lieux permettant la rencontre des religions aient vu le jour avec l’appui ou par la volonté de l’État, comme l’université d’Ifrane, créée en 1995 par Hassan II pour former les futures élites marocaines.
L’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa, pour sa part, a été créé en 2012 à l’initiative des Églises catholique et protestante au Maroc. Les formations y sont assurées sous forme de sessions intensives avec des professeurs visiteurs venus d’Europe et d’Afrique auxquels s’ajoutent, pour le domaine de l’islam, des universitaires marocains. C’est à la fois un lieu d’enseignement, de réflexion et de brassage interculturel, avec des étudiants dont beaucoup viennent d’Afrique subsaharienne, mais qui peuvent venir aussi d’Europe : il est soutenu par le Défap, à la fois par un financement direct et par l’envoi de boursiers.
L’affiche du colloque des 10 ans de l’institut Al Mowafaqa © Al Mowafaqa
Cet organisme de formation unique en son genre fête ses 10 ans. Il a organisé un colloque de deux journées, les 16 et 17 mars, centré sur les minorités religieuses en Afrique méditerranéenne et subsaharienne ; le Secrétaire Général du Défap, Basile Zouma, y sera présent. Les interventions s’articuleront autour du prisme historique, du fait religieux et du référentiel théologique. Avec la participation de membres fondateurs d’Al Mowafaqa, d’universitaires, de partenaires publics et académiques… L’idée sera notamment de questionner le fait d’être minoritaire, en tant que chrétien installé au Maroc, musulman vivant au Cameroun, ou juifs d’origine maghrébine.
Les intervenants « croiseront points de vue et disciplines scientifiques », entre anthropologie, sciences politiques, géographie, histoire et mystique. « À partir de trajectoires de minorités religieuses, le colloque s’attachera à explorer les représentations vécues et les constructions d’expériences culturelles et spirituelles mises en œuvre en Afrique méditerranéenne et subsaharienne ».
Ce colloque se tiendra avec la collaboration de la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg et l’Institut catholique de Paris, l’Université catholique d’Afrique centrale, Dar El Hadith El Hassania, l’Université Mohammed Ier d’Oujda, l’Institut de recherche pour le développement et l’USAID. Il sera possible d’y assister en direct à distance, l’événement étant retransmis en ligne. Il suffit pour cela de s’inscrire ici.