Vous êtes cordialement invités à assister, jeudi 16 mars à 18 heures, à la conférence organisée en partenariat avec les éditions La Cause et le Défap autour du livre de Catherine Poinsignon : « L’Éternel y pourvoira – Adèle Casalis et Mary Cadier, femmes de missionnaires au Lesotho, 1856-1914 ». Rendez-vous à partir de 18 heures au 102 boulevard Arago, à Paris pour cette rencontre en présence de l’auteure. Entrée libre.

Présentation du livre de Catherine Poinsignon © Affiche de La Cause

La vie et l’œuvre de missionnaires au Lesotho au XIXe siècle et au début du XXe siècle, vue par Adèle Casalis-Mabille et Mary Cadier-Mabille, deux épouses de missionnaires dont le travail a été au moins aussi important que celui de leurs maris. Un point de vue rare, admirablement rendu par Catherine Poinsignon, descendante d’Adèle et Mary, et qui rend vivantes et passionnantes les informations qu’elle a pu tirer de la correspondance de ses aïeules. C’est ce que vous êtes invités à découvrir jeudi 16 mars au Défap, à l’occasion de la conférence donnée par Catherine Poinsignon pour présenter son livre : L’Éternel y pourvoira – Adèle Casalis et Mary Cadier, femmes de missionnaires au Lesotho, 1856-1914. Un récit inédit, une vision renouvelée et stimulante de la mission ; la conférence de ce jeudi au Défap est organisée en partenariat avec les éditions La Cause, qui publient l’ouvrage. Le rendez-vous est à 18 heures, l’entrée est libre ; au-delà du livre lui-même, cette soirée sera l’occasion d’évoquer la mission au Lesotho. Des photos seront projetées et commentées. Un buffet clôturera la soirée.

Depuis l’origine, le Lesotho occupe une place à part dans l’histoire de la Société des missions évangéliques de Paris – et partant de là dans celle du Défap, qui en est l’héritier. Le Lesotho a été le premier champ de mission de la toute jeune SMEP. Une aventure au cours de laquelle obstacles et opportunités se sont combinés pour pousser trois jeunes missionnaires, Eugène Casalis, Thomas Arbousset et Constant Gosselin, vers un pays inattendu et inconnu. L’Afrique australe était alors sous domination britannique, et c’était le champ de la Mission de Londres, la London Missionary Society (LMS), présente depuis la fin du XIXème siècle et bientôt rejointe par les missions anglicanes, méthodistes et presbytériennes. À la création de la SMEP, les liens ont été tout de suite très étroits avec la LMS ; et lorsque John Philip, Surintendant de la Mission de Londres, suggère lors d’un passage à Paris en 1829 d’envoyer aussi des missionnaires français sur place, il s’agit de s’inscrire dans un projet commun : apporter l’Évangile aux peuples autochtones, certes… mais aussi rappeler aux Afrikaners, les descendants de protestants hollandais et français fuyant l’Europe, que l’asservissement des habitants du pays par les colons et tous les excès de l’esclavage ne peuvent s’accorder avec la foi chrétienne.

La rencontre du chef Moshoeshoe et du Lesotho

Sur place toutefois, les Français connaissent des déboires ; l’action d’évangélisation auprès des natifs se heurte au refus des chefs locaux de les laisser s’installer sur leur territoire. Ni les Matabele, ni les Zoulous n’acceptent leur présence ; et c’est finalement Moshoeshoe, le chef d’une autre tribu, celle des Sotho, présente dans un pays inconnu des Européens, le Lesotho, qui se dit prêt à les accueillir. Dès lors se noueront des liens étroits entre ces missionnaires et ce peuple que rien ne destinait à se rencontrer.

La station missionnaire de Morija, au Lesotho © Bibliothèque du Défap

Cette aventure missionnaire et humaine en pays inconnu aura poussé les uns et les autres à revisiter leurs convictions et leur vision du monde, à s’adapter, à innover ; les missionnaires français se seront faits au fil du temps ethnographes, linguistes et avocats de ce peuple auprès des autorités publiques… Les missionnaires… et leurs proches, femmes et enfants, puisque la mission est aussi devenue au fil des ans une aventure familiale. Ce sont ainsi des relations nouvelles qui ont dû s’inventer sur place. Les femmes de missionnaires ont ainsi un rôle à jouer : par leur statut d’épouse et de mère, elles apportent sa dimension civilisatrice à la mission. Elles doivent incarner un modèle pour les femmes sothos et transmettre les valeurs familiales et les normes européennes. Il y a ensuite les enfants : les filles de missionnaires, qui participent bientôt à part entière à la mission sur place.

Au-delà des figures des premiers missionnaires, ce rôle des femmes et cette dimension familiale de la mission ont été redécouverts à travers des travaux récents sur les archives de la SMEP que conserve la bibliothèque du Défap (1). Dans son livre, Catherine Poinsignon nous livre un récit romancé élaboré à partir des échanges épistolaires d’Adèle Casalis-Mabille et Mary Cadier-Mabille. Un récit romancé mais néanmoins ancrée dans le réel, et qui permet de suivre le quotidien et l’engagement de ces femmes de missionnaires envoyées par la Société des Missions de Paris au Lesotho. L’occasion de découvrir ou de redécouvrir l’engagement et l’abnégation de ces femmes entièrement dédiées à la mission de leur mari, de leur père, de leur fils…

Retrouvez ci-dessous le podcast de l’émission de La Cause sur Fréquence Protestante présentant le livre de Catherine Poinsignon :

(1) Camille AUBRET, Femmes et Mission, de la France au Lesotho : statuts, rôles et engagements au sein de la Société des Missions évangéliques de Paris, de 1825 aux années 1910, Mémoire de Master 2 Recherche Histoire de l’Afrique, Université Paris I Panthéon-Sorbonne

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