La 11ème Assemblée du Conseil œcuménique des Églises va se tenir à Karlsruhe, en Allemagne, du 31 août au 8 septembre, sur le thème : « L’amour du Christ mène le monde à la réconciliation et à l’unité ». Elle sera accueillie par l’Église protestante du Pays de Bade (EKIBA), la Conférence des Églises riveraines du Rhin (CERR) et l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), en tant que pays hôtes transfrontaliers.

Entre 3000 et 4000 chrétiens du monde entier sont attendus d’ici fin août à Karlsruhe, en Allemagne, pour la onzième assemblée du Conseil œcuménique des Églises. Réunissant des représentants d’Églises de plus de 120 pays, cette assemblée, qui aura lieu en Europe pour la première fois depuis 1968, se tiendra sur le thème « L’amour du Christ mène le monde à la réconciliation et à l’unité ». La précédente Assemblée avait eu lieu en 2013 à Busan, en Corée.

Parmi les organisations chrétiennes internationales, le Conseil œcuménique des Églises est un « poids lourd » : une communauté de 352 Églises, représentant plus de 580 millions de chrétiens. Les Églises membres du COE sont présentes dans toutes les régions du monde et comprennent la plupart des Églises orthodoxes, ainsi qu’un grand nombre d’Églises anglicanes, baptistes, luthériennes, mennonites, méthodistes, moraves, réformées… L’Église catholique n’est pas membre, bien qu’elle collabore pour certains sujets. L’Assemblée est l’organe législatif du COE : elle représente le seul moment où l’ensemble de la communauté fraternelle des Églises membres se retrouve en un même lieu dans la prière et la célébration. Ainsi l’Assemblée du COE est-elle la réunion d’Églises la plus vaste et la plus diverse au monde. En voici une présentation en vidéo par Christian Albecker, président de l’UEPAL et de la CERR :
 

La création du COE remonte à 1948. Si plusieurs mouvements œcuméniques existaient déjà au début du XXe siècle, c’est en 1920 que le patriarcat de Constantinople – orthodoxe – lança un appel pour la création d’une « Société des Églises », sur le même principe que la Société des Nations, créée quelques mois plus tôt. En 1937, des représentants de plus de 100 Églises manifestaient leur volonté d’un Conseil œcuménique des Églises. La guerre devait retarder le projet de plusieurs années. Mais dès sa naissance, le COE a affirmé son poids sur la scène internationale, en ajoutant à ses préoccupations spirituelles un rôle ouvertement politique : ainsi, tout au long de la Guerre froide (1947-1991), il a servi de lieu de rencontre au dialogue Est/Ouest. En 1969, le Conseil s’est aussi engagé contre le racisme et a fortement contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique australe. Aujourd’hui, Le COE agit dans différents domaines :

  • La solidarité, le secours caritatif aux sans-abri, aux migrants, aux prisonniers et le respect de la dignité humaine.
  • La consolidation de la paix dans les pays et régions instables.
  • L’aide au développement des pays du tiers-monde.
  • La formation des personnes impliquées dans le mouvement.

Pour cette année encore, les sujets internationaux difficiles ne manqueront pas. Ce sera le cas de la guerre en Ukraine : des délégations de l’Église orthodoxe russe et de l’Église orthodoxe d’Ukraine sont d’ailleurs attendues. Alors que la guerre de la Russie contre l’Ukraine se poursuit depuis le 24 février dernier, une délégation du COE conduite par le secrétaire général par intérim, le père Ioan Sauca, s’est récemment rendue en Ukraine pour y rencontrer des représentants des Églises locales et des institutions gouvernementales s’occupant de questions religieuses. Ce sera également le cas de la sécularisation croissante des sociétés européennes ; ou encore de la justice climatique et de la sauvegarde de la création : le père Ioan Sauca souligne d’ailleurs lui-même que la première plénière thématique du rassemblement se tiendra le 1er septembre, journée célébrée par les Églises du monde entier comme le Jour de la création, et marquant le début du « Temps pour la création » qui donne l’occasion chaque année, pendant un mois, à tous les chrétiens du monde d’affirmer leur engagement écologique. Le père Ioan Sauca confie « qu’à l’Assemblée, il sera demandé aux dirigeant-e-s d’agir maintenant pour prendre soin de notre planète commune, la Terre ».

Le programme et les attentes

Voici le programme des plénières qui scanderont cette 11ème Assemblée du Conseil œcuménique des Églises :

  • Le sens de l’amour de Dieu incarné en Jésus-Christ : la réconciliation et l’unité. (Jeudi – 1er septembre)
  • L’Europe : au-delà du colonialisme et de la guerre, vers la solidarité, l’hospitalité et la paix. (Vendredi – 2 septembre)
  • Affirmer la plénitude de la vie. (Lundi – 5 septembre)
  • Affirmer la dignité humaine et notre humanité commune. (Mardi – 6 septembre)
  • L’unité. (Mercredi – 7 septembre)

Mais ce programme ne rend qu’imparfaitement compte de tout ce que représente une Assemblée du COE : car c’est d’abord une réunion spirituelle, de prière et d’étude de textes bibliques, avec des rencontres en petits groupes le matin, par confessions le soir, des temps de chants et de prières ; des « conversations œcuméniques » réunissant divers délégués sur 23 thèmes ; pour les visiteurs, des ateliers consacrés à cinq thématiques : la spiritualité, la formation œcuménique, la mission et le témoignage, la justice et la paix, l’urgence climatique ; et des expositions, des manifestations… Pour avoir une idée d’une journée type d’un délégué, en voici une présentation faite par Claire Sixt-Gateuille, l’ancienne responsable des relations internationales de l’EPUdF.

Cette 11èmee Assemblée est accueillie en cette année 2022 par l’Église protestante du Pays de Bade (EKIBA), la Conférence des Églises riveraines du Rhin (CERR) et l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), en tant que pays hôtes transfrontaliers. Heike Springhart, évêque de l’EKIBA, et Christian Albecker, président de l’UEPAL et de la CERR, ont signé à cette occasion une déclaration commune dans laquelle ils soulignent que « beaucoup espèrent qu’à Karlsruhe, les Églises du monde donneront un signe clair d’espérance dans ce monde en proie à la guerre et à la faim, à l’injustice et à la destruction des bases naturelles de la vie ». Cette déclaration a été diffusée sur le site dédié mis en place par l’UEPAL pour suivre l’événement au jour le jour.

La délégation française sera constituée : pour l’UEPAL, de Christian Albecker et Enno Strobel ; pour l’EPUdF, de Marc Boss, Emmanuelle Seyboldt, Claire Sixt-Gateuille et Ulrich Rudsen-Weinhold ; pour la FPF, d’Anne-Laure Danet et Christian Krieger. L’EPUdF suivra régulièrement les nouvelles de l’Assemblée sur un blog. Emmanuelle Seyboldt, présidente de l’EPUdF, y a déjà diffusé une présentation de la rencontre de Karlsruhe :
 

Claire Sixt-Gateuille et son successeur Ulrich Rusen-Weinhold ont aussi présenté l’Assemblée du COE et leurs attentes dans cette vidéo :
 

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