Du 1er septembre au 4 octobre a lieu l’édition 2022 du « Temps pour la Création » : une manifestation internationale regroupant de nombreux chrétiens militant en faveur de la sauvegarde de la planète. Elle sera introduite le 1er septembre par une journée internationale de prière pour la sauvegarde de la Création. Cette célébration annuelle permet d’écouter et de répondre ensemble au cri de la Création : la famille œcuménique du monde entier s’unit pour prier et protéger notre maison commune, l’Oikos de Dieu.
Bannière de l’édition 2022 du «Temps pour la Création»Canicules à répétition, incendies partout en France, et jusqu’en Bretagne : l’été a été torride dans l’Hexagone. Météo-France a annoncé que le mois de juillet 2022 était le deuxième mois le plus sec enregistré depuis le début des mesures, en 1958-1959 : au cours de ce mois, seulement 9,7 millimètres de précipitations cumulés ont été comptés dans le pays. Et si rien n’est fait pour inverser la tendance, c’est bien ce à quoi nos futurs étés devraient de plus en plus ressembler… Ce dont témoignent les projections climatiques à l’horizon 2100 établies par Météo-France :
La France n’est certes pas une exception ; et au niveau international, d’autres organismes pointent déjà l’accélération du réchauffement global des températures. C’est le cas de la Nasa, qui a établi cette animation compilant les données disponibles depuis l’ère pré-industrielle jusqu’à l’année 2021 :
Aujourd’hui, l’impact de l’humanité sur l’ensemble des écosystèmes de notre planète, et sur le climat lui-même, pousse de nombreux chrétiens à s’interroger : cette création n’est-elle pas désormais menacée ? L’être humain, chargé par Dieu dans le chapitre 2 de la Genèse de «garder» le Jardin d’Éden, n’a-t-il pas failli à sa mission ? Précisément, la fin des congés d’été annonce l’entrée dans une période de l’année qui marque, depuis 15 ans, une manifestation chrétienne internationale en faveur du climat : le «Temps pour la Création». Elle est traditionnellement organisée entre début septembre et début octobre – plus précisément entre le 1er septembre (début de l’année liturgique orthodoxe) et le 4 octobre (Saint François d’Assise, le saint patron des animaux et de l’environnement dans la tradition catholique), en passant par la fête des récoltes (parfois célébrée en milieu protestant)… Ce rendez-vous a été initié en Europe en 2007 ; en 2019, il a reçu un nouveau nom, celui de «Saison de la Création». Une appellation choisie de manière œcuménique au niveau international parmi l’ensemble des institutions chrétiennes. En France, de nombreux partenaires chrétiens, dont en particulier le Conseil d’Églises chrétiennes en France (CECEF) et la Commission Écologie – Justice climatique de la Fédération Protestante de France, ont choisi de se joindre à cette dynamique mondiale.
« Écoutez la voix de la création »
Cette année, l’édition 2022 du « Temps pour la Création » est organisée sous le thème : « Écoutez la voix de la création ». « Au cours de la pandémie de COVID-19« , soulignent les organisateurs, « beaucoup se sont familiarisés avec le concept de sourdine dans les conversations. De nombreuses voix sont muettes dans le discours public sur le changement climatique et l’éthique du maintien de la Terre. Il s’agit des voix de ceux qui souffrent des impacts du changement climatique. Ce sont les voix des personnes qui détiennent une sagesse générationnelle sur la façon de vivre avec gratitude dans les limites de la terre. Ce sont les voix d’une diversité décroissante d’espèces plus qu’humaines. C’est la voix de la Terre. Le thème du Temps pour la Création 2022 sensibilise à notre besoin d’écouter la voix de la création (…) Pendant le Temps pour la Création, notre prière et notre action communes peuvent nous aider à écouter les voix de ceux qui sont réduits au silence. Dans la prière, nous nous lamentons sur les individus, les communautés, les espèces et les écosystèmes qui ont disparu, et sur ceux dont les moyens de subsistance sont menacés par la perte d’habitat et le changement climatique. Dans la prière, nous mettons au centre le cri de la Terre et le cri des pauvres.
Écouter la voix de la création offre aux membres de la famille chrétienne un riche point d’entrée pour le dialogue et la pratique interconfessionnels et interdisciplinaires. En écoutant la voix de toute la création, les humains de toutes les cultures et de tous les secteurs de la vie peuvent se joindre à notre vocation de prendre soin de notre maison commune (oikos). Que ce Temps pour la Création 2022 renouvelle notre unité œcuménique ! Et que ce temps de prière et d’action soit l’occasion d’écouter la voix de la création, afin que nos vies, en paroles et en actes, proclament la bonne nouvelle pour toute la Terre ! »
Pendant cette période, les individus et les communautés sont invités à participer par la prière, des projets durables et du plaidoyer :
- Prière : organisez un moment de prière œcuménique, qui unit les chrétiens pour prendre soin de notre maison commune, voyagez ensemble dans la Création ou dans des lieux touchés par le changement climatique et la perte de biodiversité, prévoyez des moments liturgiques pour écouter le Livre du Seigneur et le Livre de la Création.
- Durabilité : organisez un événement de sensibilisation du public, pour informer un plus grand nombre de personnes de la bonne nouvelle que chacun d’entre nous peut apporter sa contribution.
- Plaidoyer : faites entendre votre voix pour la justice climatique en participant ou en rejoignant une campagne en cours, comme le mouvement de désinvestissement des combustibles fossiles.
L’engagement chrétien en faveur de la sauvegarde de la Création regroupe aujourd’hui des initiatives de plus en plus nombreuses. Au Défap aussi, la préoccupation de la sauvegarde de l’environnement fait partie intégrante de son programme de travail, et se retrouve à travers un certain nombre de projets : c’est le cas du soutien apporté à l’association Abel Granier, qui intervient en Tunisie sur les problématiques de désertification. C’est le cas du partenariat établi avec l’ALCESDAM, Association pour la Lutte Contre l’Érosion, la Sécheresse et la Désertification au Maroc, qui depuis trente ans intervient dans les zones de palmeraies de la province de Tata. Le Défap a aussi régulièrement des envoyés au sein du projet Beer Shéba à Fatick, au Sénégal, centré sur l’agro-foresterie durable ; il est l’un des membres fondateurs du Secaar… Cette préoccupation globale trouve par ailleurs des traductions locales dans les rencontres régionales sur la mission.