Le pasteur Élia Rozy, de la FJKM (Église de Jésus-Christ de Madagascar) est le fondateur et gestionnaire, avec son épouse Émilienne, du centre Akanay Fanantenana. Cette structure accueille notamment des enfants abandonnés, pourvoit à leurs besoins, à leur éducation et leur donne un avenir. Il s’agit d’un des deux orphelinats que soutient la fondation La Cause à Mananjary – et qui ont été ravagés, comme toute la ville de Mananjary, par le passage du cyclone Batsirai début février. La Cause, le Défap, ADRA et les Amis du Catja se sont associés pour aider à reconstruire. Voici comment le passage de Batsirai a été vécu au centre Akanay Fanantenana.

Vue des dégâts après le passage du cyclone Batsirai au centre Akany Fanantenana © La Cause

ÉLIA ROZY, LE 14 FÉVRIER 2022

La forte tempête tropicale intense, le cyclone Batsaraï, a touché terre à Mananjary le samedi 5 février, tôt dans la matinée. Au fur et à mesure, sa force intense se déchaînait. Vers dix-huit heures, tout bascula dans des désordres indescriptibles avec bruits et fracas assourdissants accompagnés par de fortes rafales de vent et de pluie. À vingt heures, les tôles de la maison principale commencèrent à se détacher les unes après les autres, provoquant la ruée de pluie vers l’intérieur de la maison inondant toutes les chambres. Le paroxysme du déchaînement de la nature dure toute la nuit et ne s’estompe qu’à l’aube du 6 février. Les dégâts à l’Akany Fanantenana sont immenses : il n’y a plus de toiture sur la façade postérieure de la maison principale ; la maison des garçons est à découvert jusqu’à soixante-dix ou soixante-quinze pour cent ; dans ces deux maisons, tous les effets vestimentaires et scolaires sont imbibés d’eau, y compris la literie de toutes les chambres ; nos denrées facilement périssables (riz, farine) sont perdues car la maison de stockage n’a plus de toit ; seules la nurserie et la cuisine sont indemnes ; les légumes de notre jardin sont détruits, les arbres fruitiers déracinés (6 bananiers, 8 cocotiers, 2 manguiers, 1 oranger, 4 arbres de fruits à pain, 2 cerisiers) ; nos poulaillers, poules pondeuses et poulets de chair, piliers de nos activités génératrices de revenu, n’ont plus de toit, cinquante de nos poulets de chair sont tuées ; la cabane où nous entreposons le son et les provendes n’existe plus, les tôles et la cabane éparpillées, tout ce qui était dedans est perdu ; il n’y a plus de clôture entourant l’orphelinat ; le portail de fer est arraché, jeté au loin et gravement endommagé.

Plus de quatre-vingts douze morts sont recensés par le Bureau National de la Gestion des Risques et Catastrophes (B.N.G.R.C) dans la région Fitovinany et plus de mille deux cents dans toute l’Île, en date du 12.02.2022. L’orphelinat, Dieu merci, n’enregistre aucun dégât corporel, ni blessé, ni souffrant, les enfants vont bien, les adultes aussi.

Nous sommes confiants car la Sainte Bible dit : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, et les montagnes chancellent au cœur des mers, quand les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu’à faire trembler les montagnes » (Ps 46.1-4).

Voilà en gros ce qui s’est passé à l’orphelinat Akany Fanantenana.

Voici le point sur les dégâts tel qu’évalués par La Cause, avant le passage des ingénieurs d’ADRA :

  • Bilan humain :
    Pas de blessé.
  • Bâtiments :
    La nurserie a résisté, le puits est encore accessible (eau à vérifier).
    Toitures du bâtiment principal et de la cuisine arrachées (destruction totale à l’intérieur).
    Bâtiment des garçons : structure endommagée.
    Panneaux solaires de la nurserie : détruits par criblage (pluie – déchets divers)
  • Cultures et élevages :
    Poulailler : totalement détruit (disparition des poulets).
    Cultures vivrières et vergers : totalement détruits.

« Nous sommes en train de réparer ce qu’on peut »

Dégâts du cyclone Batsirai au Catja, à Mananjary © Catja

Au Catja (Centre d’Accueil et de Transit des Jumeaux Abandonnés), même scène de désolation. Voici la manière dont les quelques heures durant lesquelles le cyclone s’est acharné sur Mananjary y ont été vécues, telles que racontées par les « Amis du Catja », association regroupant notamment des familles d’enfants adoptés ou parrainés sur place, et dont les responsables ont pu joindre le centre peu après la tempête :

Au CATJA, les enfants et le personnel se sont réfugiés dans la maison des bébés qui avait encore un toit.

Cinq maisons d’employés sont détruites, plusieurs toits se sont envolés, l’intérieur des maisons est inondé. Le verger est dévasté, les cultures ravagées, la basse-cour envolée, les ruches anéanties… Nous avons la gorge serrée en voyant le travail de toutes ces années être mis à mal.

Mais il faut se lever, réparer, reconstruire, mais aussi sécher, trier, rassurer les enfants et les jeunes, faire reprendre une vie aussi normale que possible.

Ils sont déjà à l’oeuvre ! Julie [qui gère le Catja] a écrit 48h après le passage du cyclone : « Nous sommes en train de réparer ce qu’on peut ».

Notre aide leur est indispensable, pour la reconstruction, pour l’achat de matériel et d’équipement, pour le verger et les poules, pour la nourriture.

Et voici le bilan établi par La Cause :

  • Bilan humain :
    Une fille de 13 ans toujours dans le coma, elle a reçu des branches sur la tête. Un membre du personnel a été tué.
  • Bâtiments :
    Maison de direction toiture détruite et intérieur totalement dévasté.
    Bâtiment des adolescents et salle préscolaire : toitures endommagées et intérieur dégradé.
    Bâtiment des filles : toiture partiellement arrachée et intérieur dégradé.
    Bâtiment traditionnel en bois : maison du personnel, cuisine et bureau d’accueil totalement détruits.
  • Cultures et élevages :
    Rizière : détruite.
    Champs et vergers : détruits.
    Ruches et basse-cours : détruits.

Pour donner, plusieurs solutions :

Ou alors par carte en passant par Hello asso et le formulaire ci-dessous :

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