La secousse d’une magnitude comprise entre 5,2 et 5,4 qui a frappé Haïti le 24 janvier, à 8h16 heure locale, vient rappeler que le pays est soumis à un risque sismique permanent. Une menace qui vient s’ajouter à la série de crises que connaît Haïti.
Christon St Fort © FEPH
Christon St Fort est le directeur de la Fédération des écoles protestantes d’Haïti (FEPH), partenaire privilégié du Défap dans ce pays. Il est ce mois-ci l’invité de Marion Rouillard dans l’émission « Courrier de mission – le Défap« , diffusée sur Fréquence Protestante le 4ème mercredi de chaque mois, de 13h15 à 13h45. Il y évoquera la situation délétère de son pays et l’importance du soutien du Service protestant de mission, partenaire modeste mais solidaire des Haïtiens. Sylvain Cuzent, qui a été envoyé dans ce pays pendant deux ans à partir de 2013, prenant la suite du pasteur Philippe Verseils, rappellera pour sa part le soutien du Défap depuis le séisme du 12 janvier 2010.
Cette émission du 26 janvier (que vous pourrez écouter en direct, mais aussi retrouver en replay sur Fréquence Protestante) va être diffusée alors que le pays vient tout juste de connaître un nouveau séisme. La secousse, d’une magnitude comprise entre 5,2 et 5,4 selon les premières données, s’est produite ce lundi 24 janvier, à 8h16 heure locale, dans le département de l’Ouest, non loin de Port-au-Prince. Christon St Fort devait précisément se rendre sur place pour évaluer les dégâts. La FEPH dispose en effet de l’autorisation de la direction de la Protection civile pour intervenir directement dans les zones sinistrées. Ce nouveau séisme vient raviver les traumatismes des précédents tremblements de terre, et notamment celui de 2010, qui avait fait plus de 280.000 morts et provoqué des destructions immenses ; et il souligne l’importance du risque sismique dans ce pays qui se situe au bord de la plaque caraïbe. S’ils ne sont pas les plus puissants du monde, les tremblements de terre en Haïti font souvent beaucoup de victimes. En cause : les bâtiments qui, pour la plupart, ne sont pas conçus pour résister aux secousses.
Un pays aux multiples crises
Haïti reste à l’heure actuelle très vulnérable aux risques naturels : non seulement les séismes, mais aussi les ouragans et les inondations. Plus de 96% de la population est exposée à des catastrophes de ce type. Et à ce risque permanent viennent s’ajouter les multiples crises que connaît le pays depuis des années. Selon les chiffres de la Banque mondiale, Haïti reste à l’heure actuelle le pays le plus pauvre de la région Amérique latine et Caraïbes et parmi les pays les plus pauvres du monde. En 2020, Haïti avait un PIB par habitant équivalent à 2925 dollars, le plus bas de la région Amérique Latine et Caraïbes et moins d’un cinquième de la moyenne des pays de la région. Selon l’indice de développement humain de l’ONU, Haïti était classé à la 170ème place sur 189 pays en 2020. Les modestes progrès enregistrés en matière de réduction de la pauvreté ont été atténués par une succession de crises, la pandémie de Covid-19, l’assassinat du président Jovenel Moïse et le tremblement de terre d’août 2021 étant les plus récents.
Mais le pire problème auquel Haïti est confronté aujourd’hui reste l’insécurité. Les gangs qui contrôlent des quartiers entiers de Port-au-Prince bloquent l’aide internationale, rançonnent la population en multipliant les rapts et menacent même l’approvisionnement en pétrole du pays.
Dans ces conditions, l’éducation est trop souvent sacrifiée. Or, il est nécessaire pour construire l’avenir d’Haïti que des progrès significatifs soient faits en ce domaine. Dans le pays, plus de 200.000 enfants ne sont pas scolarisés – une situation qui a encore empiré avec la pandémie de Covid-19 et, surtout, avec le niveau de violence entretenu par les gangs. Les écoles publiques sont une petite minorité (9 écoles sur 10 sont des établissements privés); et le niveau général est tellement faible que moins de 5% d’une classe d’âge obtient le bac. Dans ce contexte, la Fédération des Écoles Protestantes d’Haïti, grâce à son réseau de 3000 écoles protestantes, revendique la scolarisation de 300.000 enfants. Elle est soutenue directement par le Défap à travers des financements directs et à travers ses envoyés ; elle fait aussi partie des partenaires privilégiés de la Plateforme Haïti, mise en place sous l’égide de la Fédération protestante de France et où le Défap se retrouve aux côtés de divers acteurs du protestantisme français impliqués dans ce pays, comme La Cause ou la Mission Biblique.
« Courrier de mission – le Défap » sur Fréquence ProtestanteRetrouvez le Défap sur Fréquence Protestante dans Courrier de mission – le Défap, émission présentée par Marion Rouillard, le 4ème mercredi de chaque mois, de 13h15 à 13h45 (et en replay quelques jours après).Prochain rendez-vous : le mercredi 26 janvier pour une émission consacrée à Haïti et à notre partenaire : la Fédération des écoles protestantes de Haïti. Son directeur Christon St Fort raconte la situation délétère de son pays et l’importance du soutien du Défap, partenaire modeste mais solidaire des Haïtiens. Sylvain Cuzent rappelle le soutien du Défap depuis le séisme du 12 janvier 2010. |