Lundi 13 et mardi 14 décembre, les Master 2 de l’IPT sont au 102 boulevard Arago, pour rencontrer l’équipe du Défap, visiter la bibliothèque et participer à des ateliers sur la mission et sur l’interculturel. L’objectif de ces rencontres, désormais régulières, est notamment de permettre de mieux faire connaître le rôle du Défap à ces étudiants qui se destinent à devenir pasteurs au sein de l’Église protestante unie de France.

Les étudiants en Master Pro de l’IPT, accompagnés d’Élian Cuvillier, et l’équipe du Défap, le lundi 13 décembre dans la chapelle du 102 boulevard Arago

Si le rôle de pasteur dans les Églises luthéro-réformées, fondamentalement, ne change guère, les conditions du métier ont fortement évolué ces dernières années. Il s’agit toujours de prêcher l’Évangile, d’accompagner des communautés locales, d’accompagner des personnes dans des moments particulier de leur vie, comme le soulignait en mai 2016 Evert Veldhuizen, président de l’Association des Pasteurs de France ; mais depuis les années 80, le corps pastoral a dû s’adapter à l’ère numérique, il a vu sa sociologie se modifier… Il compte de plus en plus de femmes, de plus en plus de pasteurs venus de l’étranger (ils sont aujourd’hui un tiers au sein de l’Église protestante unie de France, dont une bonne moitié provenant d’Afrique), voire d’autres Églises… Nombre de nouveaux pasteurs ont déjà connu une vie professionnelle avant de se reconvertir, et la part de celles et ceux qui sont directement issus de familles de pasteurs du milieu luthéro-réformé se réduit de plus en plus. Des transformations qui sont à l’image de celles que connaissent les paroisses, elles-mêmes ayant désormais une sociologie de plus en plus diverse et des origines multiples. L’épisode de la crise sanitaire, dont l’impact a été lourd sur la vie des Églises, et les tensions entourant les questions liées à la laïcité n’ont fait qu’accentuer récemment des transformations déjà profondes.

Les pasteurs, aujourd’hui, doivent être conscients des enjeux de l’interculturalité dans la vie d’Église. C’est précisément l’un des thèmes de la visite qu’effectuent au Défap pendant deux jours, les lundi 13 et mardi 14 décembre, une quinzaine d’étudiants et d’étudiantes en Master Pro de l’Institut Protestant de Théologie (un cycle commun aux facultés de Paris et de Montpellier), qui d’ici quelques mois devraient achever leur formation et se retrouver en poste dans une des paroisses de l’Église Protestante Unie de France (EPUdF). À l’issue de cette visite, ils auront eu l’occasion de participer à deux ateliers sur ce thème. Le premier, lundi après-midi, étant titré « Comment comprendre les différences culturelles ? Peut-on les dépasser ? » ; et le second, mardi, davantage centré sur le cas particulier du ministère pastoral.

Survol de l’histoire des missions protestantes et travaux sur l’interculturel

Cette année, le programme a été établi par Pascale Renaud-Grosbras, du service Animation-France du Défap, en association avec Claire-Lise Lombard, responsable de la bibliothèque. Au menu de ces deux jours : une série de rencontres et un repas partagé avec l’équipe du Défap, une présentation de l’histoire de la Maison des missions, de la SMEP au Défap, avec une visite commentée de l’exposition réalisée à l’occasion du cinquantenaire du Service protestant de mission… Mais aussi des portraits de missionnaires comme Idelette Allier, Mabille, Lavignotte ; une visite de la bibliothèque, lieu unique dans le protestantisme français, qui recèle dans ses fonds nombre de documents uniques sur l’histoire des missions protestantes. Sans compter la découverte de l’escape game réalisé par des anciens envoyés à l’occasion des célébrations du cinquantenaire : un jeu que vous pouvez retrouver gratuitement dans la boutique du Défap, et téléchargeable ici.

Voilà plusieurs années que ces visites des Master Pro sont organisées au 102 boulevard Arago ; Tünde Lamboley, responsable de la formation théologique, et qui avait initié un rapprochement avec l’IPT à travers une série de «déjeuners-cultes», avait en effet constaté que le Service Protestant de Mission restait encore trop souvent méconnu parmi les étudiants. D’où cette idée d’un temps de rencontre et d’échanges, approuvée par Élian Cuvillier, qui outre son rôle de directeur des études à l’IPT-Montpellier, est également, depuis juillet 2017, directeur du master professionnel des deux facultés. Il a déjà eu l’occasion de dire, lors d’une de ces visites, qu’il considère le Défap comme « un rouage essentiel de l’Église », avec lequel ses étudiants, en tant que futurs pasteurs, « seront nécessairement amenés à travailler ».
 

Devenir pasteur
Le master 2 en théologie appliquée (Cycle M2ThA) est une formation universitaire commune aux Facultés de Paris et de Montpellier qui prend en compte la pratique, l’expérience et l’engagement concrets. Il est requis pour être pasteur.e de l’Église protestante unie de France (EPUdF). Poursuivant un triple objectif théologique, professionnel et personnel, il met en œuvre la triade pédagogique : savoir, savoir-faire et savoir-être. Il comprend un stage, des séminaires et la rédaction d’un rapport de stage. Au terme de ce temps d’études, et après accord de la Commission des ministères, le.a candidat.e au ministère pastoral fait son « proposanat ». Ce dernier est une période probatoire d’une durée de deux ans, dans une Église locale ou une paroisse. Une fois le proposanat achevé et après accord de la Commission des ministères, le nouveau / la nouvelle pasteur.e est ordonné.e – reconnu.e dans son ministère puis inscrit.e au rôle des ministres de l’EPUdF. La Commission des Ministères a réalisé une brochure à destination des étudiant.e.s désirant devenir pasteur.e.s : «Pour devenir pasteur, un parcours avec la Commission des ministères». Il est possible de la consulter sur le site de l’EPUdF sous format pdf.
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