Méditation du jeudi 1er juillet 2021. Nous prions pour tous les futurs envoyés du Défap qui vont bientôt entamer leur formation au départ. Et nous prions pour que soit donné à tout être humain le cadeau de la prière et de la paix.
De même, l’Esprit Saint aussi nous vient en aide, parce que nous sommes faibles. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même prie Dieu en notre faveur avec des supplications qu’aucune parole ne peut exprimer. Et Dieu qui voit dans les coeurs comprend ce que l’Esprit Saint veut demander, car l’Esprit prie en faveur des croyants, comme Dieu le désire. Romains 8,26-27
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Dans ce chapitre de l’épître aux Romains, l’apôtre Paul nous enseigne la liberté que nous donne l’Esprit de Dieu. Cet Esprit nous remplit de confiance et d’espérance, il nous fait ressentir au plus profond de nous-mêmes que nous sommes enfants de Dieu.
Il agit en nous comme un souffle, une respiration qui nous traverse. Il vient enrichir notre humanité et lui donner son sens et sa place devant Dieu.
L’Esprit prie en nous et pour nous. Cela ne veut pas dire qu’il nous nie comme si nous ne valions rien. Cela ne veut pas dire qu’il fait de nous des anges purs et éthérés. Il faut que nous acceptions de rester nous-mêmes pour que l’Esprit accomplisse sa mission, qui est de nous ouvrir à tous les possibles de Dieu, et en particulier à la découverte de Sa Joie en nous pour le monde.
A tous est proposée cette expérience d’une voix qui passe par notre cœur, notre front et parfois nos lèvres… et dont nous ressentons bien qu’elle ne vient pas seulement de nous mais qu’elle nous est offerte comme le cadeau le plus précieux qui soit ! C’est la présence active du Christ en nous, par l’Esprit, pour la gloire du Père et la paix, la confiance et la joie du monde.
A travers ce grand poème du poète grec Yannis Ritsos, (1909-1990) nous prions pour que la paix puisse être une réalité quotidienne pour tous êtres humains, tous les peuples, tous les pays.
Paix
Le rêve de l’enfant c’est la paix.
Le rêve de la mère c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres, c’est la paix.
Le père qui s’en revient le soir un large sourire dans les yeux à la main un cabas plein de fruits et les gouttes de sueur sur son front sont comme les gouttes du pichet qui rafraîchit l’eau sur la fenêtre, c’est la paix.
Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage du monde, que dans les fosses que creusèrent les obus poussent des arbres, qu’aux cœurs calcinés par l’incendie l’espérance noue ses premiers bourgeons, et que les morts peuvent se tourner sur le côté et dormir sans plainte, sachant que leur sang n’a pas été versé pour rien, c’est la paix.
Paix est l’odeur du repas le soir, lorsque l’arrêt de l’auto dans la rue n’est pas la peur, lorsque le heurt à la porte signale l’ami, et que l’ouverture de la fenêtre à tout moment signale le ciel souhaitant leur fête à nos yeux, aux carillons lointains de ses couleurs, c’est la paix.
Paix est un verre de lait chaud et un livre devant un enfant qui se lève.
Lorsque les épis se penchent l’un sur l’autre en disant : lumière, lumière, lumière, et que la couronne de l’horizon déborde de lumière, c’est la paix.
Lorsque les prisons se transforment pour devenir bibliothèques, lorsqu’une chanson monte de seuil en seuil la nuit, lorsque la lune du printemps surgit du nuage comme surgit de chez le coiffeur du faubourg, rasé de frais, le travailleur le samedi soir, c’est la paix.
Lorsqu’un jour de passé n’est pas un jour de perdu mais la racine qui fait grandir les feuilles de cette joie dans le soir : un jour gagné et un juste sommeil, lorsqu’on sent à nouveau le soleil nouer en hâte ses lacets pour chasser le chagrin de tous les coins du temps, c’est la paix.
Paix les meules des rayons sur les plaines de l’été, l’alphabet de la bonté sur les genoux de l’aube.
Quand tu dis : mon frère – quand nous disons : demain nous construirons, quand nous construisons et chantons, c’est la paix.
Lorsque la mort a moins de prise sur le cœur et que les cheminées montrent de leurs doigts sûrs le bonheur, lorsque le merveilleux œillet du crépuscule peut être humé de même par poète et prolétaire, c’est la paix.
La paix, c’est les mains que se serrent les hommes, c’est le pain chaud sur la table du monde, c’est le sourire de la mère.
Seulement cela.
Ce n’est rien d’autre, la paix.
Et les charrues qui gravent de profonds sillons sur toute la terre, elles tracent un nom seulement :
Paix. Rien d’autre. Paix.
Sur les rails de mes vers, le train qui avance vers l’avenir chargé d’épis et de roses,
c’est la paix.
Mes frères, dans la paix respire pleinement le monde entier avec tous ses rêves.
Donnez vos mains, mes frères, cela est la paix.
Yannis Ritsos, Αγρύπνια, 1953
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