Méditation du jeudi 2 avril 2020. Nous prions pour notre envoyée au Liban, et pour tous ceux qui, en ce temps de pandémie, partout en ce monde, accueillent, soignent, accompagnent, font vivre leur prochain..

«Quand ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près du village de Bethfagé, sur le mont des Oliviers, Jésus envoya en avant deux des disciples : « Allez au village qui est là devant vous, leur dit-il. Vous y trouverez tout de suite une ânesse attachée et son ânon avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi. Si l’on vous dit quelque chose, répondez : « Le Seigneur en a besoin.» Et aussitôt on les laissera partir. »

Cela arriva afin que se réalisent ces paroles du prophète :
« Dites à la population de Sion :
Regarde, ton roi vient à toi,
plein de douceur, monté sur une ânesse,
et sur un ânon, le petit d’une ânesse. »

Les disciples partirent donc et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et l’ânon, posèrent leurs manteaux sur eux et Jésus s’assit dessus. Une grande foule de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et les mettaient sur le chemin. Les gens qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient : « Gloire au Fils de David ! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur ! Gloire à Dieu dans les cieux ! »

Quand Jésus entra dans Jérusalem, toute la population se mit à s’agiter. « Qui est cet homme ? » demandait-on. « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée », répondaient les gens. »

Matthieu 21,1-11

 

Il y a, dans l’histoire humaine, de ces moments où l’on se trouve soulevé par un intense sentiment d’exaltation, une communion heureuse, autour d’un événement ou d’une personne. La joie irradie les cœurs, éclate à travers des cris, des chants, des danses. Et cela provoque comme un arrêt du temps, très passager, mais suffisant pour laisser entrevoir un autre niveau de réalité, une anticipation du monde à venir, « une félicité de vie éternelle ».

Cette entrée de Jésus à Jérusalem, sous la forme royale qu’il a lui-même conçue et préparée avec ses disciples, et telle qu’on la fête de siècle en siècle, à renfort de rameaux, de salutations messianiques, de mouvements joyeux d’enfants conviés à la fête, est de cet ordre-là.

Pourtant Jésus savait ce qui l’attendait aux lendemains de cette journée. Nous-mêmes connaissons la suite. Et le récit de la passion est lu à la messe des Rameaux dans l’Eglise catholique. Comment se réjouir au bord du malheur et de la souffrance ? Comment conjuguer joie et douleur, exultation et inquiétude ?

La réponse est dans la question nous signifie Jésus. Joie et peine, naissance et deuil sont intimement liés. Porteur d’une souffrance indicible, il s’est offert ce jour-là comme symbole d’une joie royale à venir. Dans quelques jours nous pleurerons avec lui, sur lui, tout en conservant au fond de nous la joie imprenable qu’il aura lui-même allumée.

En ces temps d’épidémie, d’angoisse, de maladie et de deuil pour beaucoup, chaque jour nous apporte aussi des joies inédites, des signes de soin et de tendresse, des raisons de se réjouir et d’espérer. Et ce prochain dimanche nous apportera la joie du Roi qui vient, non de ce monde mais pour ce monde.

« La tendresse » – Noël Roux / Hubert Giraud
version symphonique et confinée à écouter : La tendresse, orchestrée par Valentin Vander

On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y’en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas

On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question

Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment

Le travail est nécessaire
Mais s’il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien… on s’y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long

Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l’amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L’amour ne serait rien
Non, non, non, non
L’amour ne serait rien

Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n’est plus qu’un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D’un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n’irait pas plus loin

Un enfant vous embrasse
Parce qu’on le rend heureux
Tous nos chagrins s’effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu…
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l’amour
Règne l’amour
Jusqu’à la fin des jours

 

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