Urgence climatique, partage des richesses, accueil des migrants : ces thématiques seront au cœur du prochain «mini-forum» du Défap qui se prépare en Normandie pour les 27, 28 et 29 septembre 2019. Des préoccupations qui ne sont pas simplement dans l’actualité, mais qui interpellent directement les Églises ; des sujets globaux ayant des implications dans les comportements au niveau local. Face à ces défis, les organisateurs proposent trois journées de réflexion placées sous cette citation de Gandhi : «Vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre».

Il y a quelques années encore, le réchauffement climatique pouvait sembler pour beaucoup une menace lointaine. Mais l’échéance se rapproche, et les effets de la transformation du climat semblent se faire sentir bien plus tôt que prévu. Le dimanche 18 août, des dizaines d’Islandais ont ainsi quitté Reykjavik vers le nord pour aller déposer une plaque commémorative en hommage à Okjökull, le premier glacier de l’île à avoir disparu en raison du réchauffement climatique. Quelques mois plus tôt, beaucoup plus au sud, c’est le Mozambique qui avait subi coup sur coup deux tempêtes catastrophiques : une succession jamais vue dans l’histoire récente du pays. Nos régions tempérées ne sont plus épargnées : en témoignent les records de chaleur enregistrés en France au cours du mois de juillet, avec de nombreux pics au-dessus des 40°C, et 42,6°C à Paris – du jamais vu. Alors même, comme l’a souligné Météo France, que «quelques décennies en arrière, atteindre 40 °C quelque part en France était un événement exceptionnel et localisé.» Cette canicule a aussi été vivement ressentie en Normandie : 41,3 degrés à Rouen enregistrés le 25 juillet ; 39,7 degrés à Caen, 40,1 degrés à Dieppe, 38,1 degrés au Havre, 39,4 degrés à Deauville et 40,9 degrés à Évreux…

Quels comportements au niveau local face à des enjeux globaux ?

Cette transformation du climat annonce des changements drastiques, avec en premier lieu une multiplication de ceux que l’on appelle déjà les «réfugiés climatiques» : selon un rapport de la Banque mondiale, ils pourraient être plus de 140 millions à l’horizon 2050. L’ONU avance pour sa part une évaluation de 250 millions. Ces migrants viendront s’ajouter à toutes celles et ceux qui, aujourd’hui déjà, fuient les guerres ou la pauvreté, au premier rang desquels on compte actuellement les réfugiés fuyant la Syrie.

Face à ces défis, les Églises ont beaucoup à dire et à faire. Par l’accueil, par le partage, mais aussi par tout ce qu’elles défendent et proclament : il existe aujourd’hui toute une théologie de la sauvegarde de la création, et la thématique de l’écologie est bien présente parmi les protestants. Aujourd’hui, la question de notre responsabilité collective pour sauvegarder la création s’est concrétisée à travers des opérations comme le label Église verte ; elle fait partie intégrante d’un certain nombre de projets du Défap (voir les liens ci-dessous)…

Il était logique que cette préoccupation globale trouve des traductions locales dans les rencontres régionales sur la mission. C’était déjà le cas lors du «mini-forum» du Défap en région CAR, organisé avec le réseau Bible et création ; ce sera le cas encore à Condé-sur-Noireau, lors de la rencontre prévue les 27, 28 et 29 septembre 2019 pour la région Normandie, et qui tournera autour du thème «Vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre» (d’après une citation de Gandhi). L’objectif de ces rencontres régionales, à l’image de celle qui a déjà eu lieu en octobre 2018 en région centre-Alpes-Rhône, étant de «décentraliser» les débats sur la mission qui ont lieu régulièrement lors des forums du Défap, afin de se rapprocher des participants et de toucher un plus large public.

«C’est quoi vivre simplement ?»

«Dans le bocage Normand comme en Normandie et ailleurs, annoncent les organisateurs du «mini-forum» de Condé-sur-Noireau, nous sommes confrontés aux conséquences du réchauffement climatique. Même si depuis plusieurs années des initiatives et réflexions sont menées au sein de la paroisse du Bocage sur le partage des richesses, l’écologie, les questions de nourriture, les échanges et partages entre le bocage et l’Afrique, l’accueil des migrants, l’urgence nous rattrape.

Nous vous invitons à venir partager, échanger, construire autour d’une question simple mais qui nous permet déjà de faire un pas en faveur de la sauvegarde de la Création : C’est quoi vivre simplement ?

Vivre simplement dans ses dimensions matérielles et spirituelles, quel est le juste usage des biens dans ce monde ? (et les incidences de nos actes) du global au local, quel est le lien à la Terre et la terre ? (selon le sol où je suis) comment faire bouger les équilibres sans tomber dans les excès ? Comment limiter le gaspillage ? »

Vous pouvez d’ores et déjà trouver tous les renseignements pour participer à cette rencontre, en allant sur le site de l’Église protestante unie du Bocage normand, et télécharger le bulletin d’inscription ici.

L’équipe des organisateur du «mini-forum» de Condé-sur-Noireau entourant Florence Taubmann, du Défap © EPUdF
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