Les équipes du Défap, de la Cevaa et de DM – échange et mission, équivalent du Défap pour la Suisse romande, se sont retrouvées début mai à Paris pour évoquer les chantiers sur lesquelles les trois organismes travaillent ensemble, leurs évolutions en cours, leurs stratégies, leurs réflexions. De telles rencontres, qui ont lieu régulièrement, illustrent les relations tissées entre des organismes missionnaires qui peuvent intervenir dans les mêmes pays, travailler avec les mêmes Églises, sur les mêmes chantiers, et qui peuvent être aussi confrontés à des problématiques ou des interrogations comparables.
La galaxie missionnaire, si elle apparaît parfois dans un certain flou vue depuis les paroisses locales, n’est pas composée d’astres éloignés et sans relations les uns avec les autres. Quelles que soient les différences dans les domaines d’intervention, les lieux d’implantation géographique ou les conceptions théologiques, les divers organismes sont confrontés aux mêmes problématiques, aux mêmes évolutions du monde, aux mêmes questionnements, ce qui les amène à se rapprocher. Il peut s’agir de relations établies de longue date comme de coopérations ponctuelles qui se tissent sur le terrain pour faire avancer un projet ; elles peuvent être très concrètes et d’ordre pratique…. Elles peuvent encore se présenter comme des rencontres formelles destinées à se donner des nouvelles.
C’était le cas de la réunion organisée à Paris les 2 et 3 mai 2019, qui réunissait les équipes du Défap, de son équivalent pour la Suisse romande DM – échange et mission, et de la Cevaa. Entre ces trois organismes, les relations sont régulières : créés à la même période (DM – échange et mission n’a précédé que de quelques années le Défap et la Cevaa, nés tous deux de la Société des Missions Évangéliques de Paris en 1971), ils ont en commun beaucoup de relations d’Églises ; ils collaborent notamment au niveau des envoyés (une « session retour commune » a d’ailleurs été organisée il y a quelques mois), des passerelles existent aussi au niveau de la formation théologique et ils ont en commun certains partenaires comme le Secaar (Service Chrétien d’Appui à l’Animation Rurale) ou la CLCF (Centrale de Littérature Chrétienne Francophone)… Et de manière tout aussi régulière, chaque année, des rencontres organisées tantôt par l’un, tantôt par l’autre permettent aux équipes des trois organismes de faire le point sur leurs priorités, leurs réflexions et leurs chantiers du moment.
La «refondation» du Défap et le «nouveau» DM
Parmi ces chantiers, certains sont d’ampleur et touchent à l’identité même des organismes concernés. Depuis un peu plus d’un an, le Défap a lancé un important travail sur sa refondation, à la suite de l’appel de son président, Joël Dautheville, lors de l’AG 2018 ; cette thématique était encore au menu de l’AG 2019, qui a permis de faire le point sur ce qui a été fait en un an (mise en place d’un comité de pilotage, production de textes, réorganisation de l’équipe, nouveau partage des compétences…) et ce qui se prépare (forum et colloque sur la mission prévus au cours des prochains mois). De son côté, DM – échange et mission a entamé sa mue à l’issue de son «colloque missionnaire» (équivalent d’une Assemblée Générale) de novembre 2018, et il est déjà lancé dans un travail qui mobilise beaucoup d’énergies. Trois thématiques étant privilégiées : éducation, formation théologique et développement rural. Une partie de la réunion a donc tourné autour de ces travaux en cours au Défap et à DM – échange et mission, qui interrogent les modèles de la mission, tout comme ils impactent la place et le rôle des envoyés partant à l’étranger, ou encore les ressources financières. L’équipe de la Cevaa a souligné pour sa part qu’une telle réflexion avait déjà été menée à l’occasion de ses 40 ans et qu’elle avait servi de fil rouge à son Assemblée Générale 2012 ; elle avait alors été menée à base de questionnaires, de rencontres, de travaux en équipes au niveau des Églises, afin de déterminer quelle Communauté voulaient les Églises membres.
La rencontre a également permis de faire le point sur les activités à travers lesquelles coopèrent les trois organismes. En matière de formation théologique, l’un des temps forts de l’année écoulée a été le stage CPLR organisé au Togo, réunissant des pasteurs français et togolais. En ce qui concerne les envoyés, un bilan a été tiré de la «session retour commune» organisée en Suisse, à Longirod, pendant trois jours, du 30 novembre au 2 décembre 2018. Une expérience qui pourrait être renouvelée tous les 3 à 5 ans, et qui a permis par ailleurs d’établir des synergies au niveau des moyens de communication. Et précisément, en matière de communication, le Défap et la Cevaa, qui mutualisent leurs moyens dans ce domaine, ont convenu d’évaluer le cadre actuel de leur coopération.