Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit :

« Père, l’heure est venue. Manifeste la gloire de ton Fils, afin que le Fils manifeste aussi ta gloire. Tu lui as donné le pouvoir sur tous les êtres humains, pour qu’il donne la vie éternelle à ceux que tu lui as confiés.

La vie éternelle consiste à te connaître, toi le seul véritable Dieu, et à connaître Jésus-Christ, que tu as envoyé.

J’ai manifesté ta gloire sur la terre ; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire. Maintenant donc, Père, accorde-m’en ta présence la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe.

Je t’ai fait connaître à ceux que tu as pris dans le monde pour me les confier. Ils t’appartenaient, tu me les as confiés, et ils ont obéi à ta parole. Ils savent maintenant que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’as données et ils les ont accueillies. Ils ont reconnu que je suis vraiment venu de toi et ils ont cru que tu m’as envoyé.

« Je te prie pour eux. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as confiés, car ils t’appartiennent. Tout ce que j’ai est à toi et tout ce que tu as est à moi et ma gloire se manifeste en eux.
Je ne suis plus dans le monde, mais eux sont dans le monde ; moi je vais à toi. Père saint, garde-les par ton divin pouvoir, celui que tu m’as accordé, afin qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un. » 

Jean 17 ,1-11

 

  
Tableau d’Augustin Tshipamba-Mputu, peintre congolais (RDC)

 

Ce qui menace fondamentalement l’humanité relève de trois choses : l’idolâtrie, qui conduit au fanatisme et au mépris des êtres humains, la haine qui les divise et les détruit, et la désespérance, qui engendre le nihilisme.

Seul l’amour peut déminer ces dangers.

En nous rendant témoins de sa relation avec son Père, de la prière qu’il lui adresse dans son discours d’adieu, Jésus nous fait comprendre que Dieu n’est Dieu que dans l’amour. Un amour relationnel, anti-idolâtre par essence, car il crée un respect et une tendresse mutuels.

De Dieu nous n’avons à connaître que cet amour. C’est ce qu’il a choisi dès le commencement. Etre amour et se révéler dans l’amour. C’est si précieux, si crucial, que Jésus reste éternellement le Fils afin de nous redire d’âge en âge cette vérité de l’amour.

Seul cet amour peut lutter contre les ravages de la haine et de la division. Nous autres humains, pris dans nos passions, nos désirs, nos rivalités, nos angoisses et nos faiblesses, nous ne pouvons pas nous unir par nous-mêmes, sinon parfois pour de mauvaises raisons, comme la folie de Babel ou la détestation d’un « ennemi » véritable ou fabriqué.

En priant son Père devant nous et pour nous, Jésus nous permet à tous d’entrer dans leur relation, d’en goûter les joies merveilleuses, et de nous y trouver les uns à côté des autres, les uns avec les autres, dans un cercle d’amour, un désir de construction, de partage et de communion fraternelle.

Découvrant alors dans l’amour que la terre et le ciel ne sont pas séparés, nous échappons au troisième danger, celui de la désespérance, car notre mort n’est pas la fin de tout.  Acceptant, à cause de l’amour, de disparaître avec Jésus, comme lui, avec et comme tous ceux qui nous ont précédés dans la mort, nous recevons la promesse, l’avant-goût, la réalité de la vie éternelle, la vie en éternité.

Dans l’amour ! Dans l’amour seulement !

 

 

Prions pour nos envoyés au Congo et tous les Congolais avec cette prière inspirée du Ps 84.

Comme tes cases sont aimées, Seigneur puissant,
Tes cases de bambou, tes cases de papier,
Tes cases de chaume doré
Où tes enfants s’en vont joyeux à la source de l’Eternel,
Le cœur trop grand pour être comblé par l’humain.
Et leur chair se met à chanter devant ta face.

Tous les oiseaux ont un abri pour leurs petits.
La meilleure case pour tes enfants est ta maison, Seigneur,
Car ils peuvent t’y louer sans limite,
Y recevoir la pluie de tes bénédictions,
Se perdre en toi quand tu les nourris de ton pain.
.
Bienheureux l’homme qui se met en route à l’aube
Sur la piste qui mène à ta sainte demeure.
Nous construirons d’autres sentiers par les collines,
Par les vallons qui mènent jusqu’au sanctuaire.

Une heure à ton écoute avec une âme en feu
Redonne à nos esprits l’élan des pèlerins.
Nous restons dans l’attente du ciel à venir
Mais déjà nous sentons le vent de ton amour.
Il nous donne la forte et folle espérance
Voilà ce qu’il nous laisse à tous en héritage

Le cœur de chaque pauvre est aussi une case
Où tu as fait ton nid avec prédilection.
Chaque fois qu’on accueille un d’entre ces petits
Ton visage divin vient à notre rencontre. Amen !
 

Auteur inconnu, « Paroles lointaines, paroles si proches »

 

   
Fresque de Rhode Bath-Schéba Makoumbou
(Peintre/Sculpteuse, née en 1976 au Congo-Brazzaville)

 

 

image_pdfimage_print