Rappel du contexte
La République de Djibouti est connu pour ses relations complexes avec la France et son instabilité politique, cause de nombreuses violences. Les relations entre le gouvernement et l’opposition, qui semblent s’harmoniser, forment l’enjeu prioritaire pour le pays.
L’habitat et l’exode des populations rurales constituent également une priorité nationale. Djibouti a en effet deux visages. D’un côté, les villas modernes qui n’ont rien à envier à celles de la côte Ouest américaine et de l’autre les bidonvilles, construits au moyen de cartons. Un grand écart condamné aujourd’hui par les églises et les associations humanitaires.

Situé sur les bords du golf d’Aden, Djibouti subit également depuis 2015 une forte immigration provoquée par les conflits qui sévissent au Yémen et en Erythrée. Une situation qui accentue les problèmes de malnutrition que connaît le pays.

 

Visite de l’ambassadeur de France sur le chantier du temple, DR

 

La vie à Djibouti
C’est dans ce contexte que le pasteur Jean-Luc Blanc assurera une mission d’un mois à  Djibouti. Une occasion de lui demander comment il vit son séjour là-bas.

D : Où êtes-vous installé ?

JLB : Je suis installé au presbytère puisque cette année, il n’y a pas de pasteur titulaire et qu’il est donc disponible. Il s’agit du presbytère qui a été entièrement rénové il y a quelques années. Il est donc très agréable.


D : Quelle est actuellement votre mission ?

JLB : Comme chaque fois que je voyage pour le Défap, ma mission a de multiples facettes. Tout d’abord, celle-ci a été programmée pour avoir lieu en même temps que celle de notre architecte, Nicolas Westphal, pour faire le point avec lui sur le terrain en ce qui concerne la reprise des travaux dans le temple en voie de réhabilitation et envisager la suite. N’ayant pas l’argent pour aller au bout des travaux, il faut établir des priorités de manière à rendre les locaux utilisables le plus rapidement possible. La bonne nouvelle est que le temple sera utilisé pour Noël, même si tout n’est pas terminé ! Mais cela n’est possible que parce que nous sommes en hiver et qu’il ne fait qu’entre 30 et 35 ° ! Il restera ensuite à installer la climatisation avant qu’il ne soit utilisable en été où les températures arrivent  à dépasser les 50 °. Je tiens à redire ici que ce temple est important pour la communautée, mais aussi pour des raisons symboliques en ce qu’il est le seul lieu qui signifie la présence des protestants dans le pays. Il faut souligner qu’au début de mon séjour l’ambassadeur de France a souhaité venir nous rendre visite sur le chantier et à nous apporté son soutien pour cette reprise des travaux.

Ensuite, il s’agit de faire le suivi des projets du Centre de Formation  de l’Église. Le Défap est l’interlocuteur des différents bailleurs de fonds et le garant de  ces projets financés par l’Union Européenne et Bröt Fur Die Welt Allemagne). Il fallait donc rencontrer les représentants à Djibouti de ces divers organismes.

Un autre aspect de la mission est de rencontrer toutes les personnes qui ont besoin de savoir que, même s’il n’y a pas de pasteur titulaire cette année, l’Église continue sa mission (autorités locales ou internationales).

Enfin, il ne faut pas oublier l’aspect cultuel particulièrement important en cette période de Noël. C’est surtout à ces occasions que je peux rencontrer la communauté très investie dans les préparatifs des fêtes !

 

Le chantier où des jeunes sont venus prêter main forte, DR

 


D : Quel accueil avez-vous reçu ? Y a t’il des attentes particulières ?

JLB : L’accueil reçu est évidemment très fort dans la mesure où l’Église est bien consciente que, seule, elle aurait de grosses difficultés. C’est la différence qu’il y a avec la plupart de nos autres partenaires. L’Église du Congo ou du Cameroun peuvent très bien exister sans le Défap, pas encore celle de Djibouti.

D : Comment prépare t’on un culte de Noël à Djibouti ? Quelle différences/similitudes avec la France ?

C’est ce soir que j’ai la réunion avec tous les intervenants de la veillée et du culte de Noël pour coordonner ces deux moments forts de la vie de l’Eglise. Je pourrai en dire plus après, mais pour ce que j’en ai vu jusqu’à présent, la différence ne réside pas tant entre la France et Djibouti qu’entre les paroisses multiculturelles en France ou ailleurs et les paroisses « mono-culturelles ». Ceci dit, nos traditions françaises se sont tellement répandues qu’on chante « Voici Noël » à Madagascar, à Paris, comme à Djibouti !  Dans ce type de paroisse, il importe de veiller à ce que chacun retrouve un élément au moins qui vient de chez lui. C’est peut-être l’un des défis à Djibouti où la communauté malgache est largement majoritaire.

Mais avant que je puisse en dire plus, il faut me laisser le temps de vivre ces moments importants avec cette étrange communauté du bout du monde. Rendez-vous après Noël sur le site du Défap pour en savoir plus encore !

 

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