Le Service protestant de mission Défap a accueilli dans ses locaux du 102 boulevard Arago à Paris (14e arrondissement) le 25 novembre dernier un colloque financier qui a rassemblé une soixantaine de personnes. Il y avait des responsables nationaux et régionaux de ses trois Églises fondatrices, l’Église protestante unie de France (EPUdF), l’Union des Églises protestante d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) et l’Union nationale des Églises protestantes réformées évangéliques de France (UNEPREF). Il y avait également des responsables de la Cevaa – Communauté d’Églises en mission, institution nouvellement présidée par Henriette Mbatchou, qui regroupe trente-cinq Églises protestantes, essentiellement francophones, d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Sud, du Pacifique et de l’Océan Indien.
Le pasteur Jean-Luc Blanc, secrétaire exécutif du Défap chargé des relations internationales, a conduit le temps d’aumônerie. Il a mis en relief la grande différence qui existe entre un passé révolu, où l’on professait une conception de la mission qui signifiait domination, et ce qui anime aujourd’hui tout ceux qui s’y engagent: le désir de se mettre au service de tous les peuples. Il s’est appuyé dans sa prédication sur le récit de la tentation de Jésus, et sur le chapitre 28 de l’Évangile de Matthieu, qui parle de l’envoi des disciples par celui qui a reçu l’autorité parce qu’il a refusé d’être au service du pouvoir et de l’hyperpuissance.
Une maison au service des Églises
Les débats ont été dirigés par Joël Dautheville, président du Conseil du Défap depuis le 1erjuillet 2016. Il a d’abord été fait rappel des enjeux qui ont conduit à la naissance du Défap et de la Cevaa en 1971. Le Pr Jean-François Zorn a ainsi raconté comment ont été créées ces deux institutions, héritières de la Société des missions évangéliques de Paris (SMEP), elle-même fondée en 1822.
Évaluer la légitimité, le coût et la visibilité des activités du Défap
Irène Schaerer, trésorière récemment élue de la Cevaa et son homologue du Défap, Stéphane Griffiths, ont ensuite présenté – en chiffres – les activités de leurs deux organismes. Le but du colloque était en effet de partager informations et questionnements à partir des différentes masses budgétaires et d’évaluer dans quelle mesure les activités du Défap entrent bien dans le champ de ce qui lui est demandé.
Le Défap reçoit 2 000 k€ donnés par les Églises selon la répartition suivante: EPUdF: 1 500 k€; UEPAL: 500 k€ et UNEPREF: 10 k€. 840 k€ sont transmis à la Cevaa et le solde est utilisé pour les envois, les actions de solidarité, les bourses pour les étudiants etc. Le rapport présenté par le secrétaire général du Défap, Bertrand Vergniol, a ensuite permis aux différents groupes de travail d’estimer, à propos de chaque activité, sa légitimité, sa visibilité et son apport.
Donner des orientations au Conseil du Défap
Des affirmations – orientations plutôt que décisions – ont été émises par les groupes de travail, appréciées en séance plénière par un vote « chaud », « tiède » ou « froid ». Les plus chaudement accueillies ont concerné la nécessité de donner un visage à la mission par le témoignage de ceux qui sont envoyés, et par la reconstitution d’équipes locales et régionales. Il a aussi été rappelé que le Défap se situe au carrefour de l’international et de l’interculturel et qu’il est appelé non pas à être une institution qui s’occupe de la mission à la place des Églises, mais au contraire un lieu où l’on stimule la mission entreprise par les Églises, que ce soit au plan international, national, régional ou même local. L’affirmation la plus fraîchement reçue a été celle de séparer la bibliothèque et son fonds d’archives missionnaires du Défap proprement dit.
« Dire la mission » est au coeur du ministère du Défap
Dans les faits, ce colloque qui était au départ financier s’est orienté et concentré sur le
fait de « dire la mission », un objectif que l’on retrouve dans le programme 2015-2018
du Défap, qui avait été validé par les trois Églises constitutives. Une façon de dire que
tous les participants ont privilégié ce qui est au coeur du ministère du Défap. Il nous faudra
continuer le travail proprement financier.
Le Conseil du Défap doit désormais conduire un important travail d’appropriation de toutes les orientations exprimées lors de cette journée. Quant aux participants, ils ont été ravis du travail accompli, tout comme ils l’ont été de visiter en détail la maison commune du boulevard Arago, chargée de presque deux siècles d’histoire. Ils ont mesuré le dynamisme actuel de l’équipe du Défap, qui est au service des Églises pour développer ou entretenir la flamme missionnaire des paroisses et des Églises locales. Ils ont embrassé la grande variété des activités en cours, pris conscience de l’importance des échanges de personnes, des projets de solidarité et/ou de santé, vu la richesse de la bibliothèque et des archives, etc. Un moment formateur dans la (re)découverte de la question missionnaire liée au Défap.
Joël Dautheville, président du Défap
Bertrand Vergniol, secrétaire général du Défap
Novembre 2016
Les principaux documents du colloque sont accessibles ici.
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