La semaine du 4 avril, trente-deux pasteurs se sont retrouvés au Bénin dans le cadre d’un stage CPLR (Communion Protestante Luthéro-Réformée).
Si l’on en croit les participants, chacun, Béninois ou Français, est ressorti de ce stage enrichi et heureux de l’expérience.
Déroulement
En commençant ce genre de stage, on ne sait jamais si le courant va passer et si un vrai partage pourra avoir lieu. Il suffit de tellement peu pour gâcher la fête… Mais à Porto-Novo, tous les ingrédients d’un stage réussi étaient là et ont pu être combinés de manière à ce que tous puissent vivre intensément ce stage. Stagiaires et animateurs ont mis ensemble leurs moyens, leur bonne humeur et leur énergie pour la réussite de ce séjour.
Outre la dimension théologique du stage, les pasteurs ont pu découvrir le Bénin à la rencontre de la culture et de l’histoire du pays.
Le groupe dans une pirogue à Ganvié, DR
Premier arrêt : Ouidah, haut lieu de l’animisme local, le Vaudou, avec le fameux temple des Pythons. Cela a permis aux stagiaires de prendre connaissances des religions traditionnelles béninoises mais aussi de découvrir la route des esclaves, sur laquelle Ouidah se trouve puisque c’est de là que les esclaves embarquaient pour ne jamais revenir. Ce fut l’occasion de relire cette page douloureuse de notre histoire commune.
Deuxième arrêt : le village de Ganvié. Ce lieu a été créé par des gens qui fuyaient l’esclavage et se sont réfugiés sur l’eau, pour avoir de meilleures chances de se défendre.
Troisième arrêt : le centre de Songhai. Celui-ci a mis en place un mode de développement intégré, qui démontre que l’on peut produire à des coûts intéressants des produits de qualité et vivre correctement grâce à eux au Bénin. Le centre est également à l’origine d’une école d’agriculture.
La méthode de ce centre a été développée sur plusieurs sites au Bénin.
Les 32 participants – 16 Français, 16 Béninois, dont un intervenant français, un béninois, trois animateurs français, trois béninois – ont été logés à l’UPAO (Université Protestante d’Afrique de l’Ouest). Cela leur a permis de rencontrer les professeurs et étudiants. Au-delà du stage, ils ont été plongés dans un univers où ils pouvaient échanger et découvrir le pays.
Contenu du stage
C’est autour de la question « développement durable et fin du monde » que les intervenants ont été invités à s’exprimer. La question qui se pose derrière cette formulation un peu provocatrice est : comment interpréter ensemble, Européens et Africains, la question du développement durable et Comment l’articuler avec une pensée qui implique que ce n’est pas sur notre monde que l’on fonde le sens de la vie ?
Procession durant le culte, DR
Outre les interventions de théologiens français et béninois, le président du Secaar (Service Chrétien d’Appui à l’Animation Rurale), venu du Cameroun pour l’occasion, a présenté l’approche mise au point par cet organisme sur le développement durable. La Pasteure Fidèle Gandonou a abordé la question du Féminisme comme moteur du développement ; le responsable de la Diaconie de l’Eglise Méthodiste est venu présenter plusieurs expériences concrètes menées par l’Eglise…
Ces diverses approches se retrouvaient autour d’une analyse de l’inquiétude et de la peur de l’avenir qui habitent nos contemporains qui, justement, vivent avec la crainte que le monde ne dure pas. Car, quand on parle de développement durable, cela sous-entend souvent que l’on craint, justement, qu’il ne le soit pas !
Rencontre avec l’Eglise locale
Bien entendu, les pasteurs stagiaires ont eu l’occasion de rencontrer l’Eglise locale. Nos pasteurs français disent avoir été agréablement surpris : ils ont eu l’impression de se retrouver chez eux dans cette Eglise à la liturgie si proche des nôtres. Chacun a eu l’occasion de participer activement à l’animation d’un culte dans une paroisse de Porto-Novo ou Cotonou.
Le bilan est donc très positif ; et chacun réfléchit aux suites que pourrait avoir cet échange pour lui donner la chance de porter encore plus de fruits !