Lorsque l’on rencontre Hope Nenonene, ce qui nous frappe est sa bonté et sa modestie.
Son nom est révélateur : Hope, Kofi (ce qui signifie qu’il est né un vendredi ; au Togo, c’est une tradition), Nenonene (« que ce soit ainsi », « ainsi soit-il » ou tout simplement « Amen »).
Ce pasteur de l’Eglise Presbytérienne du Togo est arrivé en France en 1993 pour sa thèse de doctorat en théologie systématique. Il a étudié en particulier la question du diabolique dans la foi.
Marié à une Cévenole, il a un garçon de treize ans, Nathan (NB : les Cévennes sont une région historique du protestantisme).
Hope Nenonene ©
Hope & la mission
Le pasteur Nenonene connaît le Défap depuis longtemps, du temps où il était encore à Lomé, son père étant pasteur. La mission est au cœur de sa foi et de son engagement.
Lorsqu’il était étudiant, il a été accueilli au Défap pour un accompagnement dans le cadre d’un envoi. Il a été également chargé de mission dans le service Animations missionnaires de l’institution.
Actuellement pasteur de la paroisse d’Audincourt, dans le pays de Montbéliard, il a passé six ans en Nouvelle-Calédonie en tant qu’envoyé Cevaa. C’est une expérience « très enrichissante et dense » qui l’a profondément marqué : il en a tiré des « bénéfices forts, et d’autres encore à découvrir ».
Mais il est « convaincu que [sa] mission en Nouvelle-Calédonie, même si elle a duré six ans, reste inachevée. Il y a encore beaucoup à faire ». Il est « content mais pas satisfait de la dynamique mise en place dans le travail de formation et d’accompagnement des Eglises et paroisses locales ». Il s’est beaucoup « réjoui de l’intérêt porté par tous à la prise en compte de ce que veut dire la grâce au quotidien » ; que ce soit « les paysans, les ménagères ou les fonctionnaires », il s’est employé à ce que « l’Evangile prenne sens pour eux », pour tous, dans le cadre de l’Animation théologique.
Hope & le Défap
Lors de la fin de son séjour en Nouvelle-Calédonie, on lui suggère de continuer son travail pastoral au sein de l’Eglise réformée, au moment où elle était dans une démarche d’union : cela a suscité son « intérêt et [sa] curiosité ». « On a souvent entendu parler de la division dans la religion, et là, pour une fois, on entend parler d’union ». Cela a beaucoup pesé dans « le choix d’un retour en France plutôt que d’un retour au Togo ». C’est un « témoignage fort que cette union ».
A son retour en France, on lui propose de faire partie des ERM. Cela fait maintenant quatre ans qu’il en fait partie.
Son choix de participer à l’action du Défap n’est pas anodin : « l’Eglise n’a de sens que quand elle témoigne de la parole », dit-il et cette parole ne peut être porté que « dans la mission, le témoignage de partout vers partout ». « Une Eglise repliée sur elle-même est autosuffisante, n’est pas digne de confiance sans ouverture », insiste-t-il.
Au quotidien, le Défap « donne les grandes lignes et assure la coordination, mais ne dicte pas l’attitude personnelle », dit-il.
Le Défap, « pour lequel j’ai beaucoup de respect, constitue l’histoire de la mission et, en même temps, impulse encore sa dynamique », nous dit-il. « En tant que tel, le Défap est un instrument de témoignage, un puissant outil au service des Eglises et des paroisses, même des individus engagés. En même temps, les paroisses servent de lieu de témoignages pour le Défap ».
Hope & l’accueil
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de réfugiés. Cela soulève des interrogations sur l’accueil qui ne doit pas être une question pour les chrétiens que nous sommes », dit Hope. Il considère qu’il faut savoir « accueillir sans condition et sans raison ». Il faut « au moins appuyer les initiatives » qui vont dans ce sens. « L’accueil ne peut pas faire l’objet d’un débat alors que quelqu’un frappe à notre porte avec la volonté de vivre », ajoute-t-il.
Dans sa paroisse, il existe une branche de l’Entraide Protestante qui vient en aide aux personnes dans le besoin. La paroisse est par ailleurs associée avec la mairie dans des initiatives d’accueil et de suivi de quelques familles qui lui seront confiées.
Hope & les ERM
La région de sa paroisse est en pleine mutation. Cette restructuration prend beaucoup de temps et demande de nombreux réajustements : l’Eglise réformée de l’est et l’Eglise luthérienne du pays de Montbéliard ont entamé un processus de rapprochement, notamment pour maximiser les ressources. Notamment, il faut repenser le cahier des charges de l’animation missionnaire.
La réunion des ERM ayant eu lieu le 1er octobre (LIEN), le pasteur Nenonene nous a donné quelques impressions : content de cette journée de rencontres, il a trouvé intéressant d’écouter les témoignages des personnes présentes, venues de toute la France. Cela a aussi permis de passer en revue les difficultés auxquelles chacun se confronte.
Il conclut par le souhait de « remercier le Défap pour les occasions données à travers des initiatives locales, nationales et internationales de porter un message d’espérance dans un monde si agité. Être témoin du Christ aujourd’hui ne signifie pas qu’on est tenu de faire de grandes choses, juste d’être présents avec une parole d’espérance dans ce monde habitué aux bouleversements spectaculaires ».