journee-ile-morte-Marche du 19 avril contre l'insécurité

La marche citoyenne, organisée le 19 avril dernier, pour dénoncer la violence et l’insécurité, a plongé l’île dans l’actualité. L’initiative était, il faut le dire, exceptionnelle à Mayotte.

Plus qu’un mouvement de contestation, de dépit ou de rejet, il s’agissait d’un témoignage  d’espoir dans l’avenir du département. Une action révélatrice de cet appétit de renouveau et un sursaut salutaire alors que les Mahorais sont terrorisés par la violence, les cambriolages et les agressions.

Rien ni personne n’est épargné. Le pasteur Faly Rajaonarison en témoigne : « L’Eglise Protestante Internationale de Mayotte, située dans la zone rouge de Mamoudzou, a été visitée par les cambrioleurs. On a perdu les matelas qu’on utilise pour le camp des enfants. Des fidèles ont été agressés par les voleurs sur la route qui mène à l’Église. Certains n’osent plus participer aux activités de l’Église le soir. 

Pour moi et ma famille, qui habitons à l’église, cette situation est notre quotidien.
Dès que je le peux, j’emmène mes enfants à l’école. Autrement, je les surveille quand ils sortent de l’église.

Pour nous rassurer, la préfecture a désigné un policier référent que nous pouvons appeler en cas de besoin. Chaque dimanche avant le culte, des patrouilles de police sont prévues.

On dit souvent que le problème n’est pas policier mais judiciaire, car la plupart des délinquants sont des mineurs et les policiers sont obligés de les relâcher après une arrestation. Pour ma part j’essaie de nouer des relations avec ceux qui rodent autour de l’église. Cela me donne le courage de ne pas avoir peur d’eux.

Ces mineurs sont, pour la plupart, des enfants des clandestins livrés à eux même. Il y a aussi des enfants nés de la polygamie, élevés par des femmes seules qui n’arrivent pas à assumer leur éducation et qui plongent dans la délinquance.

Tous ces problèmes sociaux ont poussés l’Eglise à mettre sur pied des actions sociales. Nous déclinons nos propositions autour de  trois axes : bourses aux vêtements, banque alimentaire et cours de soutien pour la préparation au baccalauréat.
Des initiatives déterminantes pour apaiser la situation et nouer le dialogue ».

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