Du 17 au 26 février 2025, un stage de formation unique en son genre s’est tenu au Sénégal, réunissant vingt pasteurs venus de France, de Belgique et du Sénégal. Organisée par la CPLR et le Défap, avec le soutien de la CEVAA, cette rencontre visait à explorer les défis du témoignage chrétien dans des contextes minoritaires ou sécularisés.

Un dialogue interculturel entre pasteurs d’Europe et d’Afrique
Ce séminaire, intitulé « Contextes minoritaires ou sécularisés : regards croisés sur le témoignage entre France et Sénégal », a permis aux participants d’interroger la manière dont le message chrétien peut être vécu et partagé selon les réalités locales. Comment rendre compte de la foi chrétienne dans des sociétés où les protestants sont largement minoritaires ? Quelles stratégies adopter pour témoigner de l’Évangile dans des contextes pluriels, marqués par la diversité religieuse et culturelle ?
Le choix du Sénégal pour cette formation n’était pas anodin. Dans un pays où l’islam est majoritaire à 95 %, les Églises protestantes évoluent dans un cadre où le dialogue interreligieux est essentiel. Ce contexte contrastait fortement avec la réalité française ou belge, où la sécularisation marque profondément les pratiques et l’identité chrétiennes.

Un programme riche entre enseignements et immersion
La formation s’est déroulée autour de plusieurs axes :
- Apports théoriques : Les participants ont bénéficié d’interventions sur la missiologie, la théologie interculturelle et l’islamologie. Plusieurs intervenants de qualité ont répondu à l’appel : Gilles Vidal, chercheur en missiologie, Jean-Patrick Nkolo Fanga, professeur de théologie pratique, ainsi que des Sénégalais, Diégane Sene, professeur en sociologie, Seydi Diamil Niane, professeur et islamologue à l’Institut Fondamental de l’Afrique Noire (IFAN), Latyr Diouf, président de l’Église Luthérienne du Sénégal, André Ouattara, modérateur de l’Église Protestante Réformée du Sénégal.
- Travail en mini-groupes : Des échanges approfondis ont eu lieu sur des thèmes comme la bénédiction pastorale ou la contextualisation théologique, permettant de confronter les expériences et d’explorer les liens entre théologie et culture.
- Immersion dans la vie locale : Au-delà des sessions académiques, les pasteurs ont célébré des cultes dans les Églises protestantes locales et participé à des rencontres interreligieuses, notamment à la Grande Mosquée de Dakar.
- Découverte culturelle : Des visites à l’île de Gorée, lieu de mémoire de la traite négrière, et à la réserve de Bandia ont permis aux participants de mieux comprendre l’histoire et la richesse culturelle du Sénégal.

Un échange appelé à se poursuivre
Ce stage a été marqué par une grande fraternité et un profond respect mutuel. Fondé sur la réciprocité, il aura un deuxième volet, les pasteurs français et belges accueilleront leurs homologues sénégalais pour un séjour de formation en France en juin 2026, où leurs homologues sénégalais seront à leur tour accueillis.
Un groupe WhatsApp a été créé pour maintenir le lien et poursuivre les discussions. Cette dynamique témoigne de l’importance de ces rencontres dans la réflexion sur le témoignage chrétien aujourd’hui.
Une formation, un pont entre les cultures, un témoignage vivant.


