Dès la prochaine rentrée académique, les épouses des pasteurs qui sont formées au sein de la section féminine de l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud (ISPCC) auront un bâtiment plus adapté : davantage de salles de cours, une salle informatique, ainsi que deux salles pour les ateliers techniques et pratiques. De quoi améliorer l’efficacité de cette section qui vise à fournir aux participantes des compétences à la fois théologiques et pratiques ; avec, au-delà, l’objectif d’améliorer la reconnaissance du rôle des femmes au sein de l’Église presbytérienne camerounaise.
Avant le lancement du chantier à l’ISPCC © ISPCC
Du ciment et des parpaings ; une tranchée dans le sol. Les images sont modestes ; mais comme pour toute pose de première pierre ou tout lancement de chantier, ce qui importe, c’est la finalité du bâtiment qui sortira bientôt de terre. Nous sommes à Foulassi, au sud du Cameroun, et plus précisément à l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud (ISPCC), une institution universitaire privée et confessionnelle qui dispose de deux facultés : faculté de théologie et des sciences religieuses et faculté des sciences sociales. Les travaux qui viennent d’être lancés, avec le soutien du Défap, visent à agrandir et mieux équiper les locaux de la section féminine.
Cette section féminine a une fonction tout à fait particulière. Elle accueille les épouses des étudiants de la faculté de théologie, futurs pasteurs de l’Église presbytérienne camerounaise (EPC), dont l’ISPCC est le centre de formation. L’EPC ne reconnaît pas actuellement le ministère pastoral féminin, mais la question est en débat au sein de l’Église. Autre partenaire du Défap dans le même pays, l’Église évangélique du Cameroun, pour sa part, a des femmes au sein de son corps pastoral féminin depuis le début des années 2000… mais elles restent encore aujourd’hui une petite minorité et se heurtent au quotidien à de nombreuses difficultés. Deux situations qui illustrent un même problème au Cameroun : car si le pays s’est doté d’une législation très ambitieuse en matière d’égalité hommes-femmes et de promotion du rôle de la femme, ces droits restent souvent théoriques, et leur application se heurte dans les faits à des pratiques et à des normes culturelles qui interdisent tout traitement égal. Ce qui concerne la société camerounaise concerne aussi les Églises ; et au-delà de la question du ministère pastoral féminin, ce qui est en jeu, c’est la reconnaissance du rôle des femmes au sein de leurs communautés ecclésiales, où elles sont nombreuses et actives. Et de la même manière que les normes culturelles de la société influent sur la vie quotidienne dans les Églises, les Églises, de par leur poids au sein de la société, ont la possibilité de faire évoluer les habitudes et les comportements.
Regrouper les services administratifs et l’offre de formation
Débuts du chantier d’agrandissement de la section féminine de l’ISPCC © ISPCC
L’un des meilleurs moyens d’améliorer cette reconnaissance des femmes dans leurs Églises, c’est de leur permettre d’être formées. La section féminine de l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud s’attache donc à fournir aux épouses des étudiants en théologie, futurs pasteurs de l’EPC, une formation à la fois théorique et pratique, combinant théologie, gestion de projet, ateliers… Le but étant d’équiper ces jeunes femmes, souvent mariées avant d’avoir eu l’occasion d’acquérir des compétences professionnelles, pour leur permettre de faire face aux attentes, nombreuses, qui pèsent sur les épouses de pasteurs. Elles peuvent aussi bien être amenées à faire des prédications qu’à monter des projets. Leur rôle peut aller de l’animation d’études bibliques pour les femmes, enfants et jeunes filles, à la relation d’aide, mais aussi à la mise en place d’activités génératrices de revenus…
Tout comme il avait soutenu la récente session de formation, le Défap soutient les travaux engagés pour améliorer l’accueil et les salles de cours de ces étudiantes. Actuellement, l’offre de formation est dispersée sur tout le campus, en fonction des salles disponibles. Il s’agit de pouvoir regrouper les activités, les services administratifs ; de diversifier les salles de cours… Pour l’heure, le bâtiment de la section féminine de l’ISPCC comporte une grande salle et un studio annexe. Or, dès la prochaine rentrée académique, le programme de formation sera dispensé pour trois niveaux distincts chaque année, en fonction de la date d’arrivée et du niveau des étudiants en théologie sur le campus. Grâce à ces travaux d’extension et d’aménagement, ce bâtiment devrait abriter à terme non seulement le bureau de la Direction, mais également trois salles de cours, une salle informatique, ainsi que deux salles pour les ateliers techniques et pratiques.