Méditation pour Pâques par Pierre Thiam, pasteur à Djibouti, sur Esaïe 66, verset 10a et Marc 16, versets 1 à 14.

Tombe à meule, comme celle qui fermait l’entrée du tombeau de Jésus selon les évangiles © Maxpixel.net

 

Le prophète Esaïe nous invite à éprouver de la joie à cause de la tendresse et de l’attention que le Seigneur accorde à son peuple. Il est merveilleux de savoir que Dieu est en mesure d’accomplir sa promesse dans nos vies. C’est pour cela que toute la Bible est traversée de prophéties et d’accomplissement de prophéties pour nous montrer que Dieu reste un Dieu fidèle. Pour ceux qui croient, la Bible offre de vivre la plus belle expérience de la vie : le salut. Dieu sauve les hommes et l’appel à la joie s’adresse à toutes les nations qui se réjouiront avec Jérusalem, avec le peuple de Dieu. Cet appel a une portée universelle et c’est aussi celle de la résurrection du Christ que nous célébrons chaque année le jour de Pâques, fête de la victoire définitive de la vie sur la mort et le mal : réjouissons-nous.

Mais comment vivre cet appel à la réjouissance ? Nous vivons dans un environnement qui ne nous encourage pas à la joie : une actualité chasse l’autre, une catastrophe en cache une autre et aucun secteur de la vie n’est épargné par de multiples problèmes. Sur notre chemin quotidien, nous nous demandons avec Marie-Madeleine, Marie la mère de Jacques et Salomé : « Qui roulera pour nous la pierre du tombeau » ; autrement dit : « qui nous aidera ? ».

 

 

Roulée par les humains pour boucher définitivement la tombe, la pierre symbolise la fin de l’éternel combat de l’homme contre la volonté de Dieu – combat qui apparaît depuis l’arrestation de Jésus où Dieu laisse l’homme aller jusqu’au bout de ses efforts. En roulant cette pierre sur la tombe, l’homme a atteint enfin ses limites. Creuser la tombe, y placer la dépouille et la fermer, voilà où s’arrête ce que l’homme peut faire, même pour la personne la plus chère.

Dans la question « qui roulera pour nous la pierre ? », les femmes reconnaissent et admettent tous ces obstacles qui se dressent et demandent à être dépassés. L’homme reste impuissant devant tous ces murs qui obstruent l’avenir et se dressent entre lui et Dieu. Pourtant, derrière la question des femmes, apparaît une espérance confuse, que ne partagent plus les disciples enfuis. En levant les yeux elles voient que la pierre, qui était très grande, a été roulée.

 

 

Voilà que, ce qui faisait peur et qui semait le doute dans l’esprit des femmes, ouvre des perspectives heureuses et que vient confirmer l’invitation faite aux femmes par le jeune homme assis à droite et vêtu d’une robe blanche dans le tombeau. Il leur dit : « Ne vous effrayez pas ; vous cherchez Jésus le Nazaréen, le crucifié ; il s’est réveillé, il n’est pas ici ; voici le lieu où on l’avait mis » (verset 6). Celui que les femmes cherchent n’est plus là, il est ressuscité. Il y a là un indice clair que Dieu a ouvert un nouveau chemin, un chemin de vie éternelle, un chemin qui mènera à la joie parfaite. L’injonction « Allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée : c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit » (verset 7), montre le projet de reconstruire la grande famille, une famille où Jésus retrouvera les siens pour leur offrir la paix qui vient de Dieu et qui restaurera, pour toujours, la joie éternelle des humains.

Avec la résurrection, mourir pour renaître à la vie n’est plus un impossible. Sur le chemin de notre vie avec son lot de questions et d’obstacles, Dieu réserve à chacun – comme il l’a fait pour ces femmes sur la route qui mène au tombeau– une expérience spirituelle et personnelle. Elle suscite un mouvement de foi qui aboutit à la joie. La foi en Christ devient source de joie et nous amène à constater que le Christ Sauveur nous invite seulement à la joie de notre propre résurrection. Plus rien ne nous sépare de Dieu, ni dans ce temps, ni dans l’autre. Réjouissons-nous donc en Christ qui nous libère de ce qui nous enchaîne et nous rend esclaves. Joyeuse fête de Pâques.

image_pdfimage_print