Module symétrique de la formation des envoyés du Défap, la session retour permet aux volontaires revenus en France d’échanger sur ce qu’ils ont vécu, de partager leurs expériences sur leurs divers lieux de mission, et de mettre des mots sur une période de leur vie nécessairement décapante : on revient toujours changé d’un volontariat à l’international. Mais au-delà du besoin de « préparer l’atterrissage » et le retour dans un contexte, une famille et auprès de proches qui eux-mêmes auront nécessairement évolué durant leur séjour à l’étranger, il s’agit aussi de faire en sorte que cette période de la mission ne reste pas une parenthèse dans leur vie ; et de leur offrir les moyens de poursuivre leur engagement. C’était tout l’enjeu de la session retour qui s’est déroulée le samedi 1er octobre.

Session retour 2022 : photo de groupe dans le jardin du Défap, au 102 boulevard Arago © Défap

Découverte de la mission et de ses défis, de son contexte et du pays ; relations avec les partenaires, moments de joie ou coups de blues, difficultés surmontées et périodes de doute : voilà tout ce que les envoyés du Défap ont l’occasion de partager lors des « sessions retour », des rendez-vous qui ont lieu chaque année lors du premier week-end d’octobre. Des moments charnières dans l’engagement des volontaires partis en mission avec le Défap, tout aussi importants que les périodes de formation avant l’envoi en mission qui ont lieu en juillet. Pour cette année 2022, cette « session retour » a eu lieu le samedi 1er octobre. Un temps de parole libre et d’écoute qui a été largement apprécié par les participants : le retour d’expérience entre pairs fait partie de la mission elle-même et permet de plus facilement l’intégrer dans un parcours de vie.

L’expérience du volontariat à l’international agit toujours, pour celles et ceux qui la vivent, comme un révélateur. Elle met en lumière les forces et les faiblesses, les capacités d’adaptation, et toute personne qui est amenée à partir en mission en est nécessairement transformée : « les échanges, ça vous change ». D’où l’importance, dans un premier temps, de la préparation au départ : non seulement il s’agit d’une obligation légale pour le Défap, mais c’est aussi l’occasion de fournir une « boîte à outils » aux volontaires s’apprêtant à laisser derrière eux leurs familles, leurs amis et leurs habitudes, de manière à les préparer à vivre pour le temps de leur mission dans un contexte radicalement différent, où ils seront confrontés à des enjeux nouveaux. De manière symétrique, les « sessions retours », comme celle qui s’est tenue le 1er octobre permettent aux envoyés revenant de mission d’échanger sur ce qu’ils ont vécu, et représentent l’un des rares moments de leur mission durant lesquels les envoyés, dispersés durant des mois entre des pays éloignés, ont la possibilité de se retrouver ensemble et de partager une expérience commune. Cela peut aussi être une manière de « passer le flambeau » en laissant un témoignage aux futurs envoyés : les participants de cette « session retour » ont ainsi rédigé une lettre qui sera donnée aux participants à la formation au départ en juillet prochain ; une lettre reprenant leurs réflexions, leurs conseils, leurs suggestions, et faisant part de leur retour d’expérience.

Surmonter le « choc du retour » et préparer l’avenir

Il n’est pas question de revenir simplement prendre sa place dans son milieu social ou familial, dans ses études ou sa vie professionnelle : faute de quoi, le risque est grand de connaître un « choc du retour », rendant la réinstallation plus difficile que le départ lui-même. Un phénomène qui est de plus en plus pris en compte lors de séjours de longue durée, y compris dans le cadre d’études : les Canadiens, pionniers en la matière, commencent à y préparer leurs étudiants. « Les voyageurs savent qu’une adaptation est nécessaire quand ils partent à l’étranger, et c’est ce dépaysement qu’ils recherchent. Cependant, plusieurs présument que le retour se fait facilement, alors que la réintégration demande aussi une période d’adaptation. Ce décalage entre les attentes au retour et la réalité peut provoquer un ensemble de symptômes qui font partie de ce qui est appelé le choc du retour », détaille ainsi l’Université québécoise Laval.

Quelques participants de la session retour 2022 : de gauche à droite, Lise Sacha et Brigitte © Défap

Ce qui est vrai pour des étudiants partant pour un échange entre universités l’est d’autant plus pour des volontaires partant pour une mission de solidarité internationale. Avec en outre des problématiques spécifiques de réintégration au retour de la mission : retrouver un logement, redémarrer un cursus d’études, trouver un emploi… Comme c’est souvent le cas, cette session 2022 a ainsi permis à la plupart des participants d’exprimer un besoin de réorientation de leur cursus d’études ou de leur vie professionnelle, car leur mission a induit de profonds changements dans leur manière de se percevoir et dans le regard qu’ils et elles posent sur le monde.

Invitez un envoyé du Défap à témoigner

Vous êtes une paroisse en quête d’un témoin sur ce que vivent les envoyés du Défap lors de leur mission ? Un groupe intéressé à partir et en quête d’informations ? Mettez-vous en contact avec le Défap en envoyant un message à : animation@defap.fr

 

Ces « sessions retour » ne se substituent pas aux entretiens individuels qui sont organisés peu après le retour de chaque envoyé ; mais elles permettent de donner des clés. Comment valoriser cette période de volontariat ? Comment concilier projet individuel et collectif ? L’objectif étant, finalement, de permettre que cette expérience du volontariat ne se résume pas, pour celles et ceux qui l’ont vécue, à une parenthèse dans leur vie ; de trouver comment l’exprimer, en faire un atout.

Cette année ont ainsi été présentés plusieurs exemples d’engagement possible au sein des Églises membres du Défap ou d’associations proches de ces Églises, pour poursuivre en France, sous une autre forme, cette expérience du volontariat. Comme au sein de la Fondation John Bost, qui accompagne et soigne des personnes en situation de handicap psychique et/ou mental, de handicap physique ou de polyhandicap, ainsi que des personnes âgées dépendantes. Une institution qui ambitionne de « changer le regard de la société sur le handicap ». Dans un message envoyé à l’occasion de cette session retour, Emmanuelle Seyboldt, présidente du conseil national de l’Église protestante unie de France, l’une des trois Églises fondatrices du Défap, a pour sa part proposé aux envoyés revenus en France de « franchir la porte d’une paroisse », où les possibilités de s’investir sont nombreuses. Les Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France ont également fourni des pistes d’engagement au sein de leur mouvement…

Et ces envoyés de retour peuvent aussi témoigner. Lors de cette session 2022, tous ont fait part de leur reconnaissance pour le soutien du Défap, pour l’ouverture sur le monde dont ils ont pu bénéficier. Ils ont également manifesté leur volonté de rester en contact et de trouver une manière de témoigner de leur engagement et de poursuivre la collaboration avec le Défap. Tous se disent disponibles pour rencontrer les futurs volontaires et pour participer à des animations en paroisses, ou auprès de groupes qui envisagent de partir et se posent des questions…

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