Méditation du jeudi 25 mars 2021. Dimanche sera célébrée la fête des rameaux. Nous prions pour notre envoyée au Timor oriental.

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«Alors qu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples en leur disant : Allez au village qui est devant vous ; sitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s’est encore assis ; détachez-le et amenez-le. Si quelqu’un vous dit : « Pourquoi faites-vous cela ? », répondez : « Le Seigneur en a besoin ; il le renverra ici tout de suite. » Ils s’en allèrent et trouvèrent un ânon attaché dehors, près d’une porte, dans la rue ; ils le détachent.

Quelques-uns de ceux qui étaient là se mirent à leur dire : Qu’est-ce que vous faites ? Pourquoi détachez-vous l’ânon ? Ils leur répondirent comme Jésus l’avait dit, et on les laissa aller. Ils amènent à Jésus l’ânon, sur lequel ils lancent leurs vêtements ; il s’assit dessus.

Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d’autres des rameaux qu’ils avaient coupés dans la campagne. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient : Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père ! Hosanna dans les lieux très hauts !» Marc 11,1-10

 

 

Connaissez-vous le jeu du portait chinois ? « Si j’étais une demeure, serais-je un palais, une chaumière, un appartement ? Et si j’étais une fleur, un tournesol ou une violette ? Et un animal ? » Plus jeune j’aurais rêvé d’être un élégant cheval, à la robe luisante, au libre galop dans un espace sans limites ! Aujourd’hui je me sentirais une prédilection pour son humble cousin, l’âne aux grandes oreilles et aux larges yeux méditatifs. Il ne fait pas peur aux enfants mais les enchante ; il incarne la sagesse un peu douloureuse mais très indulgente de ceux qui ont vécu assez longtemps pour savoir que tout est vanité et que seul l’amour compte. Pas très beau lui-même selon on ne sait quel critère, et lent dans son allure, il offre à ceux qu’il transporte un peu de temps à l’état pur pour considérer les beautés du monde. On le moque, il oppose son quant-à-soi têtu ; on lui parle, il écoute d’une oreille attentive et semble si bien comprendre.

Oui c’est toi cher petit âne que je choisirais, n’oubliant pas que tu fus théophore sans en avoir l’air, complice d’une famille en fuite au lendemain d’une naissance, et jaloux, une trentaine d’années plus tard, de l’honneur qui t’était fait de porter le roi du monde dans son entrée à Jérusalem.

Alors je garderais à tout jamais dans le cœur la joie inépuisable d’avoir été choisi(e) pour ce service unique, au milieu des palmes et des cris d’allégresse, en ce jour-là. Et à ma façon, j’en témoignerais de siècle en siècle pour la terre entière.

Et vous, si vous étiez un animal, lequel choisiriez-vous ?

 

 

Prière des ânes, trouvée affichée dans l’église St Austremoine d’Issoire :

Donne-nous, Seigneur,
De garder les pieds sur terre, et les oreilles dressées vers le ciel,
Pour ne rien perdre de ta parole.

Donne-nous un dos courageux, pour supporter les hommes les plus insupportables.
Et un gosier héroïquement fidèle à son vœu de ne pas boire quand il a soif.

Donne-nous d’avancer tout droit, en méprisant les caresses flatteuses autant que les coups de bâton.

Donne-nous d’être supérieurs aux injures et à l’ingratitude,
Car c’est la seule supériorité que nous ambitionnons.

Nous ne te demandons pas de nous faire éviter toutes les sottises, car Aristote a dit qu’un âne fera toujours des âneries.

Donne-nous seulement de ne jamais désespérer de la miséricorde si gracieuse
Pour les ânes si disgracieux, – à ce que disent ces pauvres humains -,
Qui n’ont rien compris, ni aux ânes, ni à toi, mon Dieu,
Qui as fui en Égypte avec un de nos frères,
Et qui as fait ton entrée prophétique à Jérusalem, sur le dos d’un des nôtres.

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